Du Traité du Quirinal, vers la fédération européenne

Du Traité du Quirinal, vers la fédération européenne

La France et l’Italie scellent une nouvelle étape de leur amitié retrouvée avec le Traité du Quirinal signé vendredi 26 novembre à Rome dans le palais du même nom. Se voulant l’équivalent du traité de l’Élysée entre la France et l’Allemagne, l’axe Rome-Paris a vocation à compléter l’axe Paris-Berlin et à approfondir la construction européenne. Dans un communiqué, les Jeunes Européens - France et la Gioventù Federalista Europea (JEF-Italy) se félicitent de ce traité et s’adressent à leurs dirigeants sur les attentes de notre jeunesse quant à l’amitié franco-italienne et à l’avenir de l’Europe.

Les Jeunes Européens - France et les Gioventù Federalista Europea (JEF-Italie) notent avec satisfaction la récente initiative conjointe de la France et de l’Italie avec la signature, vendredi 26 novembre, du « Traité du Quirinal » par les Présidents Emmanuel Macron et Mario Draghi. Ce traité ouvre une coopération renouvelée entre les deux pays en mettant fin aux tensions plus récentes, à la lumière d’un cadre politique qui a profondément changé, également à cause de la pandémie. En outre, la pandémie de Covid-19 est la dernière démonstration claire de l’impossibilité de trouver des solutions efficaces via des États-nations individuels dans un monde globalisé. Dans ce contexte, nous pensons que le Traité du Quirinal représente un acte de coopération entre plusieurs pays qui va dans la bonne direction.

Le Traité du Quirinal comporte des aspects positifs généraux que nous voudrions souligner - en tant que fédéralistes - tels que l’accent mis sur la défense des droits de l’homme, la démocratie, le multilatéralisme, la lutte contre le changement climatique et le crime organisé. Cependant, dans le contexte de la réforme des institutions européennes, il est décevant que les deux parties n’aient convenu que d’encourager, « le cas échéant et dans le cadre prévu par les traités de l’UE, un recours plus large au vote à la majorité qualifiée pour la prise de décision au Conseil ».

Il y a là une contradiction évidente entre les souhaits, d’une part, et les instruments à adopter, d’autre part. Pourtant, l’accord est signé par deux gouvernements ayant une position clairement pro-européenne et dirigé par deux leaders qui avaient l’ambition d’influencer le processus de sortie des crises de l’Union ces dernières années.

Il est clair que les relations bilatérales ne sont pas suffisantes pour surmonter les limites de l’architecture européenne face aux défis mondiaux actuels. Nous devons dépasser les limites de l’intergouvernementalisme et poursuivre une approche systémique, en capitalisant également sur les ambitions du nouveau gouvernement allemand. Ainsi, nous devrions aspirer à rouvrir le processus de réforme qui a été interrompu depuis Lisbonne, dans le but de transformer la Conférence sur l’avenir de l’Europe en un véritable processus constituant.

Un tel processus doit avoir pour objectif primordial, mais certainement pas unique, de compléter l’union monétaire par une union fiscale, en dotant enfin l’Union d’un budget fédéral basé sur ses propres ressources. De cette façon, l’Europe dépasserait clairement la logique temporaire du plan de relance Next Generation EU. Sur ce point, il faudra tester la collaboration renforcée entre l’Italie et la France pour impliquer le nouveau gouvernement allemand, qui s’est clairement engagé à transformer l’UE en une union fédérale.

Enfin, en ce qui concerne les affaires étrangères et la politique de sécurité, le traité constitue un pas en avant appréciable que les deux pays entendent réaliser à travers la coopération dans les scénarios de voisinage ; cependant, comme pour les politiques migratoires, il est essentiel de travailler à une réponse européenne unique. Il s’agit d’un avertissement de toutes les limites de l’Union actuelle pour répondre au scénario de crise en Ukraine ou en Libye, où les valeurs sur lesquelles la civilisation européenne a été refondée après la Seconde Guerre mondiale sont dangereusement remises en question, ainsi qu’aux pressions exercées par le dictateur bélarusse Loukachenko sur les migrants le long de la frontière polonaise.

En ce qui concerne ces réformes nécessaires du dispositif institutionnel européen, nous pensons que le Traité du Quirinal représente une prise de conscience significative, bien qu’insuffisante. Quoi qu’il en soit, les mots ne suffisent pas : il faut des actes pour parvenir à « une Europe démocratique, unie et souveraine », c’est-à-dire une Europe fédérale.

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