Son bilan a été dressé le 13 décembre dernier, au cœur de l’hémicycle du Parlement européen à Strasbourg. Après avoir rappelé sa reconduction à la tête du gouvernement espagnol, P. Sánchez a pris la parole avec engouement pour dépeindre le compte-rendu des quatre grandes orientations qui avaient été définies pour ce semestre.
Réindustrialiser l’Union européenne et garantir son autonomie stratégique ouverte
A Bruxelles, le 17 juillet dernier, le troisième sommet réunissant les dirigeants de l’UE et de la Communauté des États latino-américains et des Caraïbes (CELAC) a permis de donner un nouveau souffle aux collaborations entre l’UE et l’Amérique latine.
L’ouverture internationale ayant facilité les processus de délocalisation et fait perdre des industries dans des secteurs stratégiques, rendant l’UE dépendante dans les secteurs de l’énergie, la santé, les technologies numériques et l’alimentation, la réindustrialisation a constitué une priorité majeure de la présidence espagnole. Celle-ci s’est particulièrement concentrée sur le développement d’industries et de technologies stratégiques, la diversification des relations commerciales, ainsi que le renforcement des chaînes d’approvisionnement.
Faire progresser la transition écologique et l’adaptation environnementale
Dans le but d’accélérer le déploiement des énergies renouvelables, une réforme du marché de l’électricité a été promue, s’accompagnant d’un objectif de réduction des prix de l’électricité et de l’amélioration de la stabilité du système. Le sujet de la transition écologique a également pris place dans la continuité des politiques de réduction des déchets et des microplastiques. Le design de produits durables et l’augmentation de la production de carburants verts ont également été décrits par le Premier ministre espagnol comme des succès de sa présidence.
Particulièrement prolifique en la matière, le mois d’octobre a vu se dérouler trois temps forts :
- Le 9 octobre, une nouvelle loi de décarbonation de l’aviation a été adoptée pour promouvoir des carburants moins émetteurs de dioxyde de carbone.
- Le 16 octobre, le Conseil de l’UE a défini la position de l’Union pour la COP 28, soulignant la nécessité d’augmenter l’ambition climatique mondiale.
- Le 24 octobre, mettant l’accent sur la durabilité, un accord a été conclu pour renforcer les indications géographiques et protéger le patrimoine gastronomique de l’UE.
Promouvoir une plus grande justice sociale et économique
Par ailleurs, un besoin d’une économie plus compétitive, plus juste et solidaire a été défini. Le Conseil de l’UE plaidait en faveur de l’établissement de normes minimales communes en matière de fiscalité d’entreprises et de la lutte contre les évasions fiscales des multinationales. En parallèle, il prévoyait une révision du cadre financier pluriannuel et une réforme des règles fiscales. Tenant aux convictions du socialiste Pedro Sánchez, un élargissement des droits des travailleurs dans plusieurs domaines, ainsi qu’à destination des groupes vulnérables, était également au programme.
Renforcer l’unité européenne
La présidence espagnole souhaitait en outre développer un approfondissement du marché intérieur, avec notamment l’achèvement de l’union bancaire et l’union des marchés capitaux. S’ajoutant à cela la consolidation et l’amélioration des instruments communs, une gestion plus efficace et coordonnée des processus de migration et d’asile. En parallèle du soutien apporté à l’Ukraine et de la décision d’ouvrir des négociations d’adhésion de Kyiv à l’Union, l’UE a décidé d’ouvrir la porte aux candidatures à l’adhésion à la Moldavie et à la Géorgie.
Le Conseil de l’UE désormais aux mains de la Belgique
Au premier jour de cette nouvelle année a commencé la Présidence belge du Conseil de l’UE. Sur les chapeaux de roue. Devant traiter en premier lieu des questions de migration et d’élargissement, avant de s’atteler aux élections européennes qui auront lieu au mois de juin 2024. Plus spécifiquement, elle prévoit de développer six axes principaux, lesquels se traduisent par la défense de l’État de droit, de la démocratie et de l’unité, le renforcement de la compétitivité européenne, la poursuite d’une transition écologique juste, le renforcement du programme social et sanitaire européen, la protection des individus et des frontières, et enfin la promotion de l’Europe mondiale.
Si les objectifs de la Présidence belge sont énoncés d’une nouvelle façon, le fond reste relativement semblable à son prédécesseur. C’est le propre de la présidence tournante. « Protéger, renforcer, prévoir », telle est la devise adoptée par la Présidence belge. Celle-ci sonne comme l’énoncé de gestes de premiers secours, dans un ordre aléatoire. Après l’impulsion espagnole, c’est finalement le terme de renforcement qui est souligné dans les objectifs présentés pour cette nouvelle présidence. Un programme chargé pour une conjoncture européenne délicate, qui invite, une nouvelle fois, à avancer à grands pas.
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