Conseil européen exceptionnel : les 27 s’accordent sur un passeport vaccinal et souhaitent renforcer leur stratégie de défense

, par Servane de Pastre

Conseil européen exceptionnel : les 27 s'accordent sur un passeport vaccinal et souhaitent renforcer leur stratégie de défense
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne et Charles Michel, président du Conseil européen (source : site internet du Conseil européen)

Les 25 et 26 février derniers, le Conseil européen, composé des chefs d’Etat et de gouvernement européens et de la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, s’est réuni lors d’un sommet virtuel exceptionnel. La pandémie et la préparation de « l’après Covid-19 » ont occupé les membres du Conseil le 25 février, tandis que la journée du 26 février était consacrée aux questions de défense et de sécurité.

Passe-passe sur le passeport vaccinal

« La situation épidémiologique reste grave et les nouveaux variants posent des défis supplémentaires. Nous devons donc maintenir des restrictions strictes tout en intensifiant les efforts visant à accélérer la fourniture de vaccins » ont indiqué les dirigeants des 27 États membres dans une déclaration commune. La grande avancée de cette réunion reste cependant la discussion des membres du Conseil sur le passeport vaccinal. Les États du Sud, souhaitant sécuriser la saison touristique estivale, avaient en effet appelé avec insistance à la création d’un outil commun, permettant aux personnes vaccinées de franchir les frontières intérieures sans être inquiétées. Jusqu’à la tenue du Conseil, ce dispositif était loin de faire l’unanimité. La France, l’Allemagne ainsi que les pays du Benelux avaient exprimé leurs réticences face à un outil qui remettrait en cause un principe d’équité (les personnes les plus jeunes, celles qui ne peuvent pas encore bénéficier d’une vaccination ne pourraient pas se déplacer), qui de surcroît ne pourrait garantir une protection des données personnelles et s’appuierait sur un présupposé incertain – la non-contagiosité des personnes vaccinées. Il semblerait que les barrières soient tombées une à une. La Commission a annoncé le 1er mars qu’elle travaillait sur un dispositif européen commun, qu’elle proposera officiellement dans le courant du mois de mars.

Autre point important des discussions concernant la santé : l’engagement des pays européen à fournir des vaccins aux pays tiers. Emmanuel Macron s’était engagé à porter le dossier sur la table des négociations, demandant dans un tweet l’envoi de « 13 millions de doses de vaccins nécessaires » au continent africain. Cette position était par ailleurs soutenue par la chancelière allemande Angela Merkel et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Si les membres du Conseil ont bien renouvelé leur solidarité avec les pays en demande, notamment au travers du dispositif COVAX, aucun objectif chiffré n’a été fixé. Ce sommet exceptionnel a également laissé entrevoir la construction d’une coopération européenne renforcée en matière de santé. « Bien que la crise de la Covid-19 ne soit pas encore terminée, il est temps de commencer à renforcer notre résilience future en matière de santé » ont déclaré les membres du Conseil. Dans cette perspective, la Commission présentera d’ici juin 2021 un rapport sur les enseignements de la pandémie. Le Conseil a enfin appelé à un renforcement de l’OMS et à l’élaboration dans ce cadre institutionnel d’un traité international sur les pandémies. « Je veux donner un message d’espoir, un message d’optimisme » concluait Charles Michel. « Nous avons les ressources, les moyens, les capacités pour jouer un rôle-clé dans la sortie de cette crise qui dure depuis plus d’un an » (25 février 2021).

Volet stratégique : « Une Europe plus forte »

Le volet « stratégie » a été marqué par la présence du secrétaire de l’OTAN, Jens Stoltenberg. « Une Europe plus forte signifie une OTAN plus forte » a affirmé Charles Michel, réitérant ainsi l’engagement des dirigeants européens auprès de l’organisation internationale. Les membres du Conseil ont par ailleurs exprimé leur volonté de renforcer la capacité de l’UE à agir de manière autonome. « Nous réaffirmons que, face à une instabilité accrue dans le monde, l’UE doit assumer une plus grande responsabilité pour ce qui est de sa sécurité » indique ainsi la déclaration signée par les membres du Conseil. Plusieurs pistes sont envisagées, notamment l’approfondissement de la coopération entre États membres et l’accroissement des investissements en matière de sécurité et de défense. Le Conseil a également appelé à une coopération avec les États-Unis sur un programme transatlantique « fort et ambitieux » ainsi qu’un « dialogue étroit sur la sécurité et la défense ».

L’autre chantier évoqué lors des discussions était la cybersécurité. La Commission a été invitée à présenter d’ici octobre 2021 une feuille de route commune visant à réduire la dépendance stratégique dans les technologies, ainsi qu’un rapport sur la stratégie de cybersécurité d’ici juin 2021. Les dirigeants ont appelé à la poursuite des travaux sur la « boussole stratégique » (orientations stratégiques en matière de sécurité et de défense) en vue de son adoption en mars 2022.

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