L’Union européenne s’est mise en tête de vouloir interdire éventuellement les roulés à la cannelle danois. La cause ? Ceux-ci contiendraient trop de cannelle...
Les individus ont le droit de manger trop de cannelle.
Je ne remets pas en cause la bonne foi de l’Europe quant à ses préoccupations sur notre santé, mais honnêtement, vouloir réguler la quantité de cannelle dans les gâteaux danois, cela met en évidence une folie bureaucratique paternaliste dont on se serait bien passé. Non seulement cela est totalement disproportionné mais aussi non-conforme au principe de subsidiarité. Les autorités étatiques voire locales sont mieux placées pour gérer ces petits problèmes sanitaires qui ne relèvent en rien des grands enjeux sur lesquels on est en droit d’attendre l’UE. La quantité de cannelle consommée par les individus ne la regarde pas. Peut-on envisager qu’elle use de son arsenal normatif pour changer le comportement d’un individu qui mangerait trop gras, trop sucré et trop salé ? Soyons sérieux.
Que l’Europe s’occupe des enjeux européens et globaux.
Bien qu’on l’attende sur plusieurs dossiers, le bruit qu’elle fait dans les médias est malheureusement inversement proportionnel à l’importance du sujet traité. Où est-elle sur la transition énergétique ? La préservation de l’environnement ? Où est-elle sur les politiques sociales et économiques ? Où est-elle sur la protection de nos données personnelles ? Que fait-elle pour la préservation de nos modèles sociaux ? C’est là-dessus qu’on attend des résultats qui peinent à se faire voir. Que l’Europe laisse donc les pâtisseries danoises tranquilles. Les préoccupations populaires, fort heureusement, sont bien lointaines des considérations relatives à la quantité de cannelle dans les gâteaux.
Parlons de santé publique européenne.
L’Europe s’intéresse à notre santé ? Pourquoi pas ! Mais dans ce cas, qu’elle se penche sur des choses plus importantes :
- La lutte contre la pollution des océans qui tend à contaminer les poissons que nous mangeons tous les jours et qui nous menace de cancers.
- La préservation de la qualité de l’air que l’on respire tous en luttant contre la déforestation qui frappe notre beau continent.
- L’aide aux collectivités quelles qu’elles soient pour éradiquer les énergies fossiles tout en maintenant leurs sécurités énergétiques.
- La défense de nos intérêts sanitaires lors de la négociation du traité transatlantique.
- L’investissement massif dans la recherche pour favoriser l’innovation dans le domaine médical, pharmaceutique etc.
Ainsi l’Europe pourra satisfaire ses préoccupations sur notre santé mais elle fera aussi notre bonheur.
1. Le 15 janvier 2014 à 18:35, par Apostat
En réponse à : L’Europe n’a pas à se pencher sur les pâtisseries danoises.
Une fois n’est pas coutume je souscris à votre texte, cette affaire danoise mettant en lumière l’absurdité de certains règlements de l’Union (à ne pas confondre avec l’Europe).
2. Le 15 janvier 2014 à 20:32, par Ferghane Azihari
En réponse à : L’Europe n’a pas à se pencher sur les pâtisseries danoises.
Merci de votre remarque. En espérant vous convaincre du fait que l’on peut être fédéraliste sans nier le caractère absurde de certains comportements des institutions européennes tout comme on peut ne pas se satisfaire de la politique de l’Etat français tout en admettant la nécessité de son existence.
3. Le 16 janvier 2014 à 23:00, par Valéry-Xavier Lentz
En réponse à : L’Europe n’a pas à se pencher sur les pâtisseries danoises.
Je regrette cet article singulièrement peu documenté. Ayant vu passer un articles là dessus en fin décembre j’avais pris le temps de rechercher plus d’information et l’affaire est comme souvent plus compliquée que ce qui en est dit. Ton billet donne encore moins d’info que celui du Huffington post dont seul le titre et l’introduction étaient hors sujets. N’aurais-tu lu par hasard que les titres rédigés par des secrétaires de rédaction avides de linkbaiting ?
