Italie (73 sièges)
Dire que 2013 fut une année de montagnes russes pour la politique italienne serait presque un euphémisme. Toutefois, les partis de la coalition se rapprochent d’un accord qui pourrait déboucher sur des élections moins chaotiques à l’avenir. La récente élection de Matteo Renzi à sa tête a galvanisé le Parti Démocratique, qui mène les sondages avec 32 % des votes, suivi par le renaissant Forza Italia de Berlusconi avec 22 %. Malgré les querelles internes, le Mouvement 5 étoiles reste au plus haut dans les sondages (21 %), tandis que le Nouveau Centre-droit (5 %) et la Ligue du Nord (4 %) pourraient obtenir un siège ou deux.
Lettonie (8 sièges)
En Lettonie, les législatives se déroulent en octobre. Les élections européennes seront donc une répétition générale du vote national. Aucun sondage n’a récemment été publié, mais les résultats dépendront beaucoup de la manière dont le parti Unité de Dombrovskis pourra résister aux conséquences de l’effondrement du toit du supermarché de Riga, ainsi que de ce que pensent les Lettons de leurs premiers mois dans la zone euro.
Lituanie (11 sièges)
Le Premier ministre Butkevičius a lié son sort au succès de sa politique européenne, proclamant qu’il démissionnerait si la Lituanie ne parvenait pas à rejoindre la zone euro en 2015. Les sondages indiquent que les électeurs soutiendront majoritairement son parti. En effet, les sociaux-démocrates se voient crédités de 25 % des voix. Ils sont suivis par le parti eurosceptique Ordre et Justice (11 %) et l’Union Patriotique (centre-droit, 9 %), qui broie toujours du noir après sa piètre performance à l’élection nationale de 2012.
Luxembourg (6 sièges)
Les élections européennes seront la première épreuve du feu pour le nouveau gouvernement Bettel. Aucun sondage européen n’a récemment été publié. Toutefois, si l’on peut juger de l’histoire et des dernières élections d’octobre, le Parti populaire chrétien social remportera aisément les élections européennes, comme il l’a toujours fait. Le Parti ouvrier socialiste devrait arriver en deuxième position, même si le Parti démocratique vendra chèrement sa peau.
Malte (6 sièges)
Comme dans les autres petits pays, les sondages européens sont rarissimes. L’archipel est essentiellement un État bipartite, avec les seuls Parti travailliste (centre-gauche) et Parti nationaliste (centre-droit) se répartissant les sièges du parlement national. Il faut s’attendre à ce que les deux partis se répartissent également les sièges du Parlement européen, et ce, plus ou moins en parts égales.
Pays-Bas (26 sièges)
Fait majeur, le Parti pour la Liberté de Geert Wilders mène les sondages avec 17 % des intentions de vote. Le Parti populaire, libéral et démocrate (14 %) fait de la résistance et reste dans le peloton de tête malgré ses plusieurs années au pouvoir, pendant que le Parti travailliste (10 %) piétine à la cinquième position, son électorat le punissant pour ses coupes budgétaires drastiques et sa grossière rhétorique anti-immigration.
Pologne (51 sièges)
Merkel n’a pas caché le fait que Donald Tusk était sur sa shortlist pour la présidence de la Commission européenne mais, au moins en Pologne, il semble que la Plateforme civique (27 %) sera battue par le parti antifédéraliste, Droit et justice (30 %). Le principal parti de centre-gauche, l’Alliance de la gauche démocratique, est à des années-lumière derrière les deux favoris, à 12 %. Les autres partis ne semblent pas pouvoir être représentés au Parlement européen.
Portugal (21 sièges)
Si l’on veut une preuve de combien la mémoire peut être courte en politique, il suffit de regarder en direction du Portugal. Moins de trois ans après avoir subi une énorme claque aux élections législatives de 2011 (avec son pire score depuis plus de vingt ans), le Parti socialiste (38 %) est sur le point de remporter les élections européennes avec bien plus d’une longueur d’avance. Si le verre s’est rempli d’un côté, il s’est vidé de l’autre, avec un Parti social-démocrate qui a perdu autant que les socialistes ont gagné (27 %).
