Christkindelsmärik : « Strasbourg, capitale européenne et capitale de Noël »

, par Hervé Moritz

Christkindelsmärik : « Strasbourg, capitale européenne et capitale de Noël »
A la fin novembre, la capitale européenne revêt de nouveaux atours pour s’élever au range de capitale de Noël. - K Raw

Le « Christskindelsmärik », communément traduit par « marché de Noël », de Strasbourg est une success story depuis le XVIe siècle. Cette année encore, les marées de touristes ont inondé le centre-ville de la capitale alsacienne, parée de mille feux à l’occasion des fêtes. Retour sur ce succès, qui n’en finit pas de croître, attirant près de 2 millions de visiteurs.

Le Christkindelsmärik, traditions et coutumes depuis 1570

Déjà présents à la fin du XIIe siècle dans la vallée rhénane, des marchés similaires ornaient les places des villes à l’occasion de la saint Nicolas. C’est le protestantisme qui va modifier la tradition, condamnant le culte des saints.

La ville de Strasbourg passe vers 1529 à la Réforme sous l’impulsion de Martin Bucer, un réformateur tolérant et modéré. C’est dans les années 1570 que Jean Marbach, luthérien, est plus intransigeant à l’égard des catholiques. Johann Flinner, prédicateur à cette époque, fait plier le gouvernement municipal qui interdit le Klausenmärik, marché de la Saint-Nicolas, aussitôt remplacé par le Christkindelsmärik, soit le marché de l’Enfant Christ, qui a lieu trois jours avant Noël. Au pied de la cathédrale, puis sur les grandes places de la ville, les petits chalets du marché de Noël n’ont cessé de proposer gourmandises, pains d’épices et petits gâteaux, tout comme des produits artisanaux, jusqu’à nos jours.

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Strasbourg, le goût de l’authenticité

Aujourd’hui, capitale européenne et capitale autoproclamée de Noël, Strasbourg compte bien jouer de cette longue tradition pour attirer de nombreux touristes. Manne économique pour la région, la ville de Strasbourg a choisi de jouer la carte de l’authenticité, tout en garantissant le succès croissant de l’opération. En témoigne la polémique d’il y a quelques années, lorsque le maire a fait interdire les vendeurs de churros, non conforme à la tradition du marché de Noël, leur préférant bredele et vins chauds en adéquation avec les goûts et les senteurs locaux.

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Cette année, pour le 444e marché de Noël, et comme chaque année, la ville a invité le pays présidant à cette période le comité des ministres du Conseil de l’Europe. C’est ainsi la Belgique qui a régalé les papilles des visiteurs en proposant gaufres et fricadelles aux passants.

C’est aussi l’occasion pour les quelques 2 millions de visiteurs de découvrir la ville, la région et sa gastronomie, en parcourant les ruelles du centre historique, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Les visiteurs sillonnent ainsi les rues de la ville en découvrant la petite France, les ponts couverts, la cathédrale, qui fête son millénaire cette année, la Neustadt, quartier allemand bâti après l’annexion de l’Alsace-Lorraine au Reich en 1871, ou le quartier des institutions européennes. Haute saison touristique pour la ville, on estimait en 2012 à 250 millions d’euros [3] de chiffres d’affaires pour les entreprises et artisans locaux et régionaux.

Strasbourg récidive : Le meilleur marché de Noël 2015

Déjà élu en 2014, meilleur marché de Noël d’Europe, le marché de Noël strasbourgeois a récidivé cette année. En lice avec les marchés de Noël de Dresde, Birmingham, Bruxelles, Bâle, Vienne, Barcelone, Prague et Copenhague, le marché de Strasbourg a une nouvelle fois devancé ses concurrents. C’est l’organisation bruxelloise « European Best Destinations », qui promeut les destinations touristiques et culturelles européennes, qui a décerné ce titre, celui de « Best Christmas market 2015 ».

C’est une réputation internationale que se construit peu à peu le marché de Noël strasbourgeois. Il y a quelques jours, c’est dans les prestigieuses pages de l’édition dominicale du New York Times, que Strasbourg a fait son apparition. Dans la série intitulée « 36 Hours in » (« 36 heures à… »), cette chronique « voyage » du journal new-yorkais explore la gastronomie, les musées, l’histoire et les monuments de la ville. Un coup de projecteur supplémentaire sur la capitale alsacienne, puisque le site du Times reçoit près de 1 million de visiteurs par jour et son édition papier est tirée à 1,9 millions d’exemplaires.

Sources principales à retrouver sur dna.fr :
 Marché de Noël, la continuité de l’Histoire
 Strasbourg, capitale de Noël, en lice
 Strasbourg reste capitale de Noël
 Marché de Noël numérique

Le marché de Noël de Strasbourg à retrouver en ligne.

L’article du New York Times à propos de Strasbourg.

Notes

[1Crédit : Vercoquin

[2Crédit : Dany Moritz

[3Enquête de fin novembre à fin décembre 2012. Voir le document joint.

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