Les pro-Brexit éléments perturbateurs
Les élus souverainistes n’ont pas manqué de se faire remarquer par des agitations inhabituelles pour ce parlement. Entre ricanements et commentaires on ne peut moins gentleman, la présidente a dû faire preuve d’autorité, en interrompant les échanges, suite à une énième impertinence : « Qui a dit ça ? ». L’eurodéputé s’est dévoilé aussitôt autour de ses comparses sur le ton de la défiance. Pied à l’étrier, l’élu s’est empressé d’entamer son monologue, contestant spontanément que les orateurs autorisés à prendre la parole seraient majoritairement anti-Brexit, questionnant ainsi l’honnêteté du travail de l’arbitre des débats.
Après un rappel à l’ordre, la présidente a préféré éviter le conflit et continué son travail. Cela tout en s’efforçant, tout comme l’assistance, de faire abstraction des sarcasmes et autres nuisances sonores à l’extrême droite de l’hémicycle.
Un débat qui tourne au spectacle
C’est alors que les compagnons de Nigel Farage se sont auto-investis de la mission d’auxiliaire du protocole en signalant par des éclats de voix : « Time ! Time ! », à la limite du temps d’expression imparti des orateurs suivants. Le flegme anglais fut de même mis à mal quand les eurodéputés britanniques pro-UE ont prié que UKIP ne soit pas considéré comme représentatif de l’ensemble de l’opinion outre-Manche.
Il faut dire que ceux-ci n’ont pas dû partager l’humour de Guy Verhofstadt, élu belge libéral-démocrate, qui, se jouant de Nigel Farage, a ironisé sur le fait que le champion du Brexit ne peut pas faire de bruit à Westminster, et doit à défaut se contenter de Strasbourg. L’eurodéputé belge se reprit en se rappelant qu’en fait, le leader du Brexit n’avait pas été réélu au Parlement britannique.
Le contre-exemple du Parlement britannique
Si la Chambre des communes au Royaume-Uni est particulièrement animée, car les membres du Parlement ne manquent pas de s’ovationner, de faire des traits d’humour hors-micro ou encore de jouer au défi bien connu des étudiants de savoir qui de bâbord ou de tribord gueule le plus fort, la position du Speaker, qui assure l’ordre des débats, est néanmoins religieusement respectée. Il n’est pas de contestation, d’invective ou d’affront envers celui qui portait sous Thatcher encore, une perruque à bouclette.
Si Monsieur Farage demande aux institutions de l’Union de respecter le choix souverain des citoyens britanniques, il s’agirait, en matière de respect, de balayer d’abord devant sa porte.
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