La baisse de la natalité : un phénomène documenté
Selon l’étude de l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques)et les statistiques de 2023 de la Commission européenne, la conjoncture de la France, avec un taux de fécondité de 1,83 enfant par femme reste bien plus optimiste que la moyenne européenne, avec 1,50 enfants par femme. Cependant, la France comme l’Europe n’atteignent pas le taux de renouvellement des générations fixé à 2.1 enfants par femme. Le taux de renouvellement n’étant pas atteint, la population européenne devrait naturellement diminuer. En réalité, le nombre de citoyens européens est globalement en constante hausse, avec une légère baisse cependant depuis 2020 (- 0.2 % entre 2020 et 2022) pour une population totale de 447 millions en 2022. L’immigration externe (d’un pays non européen vers un pays européen) se chiffrant à 2.3 millions et l’immigrationinterne (d’un pays vers un autre pays européen) à 1.4 millions en 2021.
La courbe de la population européenne plutôt rassurante ne doit cependant pas masquer une autre réalité : la population européenne est vieillissante, et la proportion des européens âgés de plus de 80 ans a doublé entre 2002 et 2022.
Les conséquences d’une population qui vieillit
La baisse de la natalité pour un Etat, pose avant tout une équation économique : celui du manque de main d’œuvre disponible et mécaniquement, la prise en charge croissante des personnes inactives sur le marché de l’emploi et des retraités. Cette prise en charge s’accompagne alors d’une sollicitation plus forte sur les systèmes de solidarité et des prestations de santé.
L’ensemble des partis politiques et les experts selon leur sensibilité ont avancé des réponses : décaler l’âge de la retraite, miser sur l’innovation technologique pour améliorer la productivité, faire appel à l’immigration pour les métiers en tension, incitations financières pour faciliter la garde des jeunes enfants, politique du maintien de l’emploi pour les seniors, développement d’une économie autour du tourisme pour les personnes âgées etc.
La diversité de ces propositions, qui font appel à des convictions très intimes, démontre que la baisse de natalité appelle très certainement à de nouveaux défis structurants et à des choix de société majeurs. Quelle que soit l’orientation choisie, la réussite d’une politique dédiée au renouvellement des générations devra être pensée globalement et sur le long terme. L’espérance de vie moyenne à la naissance dans l’Union européenne étant de 80,1 ans, il est à parier que les citoyens vivront plusieurs vies et alterneront plusieurs modes de consommation. La libre circulation des personnes et des marchandises au sein du marché européen ne peut être alors vue que comme positive
La baisse de la natalité en Europe est une tendance de fond, qui ne peut être abordée uniquement sous l’angle budgétaire. Il est alors urgent, en tant que citoyen, de réfléchir à la société que l’on souhaite et à la place que nous réserverons aux générations futures.
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