L’année 2020 a été bouleversée par la pandémie Covid-19 (Coronavirus). Tous les secteurs économiques en subissent les conséquences, et la pandémie force à repenser ses habitudes, même les plus chères. Si le sport n’est pas épargné, les défis peuvent aussi cacher des opportunités pour en finir avec les idées reçues. Diminuer le calendrier des grandes compétitions internationales, qui mobilisent de multiples spectateurs, peut contribuer ainsi à réduire les voyages aériens.
Dire que le sport organisé a dû repenser en profondeur son calendrier de compétitions n’est point exagéré. Les annulations annoncées sont du jamais vu en temps de paix. Les Jeux Olympiques et Paralympiques, la Ligue des Champions, les Marathons de Tokyo et de Londres, la coupe MLB, toutes des compétitions reportées : qui aurait imaginé cela il y seulement six mois ? Décisions prises puisque nécessaires, car une seconde vague est considérée comme plausible, une fois que le confinement aura été levé [1]. Une période prolongée sans grands événements, ou avec des stades vides, pourrait être une mesure proportionnée étant donné le risque de contagion [2]. Pour le sport organisé, le moment pourrait être venu de repenser le « citius altius fortius » commercial : des compétitions toujours plus grandes, d’édition en édition, avec de plus en plus de spectateurs voyageant à l’autre bout du monde. Si l’on estime que seules 30 compagnies aériennes sur 700 survivront à la crise actuelle, et seulement grâce à des aides d’État, les gouvernements tiendront la clé pour assurer un avenir avec moins de voyages aériens [3].
Les bonnes pratiques testées pendant le confinement pourront servir à mieux faire après la reprise des activités. Des entreprises et des administrations auront constaté combien de missions peuvent être évitées. Et le sport pourra faire autrement. Si ses efforts pour l’environnement n’ont pas toujours impressionné [4], il possède tous les instruments lui permettant d’amener le renouvellement qui s’impose (contrats, cahiers des charges) [5]. Le « citius altius fortius », idéal noble pour la performance sportive, ne doit cependant pas régir pour toujours la gouvernance sportive. Surtout dans le ciel.
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