Roumanie (32 sièges)
Les électeurs semblent penser que le Parti social-démocrate du Premier ministre Ponta gère bien le pays, les sondages révélant que le PSD (39 %) améliore nettement son score de 2009. En face, le Parti démocrate-libéral du Président Băsescu (19 %) accuse de lourdes pertes et pourrait même céder sa deuxième place au Parti national-libéral (18 %). L’UMDR, le parti « ethnique » de la minorité hongroise, tentera lui de récupérer quelques sièges (6 %).
Slovaquie (13 sièges)
Les pro-Européens et les démocrates étaient ébranlés par l’élection du néo-Nazi Marian Kotleba comme gouverneur de la région Banská Bystrica, mais ils ont à présent une opportunité de reprendre l’initiative pour ces élections européennes. Les sociaux-démocrates (40 %) devraient aisément l’emporter, laissant les Chrétiens démocrates (10 %) lointains deuxièmes. Le parti des gens ordinaires et personnalités indépendantes (8 %) et Most-Híd rivalisent pour une place sur le podium.
Slovénie (8 sièges)
La Slovénie fait face aux élections européennes de 2014 après avoir évité de justesse la faillite, et avec la nouvelle Premier ministre Alenka Bratušek à la barre. Néanmoins, sa Slovénie positive prendra très probablement une raclée en mai, le Parti démocratique slovène tenant 36 % des suffrages et les sociaux-démocrates 21 %. Le parti de Bratušek se tient en troisième position, juste devant le Parti démocrate des retraités slovènes (13 %).
Espagne (54 sièges)
Les socialistes se sont jusqu’à présent montrés incapables de tirer profit des tentatives avortées du Parti populaire au pouvoir de revivifier l’économie. Toutefois, les violentes réactions contre la nouvelle loi sur l’avortement ont fait basculer les sondages nationaux et pourraient finir par en faire de même pour le suffrage européen. Pourtant unis sur la scène locale, les partis nationalistes catalans ne sont pas parvenus à un accord sur une plateforme commune pour les élections européennes, et tiendront deux listes distinctes. Les derniers sondages montrent que le Parti populaire (32 %) devance de peu les socialistes (30 %), les deux partis étant suivis par la Gauche unie (13 %), qui connaît une grande envolée en comparaison avec 2009, puis Union, progrès et démocratie (9 %).
Suède (20 sièges)
Si pour l’observateur extérieur, la Suède a l’air de naviguer sans heurt, de nombreux électeurs suédois semblent en désaccord. C’est pourquoi dans les sondages, les quatre partis de la coalition au pouvoir, même en additionnant leurs scores, sont derrière les 33 % des sociaux-démocrates (!). Loin derrière, mais néanmoins devant tous les autres partis, le parti Sweden Democrats (10 %), résolument anti-immigration, contribuera à la montée populiste en Europe.
Royaume-Uni (73 sièges)
Certains sondages placent le « Labour » en tête, d’autres UKIP, le Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni. Il y a en tous les cas un risque de voir le Parti conservateur arriver bon troisième lors d’une élection nationale, ce qui serait une première depuis plusieurs générations, et pourrait même déclencher un changement de leadership, certains députés remuants cherchant à destituer un Premier ministre pas assez conservateur à leurs goûts. Les travaillistes (32 %) semblent prendre le large, doucement mais sûrement, devant UKIP (26 %), le parti de Nigel Farage essuyant les dommages des suites du « storm gate » et autres scandales. Tout espoir n’est pas perdu pour le Parti conservateur (23 %), qui peut toujours récupérer une deuxième place... plus ou moins honorable.
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