Interview avec la Puissance du Lien, l’association d’Elisabeth Moreno

Série Situation des Femmes en Europe 2/6

, par Arthur Labarre

Interview avec la Puissance du Lien, l'association d'Elisabeth Moreno
Journée du 8 mars 2025 organisée au théâtre de la ville par la Puissance du Lien ©Arthur Labarre

L’ancienne ministre déléguée à l’égalité des chances, Elisabeth Moreno, a fondé l’association La Puissance du Lien avec l’une de ses sœurs, Isabel. L’organisation propose plusieurs activités de mentorat, de conférences et de rencontres. Le Taurillon vous propose de faire la rencontre de leur déléguée générale, Chakameh Bozorgmehr.

Le Taurillon : Bonjour Chakameh Bozorgmehr, vous avez été nommée déléguée générale de l’association La Puissance du Lien, fondée par les sœurs Moreno. Pouvez-vous nous présenter l’association ?

La Puissance du Lien est une association qui s’engage à lutter contre la solitude et l’isolement social, deux phénomènes qui touchent de plus en plus de personnes, quels que soient leur âge, leur origine ou leur parcours. Fondée par Elisabeth Moreno, elle mène des actions concrètes pour recréer du lien humain. Notre vision : La promotion de l’égalité des genres, le rapprochement intergénérationnel et la synergie entre les territoires sont les piliers de notre engagement.

Pourquoi ce nom d’association ?

Nous sommes convaincus que le lien est ce qui nous maintient ensemble en tant qu’êtres humains. C’est la base de toute société.

Michel Drucker a annoncé sur France 2 que vous organisez un événement au Théâtre de la Ville le 8 mars, pour la Journée internationale des droits des femmes. En quoi consiste cette journée ?

Cette journée est dédiée à la célébration des femmes. En ce 8 mars 2025, La Puissance du Lien invite chacun à interroger la perception qu’il a du monde, à la remettre en question et à se placer dans le regard de l’autre pour voir le monde différemment, peut-être tel qu’il est vraiment. Au programme : des témoignages inspirants, des débats, des performances artistiques et des discussions sur des sujets variés.

L’an dernier, c’était au Grand Rex. On y apprenait que la solitude pourrait devenir la maladie du siècle. Quelles causes identifiez-vous ? Et quels en seraient les remèdes ?

La solitude est accentuée par plusieurs facteurs : l’urbanisation croissante, l’individualisme et les nouvelles technologies qui, paradoxalement, isolent parfois davantage qu’elles ne rapprochent. Les remèdes résident dans la sensibilisation, la réintroduction d’espaces communautaires et le soutien à des projets favorisant l’entraide et les rencontres.

Comment avez-vous connu Elisabeth et Isabel Moreno ?

J’ai rencontré Elisabeth Moreno pour la première fois lorsqu’elle était ministre. Elle avait accepté d’assister au lancement d’un projet d’emploi pour les seniors que je portais au sein du mouvement En Marche. Son parcours et son engagement m’ont profondément touchée. Par la suite, j’ai suivi son travail et, le 8 mars 2023, j’ai participé au lancement de l’association La Puissance du Lien dans la salle Wagram. J’ai tout de suite adhéré et je suis aujourd’hui bénévole et mentor au sein de cette belle aventure.

On connaît surtout Elisabeth Moreno pour son ancien rôle de ministre. Y a-t-il une vocation politique au sein de La Puissance du Lien ?

La Puissance du Lien est apolitique. Nous collaborons avec toutes les personnes et institutions qui partagent nos valeurs, qu’elles soient issues du secteur public ou privé.

Vous publiez votre autobiographie dans laquelle vous racontez comment une immigrée iranienne s’intègre dans la société française au point de serrer la main d’Emmanuel Macron. Est-ce que, d’après vous, la France continue d’incarner l’inclusion et la diversité ?

La France a une tradition d’accueil et de diversité, mais elle fait face à des défis. Mon parcours montre qu’il est possible de surmonter ces obstacles, mais cela demande un effort collectif. L’inclusion doit rester une priorité, notamment dans l’éducation, l’emploi et la représentation politique.

Dans votre pays d’origine, l’Iran, les femmes subissent une violente répression, aggravée depuis la mort de Mahsa Amini. Pensez-vous que les femmes gagneraient à internationaliser leurs revendications ?

Absolument. La solidarité internationale est cruciale, mais il ne faut pas oublier que ce combat pour la liberté concerne aussi les hommes. L’égalité des genres nécessite l’engagement des femmes et des hommes ensemble. Les luttes locales prennent une ampleur mondiale lorsqu’elles sont soutenues par d’autres pays. Les femmes iraniennes, par leur courage, inspirent un mouvement global pour la liberté et l’égalité.

Quel projet ou quelles actions en faveur des droits des femmes proposeriez-vous à la Commission européenne ?

Je proposerais d’augmenter les fonds européens pour soutenir les initiatives locales en faveur des droits des femmes, notamment dans les zones rurales et marginalisées. Je suggérerais également des campagnes de sensibilisation et des formations pour déconstruire les stéréotypes sexistes et lutter contre les violences de genre.

Le projet SFE - Situation des Femmes en Europe - est une initiative des Jeunes européens Paris, réalisée dans le cadre du Taurillon-en-Seine, qui consiste en une série d’articles de 6 épisodes publiée à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes et abordant la condition féminine sur le continent européen sous des angles très divers et via des analyses, des portraits et des interviews.

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