Il mérite un « pan sur le cornes ! ». L’Union européenne ne s’est en effet jamais prononcé sur les roulés à la cannelle danois : il s’agit d’une polémique interne au Danemark né d’un contrôle constatant que les dites pâtisseries ne respectaient pas les normes en vigueur. Ces normes sont certes européennes mais il faut savoir que c’est souvent le gouvernement danois qui demandent des contrôles stricts des additifs alimentaires au sein du marché unique. Si la norme est européenne c’est bien ici les autorités étatiques danoises qui sont en cause dans la recherche de la protection de leurs consommateurs.
Il faut savoir aussi qu’il existe plusieurs types de cannelles : l’une plus chère qui ne comprend pas ou peu de coumarine et l’autre moins chère qui en comporte beaucoup. Naturellement l’agroalimentaire préfère la seconde.
L’harmonisation des normes a été l’une des conditions mises par les États - et les associations de consommateurs à la mise en place du marché unique. Le principe « Cassis de Dijon » interdisant en effet de transformer des normes en barrières commerciales il a fallu s’entendre sur certains aspects de la réglementation. À part les libertariens la protection des consommateurs par la réglementation fait globalement consensus.
Un article en anglais à peu près correct : http://www.theguardian.com/world/2013/dec/20/cinnamon-intake-food-argument-denmark (et qui laisse l’Union en dehors de cet histoire) et un autre en danois beaucoup plus complet (Google translate est ton ami) : http://www.dr.dk/Nyheder/Indland/2013/11/25/103630.htm
4. Le 17 janvier 2014 à 10:38, par Ferghane Azihari
En réponse à : L’Europe n’a pas à se pencher sur les pâtisseries danoises.
@VXL
Soit. Je conçois le fait que l’article aurait pu être mieux documenté. Mais dans tous les cas, s’agit-il de normes européennes oui ou non ? Alors même si c’est effectivement le gouvernement danois qui a encouragé l’UE à légiférer, devait-elle réellement le faire ?
5. Le 19 janvier 2014 à 09:02, par Valéry-Xavier Lentz
En réponse à : L’Europe n’a pas à se pencher sur les pâtisseries danoises.
La norme est européenne mais elle est légitime : quand l’Union de réglemente pas ou que ses règles en sont pas appliquées elle est tout autant attaquée (ex. affaire de la viande de cheval). L’harmonisation des normes vise à permettre le grand marché. Mais ton article laisse entendre qu’elle viserait spéfiquement ce produit alors même que ce sont les autorités danoises qui sont à l’origine de la contreverse. Les articles en lien montrent que la Suède a pu autoriser une exception pour un produit équivalent. Ce sont les autorités danoises qui n’ont pas accepté de le faire ici. Du coup les raccourcis de l’article qui attribuent la responsabilité à l’Union sont erronés.
6. Le 19 janvier 2014 à 12:08, par Michelle Sabatier
En réponse à : L’Europe n’a pas à se pencher sur les pâtisseries danoises.
Cette discussion est très intéressante car je suppose que ce genre de « désinformation » (de bonne foi) est fréquente dans les médias qui caricaturent très volontiers la « norme européenne ». Malheureusement ce qui reste dans la mémoire des lecteurs c’est le caractère grotesque de l’information, le reste ils n’en entendent jamais parler. Pourquoi pas un « décryptage » (cf. la rubrique du Monde) des « hoax » européens ? C’est peut-être une entrée possible dans la « sensibilisation » des lecteurs à la réelle place de l’Europe dans leur vie quotidienne.
7. Le 31 janvier 2014 à 21:40, par Valéry
En réponse à : L’Europe n’a pas à se pencher sur les pâtisseries danoises.
Tu devrais écrire sur ça aussi : http://www.legorafi.fr/2014/01/29/obesite-la-commission-europeenne-souhaite-diviser-par-2-le-diametre-des-crepes-bretonnes/
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