C’est deux fois moins que le Parti de l’Indépendance (PI), qui avec ses 29 % de votes obtient à nouveau 21 sièges. Ce parti conservateur se trouve encore une fois en position de former un gouvernement. Il place par cette victoire son actuel dirigeant et ministre des finances Bjarni Benediktsson en position de force pour devenir le prochain premier ministre.
En avril dernier, M. Benediktsson avait été épinglé dans l’affaire des Panamas Papers, mais il avait prétendu que sa société offshore n’avait jamais vraiment eu d’activité pour échapper à la démission. Lorsque le scandale a éclaté, David Gunnlaugsson le Premier ministre de l’époque avait du démissionner ; il avait en effet effectué des placements au sein des fameuses sociétés offshores. Le parti Pirate, crée par Birgitta Jonsdottir et Smari MacCarthy, n’existait pas en Islande avant 2012. C ’est pourquoi, malgré les railleries de ses adversaires politiques, les Pirates peuvent être pris au sérieux. C’est en effet à partir de 5 % de voix qu’un parti est représenté au sein de l’Althing. Ainsi au sein du parlement, les membres du PP vont désormais pouvoir se regrouper et désigner un député, au même titre que les autres partis, qui les représentera devant le président du parlement, les autres groupes politiques ou les autres membres du parlement.
Les dirigeants politiques islandais vont devoir composer avec le Parti Pirate qui souhaite notamment l’organisation d’un référendum sur l’adhésion à l’Union Européenne, afin de savoir si les citoyens souhaitent l’intégrer. L’idée d’organiser un référendum sur cette question avait émergée en 2013, mais n’avait pas abouti, notamment du fait du retrait par le gouvernement de l’époque des procédures d’adhésion à l’Union, semble-t-il pour échapper aux politiques agricoles européennes.
Le Parti Pirate semble répondre à certaines attentes sociales : il souhaite l’instauration d’une démocratie directe, projet réalisable à l’échelle d’une île ; il propose la taxation de l’utilisation des ressources naturelles ,et a l’ambition de créer une zone de libre partage des connaissances, par la suppression d’une partie des droits de propriété. Le Parti Pirate souhaite, enfin et surtout, changer de Constitution afin que les ressources naturelles soient nationalisées et considérées comme bien public inaliénable.
Autre originalité et non des moindres, la présidente du Parti se revendique comme « poéticienne » c’est à dire poète et femme politique. Avec son look « gothique », elle incarne une image du pouvoir peu habituelle. En s’adressant à « l’être vivant autant qu’au citoyen » le parti Pirate pourrait dans les prochaines années incarner l’espoir des nombreux citoyens déçus de la politique traditionnelle.
Ainsi, cette demi victoire inscrit le Parti Pirate dans le paysage politique du pays île islandais. Pour autant, le parti n’a pour le moment pas rencontré un écho dans les autres pays d’ Europe, par exemple en Allemagne ou en France où le Parti fait de très faibles scores. Cette victoire, certes en demi teinte, aux élections législatives islandais va-t-elle permettre aux Pirates de gagner en popularité sur le continent ? Affaire à suivre.
1. Le 6 novembre 2016 à 14:42, par Frankie PERUSSAULT En réponse à : Élections législatives en Islande : le Parti Pirate fait ses preuves !
...ah voui le parti pirate islandais ! parlons-en ! L’Europe est un CONTINENT. Et justement à l’Est il est soudé aux terres russes et asiates. Qu’est-ce que l’Islande fabrique dans ce groupe ? Ce petit pays insulaire devrait plutôt s’associer avec les ÎLES BRITANNIQUES. Au fait, d’après moi vieille de la vieille fédéraliste européenne, je trouve qu’il ne faut pas pousser au démembrement des îles britanniques. Elles sont un bloc géopolitique à part entière et c’est bien comme ça. Mais elles n’ont pas leur place dans une Europe fédérale.
Suivre les commentaires : |