Ainsi, ce dernier s’est finalement tourné vers le parti social-démocrate autrichien (SPÖ) et un parti libéral, NEOS, qui obtiendrait alorsson premier mandat au sein du gouvernement. Lundi 3 mars, Christian Stocker, ÖVP, devrait devenir chancelier, en nommant Andreas Babler (SPÖ) vice-chancelier.
Cette majorité reste malgré tout faible, avec 110 sièges sur 183, contre une extrême-droite qui compte, elle, 57 sièges. Une colère populaire grandissante, une côte de popularité plutôt basse avec une opposition forte, étant donné qu’elle exclut le parti arrivé en tête, le FPÖ, et que l’ÖVP ne fait finalement pas alliance avec eux, provocant la colère de l’électorat d’extrême droite… Autant dire que les défis sont nombreux.
La coalition tripartite a présenté son programme jeudi 27 février devant le Parlement autrichien ; un programme appelé « Faites ce qu’il faut maintenant. Pour l’Autriche » et qui, selon Beate Meinl-Reisinger, présidente du parti NEOS, devrait apporter avec lui “deux années difficiles”.
Le premier chantier : l’économie
Selon le journal Kleine Zeitung, le volet économique est particulièrement ambitieux : 6,3 milliards d’euros d’économie cette année, et plus de 8 milliards en 2026, grâce à 3 grands axes : la réduction des aides publiques, le sabrement des niches fiscales et la rehausse de certains impôt.
Autre point également, porté par les libéraux : le pays va se doter d’un « parquet fédéral », chargé de la lutte contre les scandales fiscaux, à l’image de la majorité des pays européens.
Une autre des mesures notables est le gel pendant un an puis l’augmentation modérée et progressive des loyers réglementés par l’État, notamment pour les bâtiments anciens. Les trois partis se sont également mis d’accord sur l’instauration d’un “tarif social” concernant l’énergie, destiné en particulier aux ménages les moins aisés.
Quant au budget, il devrait être consolidé de manière à éviter une procédure de déficit de l’UE. Pour y parvenir, le gouvernement veut décider rapidement d’un double budget. Un double budget est une procédure permettant de superposer un budget négocié à un budget déjà courant. C’est à dire que lorsqu’il n’est plus possible de présenter un budget après les élections de l’automne, un nouveau budget est souvent présenté et négocié au printemps suivant en même temps que le budget de l’année.
Afin de réduire le déficit budgétaire, l’Autriche doit faire des économies de plus de 6,3 milliards d’euros pour maintenir le déficit en dessous du seuil de 3 % du PIB fixé par l’Union européenne.
En conséquence, pour générer environ 500 millions d’euros en 2025 et 2026, d’autres mesures ont été intégrées au programme comme l’augmentation des taxes sur le tabac et les jeux d’argent, la suppression des exonérations de TVA pour les panneaux solaires, l’augmentation des contributions de sécurité sociale des retraités et l’augmentation des prélèvements sur les banques ainsi que les taxes exceptionnelles sur les entreprises énergétiques.
L’immigration et l’intégration : le sujet obligatoire
Sur le deuxième sujet d’importance à savoir l’immigration et l’intégration, la nouvelle coalition a aussi présenté son programme : une interdiction du voile conforme à la Constitution afin de protéger les mineures en détresse, la suspension temporaire et immédiate du regroupement familial ainsi qu’un potentiel arrêt de l’asile dans le cadre juridique de la clause d’urgence européenne “si les demandes augmentent.” Concernant l’immigration, deux mesures ont été décidées : un programme d’intégration obligatoire dès le premier jour et qui durera trois ans, pendant lequel les aides seront réduites. En outre, les partis veulent aussi renforcer le droit pénal “afin de pouvoir lutter davantage contre l’extrémisme religieux tel que l’islam politique”.
La coalition prévoit que que les banques, les entreprises énergétiques, les sociétés immobilières et les fondations privées contribuent également à cet équilibre budgétaire par l’instauration d’une taxe bancaire, d’une taxe d’affectation sous la forme d’un impôt sur le revenu foncier et d’une taxation sur les grandes transactions immobilières.
Un positionnement à l’international
Afin d’encourager les jeunes à lire la presse et s’informer avec des médias fiables, les trois partis coalisés ont aussi mis en place un système qui permet à chaque jeune de s’abonner à un média de qualité de leur choix, dans le but de lutter contre la désinformation.
La coalition tripartite se positionne clairement en faveur de l’Union européenne, et veut travailler à ce que les relations de l’Autriche avec l’Union européenne, notamment commerciales, soient empreintes de “collaboration et de solidarité au sein de l’UE”. La coalition se positionne en soutien à l’Ukraine, et a prévu de nommer un coordinateur chargé des relations avec l’Ukraine. Plus en interne, les coalisés soutiennent également la neutralité autrichienne, et se distancient d’une éventuelle adhésion à l’OTAN.
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