Après la crise financière, une stratégie européenne pour l’économie

, par Maël Donoso

Après la crise financière, une stratégie européenne pour l'économie

Pour combattre les effets de la crise financière sur l’économie, la Commission européenne propose un plan de relance. Celui-ci est-il suffisamment ambitieux ? Suffisamment coordonné ? Il marque en tout cas un tournant dans la gouvernance économique de l’Union européenne.

Issue de la sphère financière, la crise mondiale va désormais montrer ses répercussions sur l’économie. En parallèle avec le plan Paulson aux États-Unis, la Commission européenne propose un ensemble de mesures, d’un montant total de 200 milliards d’euros (1,5% du PIB de l’Union), pour apporter une réponse coordonnée. L’essentiel de ces fonds proviendra des budgets nationaux, le reste sera prélevé sur le budget européen et la Banque européenne d’investissement.

Les objectifs du plan de relance européen

Destiné à protéger les citoyens et les entreprises de l’Union, le plan de relance européen prévoit la combinaison d’actions européennes et nationales, et s’inscrit dans une vision à long terme pour l’économie européenne. En investissant par exemple dans la construction et l’automobile, deux secteurs fortement touchés par la crise, la Commission espère encourager le développement de voitures propres et de bâtiments écologiques.

D’une manière générale, des investissements sont prévus dans les technologies vertes, les systèmes économes en énergie et l’innovation technologique, afin d’assurer la transition vers une société de la connaissance, fondée sur le respect de l’environnement et le développement durable. Selon José Manuel Barroso, le plan sera donc « suffisamment important et audacieux pour avoir des effets à court terme, et en même temps suffisamment durable et stratégique pour faire de cette crise un atout sur le long terme » [[Voir l’article sur le site de la Commission européenne].

Les plans de relance nationaux, l’euro et le pouvoir d’attraction européen

Le paquet de mesures de la Commission ne peut pas véritablement être comparé au plan Paulson, précisément parce que l’Union n’est pas comparable aux États-Unis, ou peut-être parce que le président de la Commission ne s’est pas montré suffisamment présent. Au cœur de la crise, les premières solutions ont été trouvées sous l’impulsion de Gordon Brown et Nicolas Sarkozy, et non de Barroso. Le plan de relance européen sera donc essentiellement une coordination des différentes actions nationales, et non la naissance d’une gouvernance économique européenne.

Cependant les États membres, du moins une partie d’entre eux, combattront la crise avec un même outil, et un outil de taille : l’euro. La devise européenne, qui suscitait jusqu’à peu la méfiance, prend désormais des allures de bouclier contre la crise économique : la Hongrie accélère ses efforts pour entrer dans la zone euro, et la Pologne envisage à son tour l’adoption de la monnaie unique. Et nul ne peut dire l’effet que la crise financière aurait eu sur des pays comme la Belgique ou le Luxembourg, où le secteur bancaire et financier sont déjà durement touchés, si ces pays étaient restés en dehors de la zone euro.

La crise a encore augmenté le pouvoir d’attraction de l’Union : l’Islande envisage désormais l’adhésion, et les négociations se poursuivent avec les États candidats des Balkans. Nous sommes donc face à un paradoxe apparent . D’une part, il semble évident que la Commission a joué un rôle tardif dans la résolution de la crise, l’initiative étant venue des gouvernements nationaux, en particulier du Royaume-Uni et de la France. D’autre part, il est indéniable que cette crise a forcé l’Europe à développer une nouvelle forme de coordination économique, ce qui pourrait à moyen terme augmenter les prérogatives de la Commission, et à travers elle la légitimité de l’Union.

Les initiatives sont nationales, la stratégie est européenne

Ce paradoxe nous apprend pourtant une chose : nous sommes de toute évidence à une époque charnière, où le pouvoir d’initiative est national, mais où la stratégie à long terme est européenne. Le plan de relance de la Commission a été tardif et reste limité, mais il est d’une importance stratégique de premier plan car ses choix sont tournés vers le futur : l’écologie, le développement durable, le choix d’une économie de la connaissance basée sur l’enseignement, la recherche et l’innovation. Compte tenu de la manière dont l’Europe a fonctionné jusqu’à ce jour, ces choix sont-ils anodins ?

Certainement pas, car l’Europe a été, pendant longtemps, un simple espace de paix et d’échange. Quand les responsables européens ont-ils proposé un vrai projet de société, de manière volontaire et en assumant les risques politiques d’un tel projet ? Quand ont-ils eu le courage de discuter d’une stratégie, de choisir une voie pour le futur ? Trop rarement, sans doute. En ce sens, les mesures prises aujourd’hui par l’Union prennent une signification particulière, car elles concrétisent à grande échelle, et avec des moyens très importants (le plan de relance dépassant le budget annuel de l’Union !), une vision stratégique particulière pour l’économie et la société.

La Commission, en présentant un plan de relance qui complète et intègre ceux des gouvernements nationaux, valide donc, de fait, les objectifs économiques de l’Europe pour les années à venir. L’Union doit à présent aller plus loin, et devenir une véritable force de proposition, réactive et ambitieuse. Au-delà de l’économie, elle doit proposer une stratégie claire pour fonder la société de demain et l’unité européenne. Tous les défis sont liés : la visibilité du Parlement européen et le pouvoir d’initiative de la Commission doivent aller de pair pour rendre l’Europe plus forte, plus efficace et plus démocratique.

Le plan de relance de la Commission marque une étape importante, en forçant l’Europe à s’interroger sur ses choix stratégiques en matière d’économie, et en fédérant les États membres autour d’objectif communs. Une véritable gouvernance économique européenne, corollaire d’une politique monétaire bien isolée, qui défendrait les intérêts des citoyens de l’Union, apparaît désormais comme une nécessité.

Cet article reprend des éléments abordés au Conseil de Réflexion des Jeunes Européens-Universités de Paris

Illustration :

 Service presse de la Commission européenne : présentation d’un euro-kit à Bruxelles, le 15/12/2001

Vos commentaires
  • Le 16 décembre 2010 à 09:05, par retraité En réponse à : Après la crise financière, une stratégie européenne pour l’économie

    La crise financière est une stratégies de capitalisme. En effet en a y deux systèmes,capitalisme et communisme au compétitions. Chacun à chercher larme plus efficace pour détruire l’autre. Premier tentative par des armes nucléer qui no pas donner des résultat. Les stratèges des capitalismes en pris l’arme intelligent, économique. Démontrer au monde entier qu’on vie mieux dans les pays occidental. Ils ont commencés a emprunter des l’argent en sachent que les pays de l’est ne pouvants pas faire car marcher financier n’existai pas. Mai les stratèges, comme toujour ne peu pas tous prévoir,sur tous la durer ni la croissance, qu’ils ont créer subprime(dette énorme)financier insupportable. Ils ont crus que pend eux ce période de confrontation la croissance vas supporter le poids. Une fois concurrent étouffé en mettras la pendule à l’heur. On y est,la récupération va commencer.

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