Des élections éclipsées par la crise économique
“Il convient de noter que nous avons fait preuve de vigilance dès le premier jour. Lorsque les problèmes ont commencé à apparaître sur les marchés financiers, le 9 août 2007, nous avons été la première banque centrale à réagir, prenant des mesures très rapidement. [...] Alors que la crise nécessitait une action rapide et sans précédent, nous n’avons jamais perdu de vue notre objectif principal, à savoir le maintien de la stabilité.” C’est par ces mots que Jean Claude Trichet, alors président de la Banque Centrale Européenne, a dépeint la réaction de son institution européenne après la grande crise financière des subprimes de 2008. Cependant, malgré la riposte européenne, cette crise financière, économique, sociale et budgétaire sans précédent a profondément modifié le quotidien des citoyens de l’Union. En cause ? montée du chômage, inflation record : partout en Europe, l’attention est tournée vers ce cataclysme.
En atteste l’enquête Eurobaromètre n°70 parue en décembre 2008 sur l’opinion publique européenne, 71% des sondés se disent “ particulièrement pessimistes concernant la situation de l’économie mondiale et des conséquences de la crise économique et financière”. Face à ce contexte anxiogène et à la crise de la démocratie participative latente qui secoue l’Union européenne depuis son avènement, il semblerait que les électeurs européens se soient détournés du scrutin. En effet, en 2009, l’abstention atteint des chiffres records avec un taux de participation de seulement 43%. C’est le taux le plus bas jamais enregistré, outrepassant l’abstention historique de 2004.
La percée des partis de droite et d’extrême droite à relativiser ?
Si en 2004, le sursaut des partis de droite et d’extrême droite a été constaté au Parlement européen, cette tendance est à relativiser en 2009. La crise économique ne semble pas avoir profondément modifié les comportements électoraux. En effet, appelés à se prononcer aux urnes, les quelque 375 millions de citoyens européensse sont largement prononcés en faveur des partis de centre-droit et d’extrême droite. Sur les 27 États alors partis au scrutin, 20 d’entre eux ont élu une majorité de députés issus de partis politiques de droite et d’extrême droite. Ces résultats, similaires à ceux de 2004, s’inscrivent donc dans une tendance à long terme de droitisation du Parlement européen.
Pour la droite et le centre-droit, c’est le Parti Populaire Européen qui ressort, encore une fois, vainqueur de ces élections. En effet, le Parlement sera composé de 265 députés issus du groupe du Parti Populaire Européen (PPE), un chiffre similaire à celui de 2004. De fait, aucune différence notable n’est à relever de ce côté. Pour les partis d’extrême droite, c’est en Belgique, aux Pays-Bas, en Hongrie, en Finlande, en Autriche, au Danemark, en Bulgarie et en Italie, que l’on note une progression importante. Au niveau européen toutefois, la croissance est relative. En effet, les groupes d’extrême droite connaissent une légère progression de 1,4%.
En 2009, la Roumanie et la Bulgarie votèrent pour la première fois aux élections européennes. Cependant, ce n’est pas cela qui a marqué les esprits. En effet, dans ce contexte économique incertain, les élections européennes de 2009 ont encore une fois brillé par leur abstentionnisme. Ces élections, manquées et éclipsées par la crise économique, ont, sans nul doute, contribué à la popularisation de l’expression “élections de second ordre” …
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