C’est lors de la session plénière de fin novembre que le texte a été soumis aux votes des eurodéputés pour savoir si l’Union européenne devait déclarer à son tour l’état d’urgence climatique, car si certains pays, dont la France, l’avait déjà fait, l’initiative à cette échelle est inédite.
La mesure, certes non contraignante, a néanmoins une portée symbolique forte sur plusieurs aspects et arrive idéalement au milieu de l’élan écologique de cette fin d’année.
Une réponse audacieuse face à la position écologique américaine
La déclaration de l’état d’urgence climatique s’érige comme une critique face à l’officialisation du retrait américain des accords de Paris (1) début novembre, les États-Unis étant deuxième émetteur de gaz à effet de serre au monde.
Effectivement, face à l’enjeu climatique caractérisé d’une part par la multiplication des effets du réchauffement climatique, et d’autre part face aux demandes des peuples autour du monde, la démarche européenne marque un contraste absolu face au mépris américain pour la question écologique. Les États-Unis sont d’ailleurs les seuls parmi 197 pays à se retirer de cet accord.
Une démarche courageuse du Parlement
Le mandat de la nouvelle Commission européenne commençant le 1er décembre, soit deux jours après la fin de la session parlementaire, la mesure fait indubitablement écho aux actions à venir. Elle introduit notamment parfaitement la dynamique de “l’agenda environnemental très fort et nouveau » (2) que souhaite mettre en place sa future présidente.
Son discours de présentation (3) devant le Parlement dépeignait l’urgence des actions à mener sur la question climatique au sein de l’Union européenne, en consacrant notamment les 100 premiers jours de son mandat à légiférer pour l’écologie, en particulier sur la neutralité carbone en 2050 et la mise en place d’une banque du climat.
Demandée par la gauche parlementaire, cette déclaration est un moyen d’assurer les engagements pris sur la question climatique puisque « une fois que vous avez déclaré l’état d’urgence environnemental et climatique, c’est plus difficile de ne pas tenir les engagements qui ont été pris », prévenait Pascal Canfin, eurodéputé (Verts/Renew) (4).
Un engagement fort et sans équivoque en vue de la COP25
La signature de cet état d’urgence coïncide avec la COP25 (5) qui a commencé ce 2 décembre. La conférence réunit les signataires de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (6).
Il s’agit de l’un des événements politiques les plus importants sur le sujet. Il s’inscrit dans la logique du sommet spécial sur l’action climatique à New-York qui a eu lieu en septembre. C’est l’occasion de renforcer l’implication et la considération des États membres de l’UE sur la question climatique sur la scène internationale.
On l’aura compris, l’engagement des États membres par rapport à la déclaration de l’état d’urgence climatique sera un message symbolique. Mais il sera fort et sera une introduction puissante à une nouvelle page de la politique européenne qui commencera le mois prochain.
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