La France, ce pays qui ne s’aime pas

La cérémonie d’ouverture des JO vue par la presse européenne

, par Deodato Ntoni

La France, ce pays qui ne s'aime pas
Aya Nakamura devant l’Institut de France, en duo avec la garde républicaine, lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024. © FranceTv

Pendant des mois, la classe politique et une grande partie de la population, notamment en Île-de-France, n’ont cessé de critiquer l’organisation des Jeux olympiques Paris 2024. Vendredi dernier, la cérémonie d’ouverture a démontré à ceux qui s’obstinent à cultiver un climat de défaitisme et de râlement, propre à notre pays, qu’ils ont tort de sans cesse remettre en cause qu’impossible n’est pas français.

L’échec annoncé

Que ce soit au travail, à l’école, dans les transports ou dans un coin de rue, les blagues et plaintes concernant les Jeux olympiques étaient monnaie courante. L’épisode chaotique du stade de France lors de l’organisation - improvisée - de la finale de la ligue des champions 2022 a laissé de nombreuses traces. Il n’en fallait pas moins pour qu’une information, pour le moins insignifiante, ne soit relayée au discrédit de l’organisation de cet événement sportif majeur. À cela s’ajoutent la crise politique et institutionnelle née de la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin dernier.

Des craintes sur la sécurité, sur les transports, sur la cérémonie d’ouverture, sur tout. Non pas que ces craintes eurent été infondées, mais les critiques étaient, parées de la robe sombre de la fatalité, formulées davantage pour affaiblir que pour avertir. Les médias ont largement contribué à cette atmosphère, tout comme une classe politique davantage préoccupée par des jeux politiciens que par les intérêts fondamentaux du pays.

Une cérémonie d’ouverture éblouissante

Contre toute attente, le vendredi 26 juillet, Paris a brillamment renversé la vapeur. La cérémonie d’ouverture a illuminé le monde entier, démontrant que la grandeur millénaire de la France n’était pas éteinte. Paris, avec son charme inégalé, a offert une célébration résolument française, riche en symboles et en spectacles éblouissants. La France est le cœur du monde ; elle ne peut être elle-même sans cette grandeur que l’on associe volontiers à un royaume que l’on dit le plus beau après celui du ciel. Les spectateurs ont été émerveillés par une mise en scène tricolore et profondément européenne.

Une France affaiblie, revigorée

Affaiblie sur la scène européenne avec les résultats des élections législatives qui n’ont donné aucune majorité, fracturée au sein d’elle-même par 3 blocs irréconciliables, sermonnée par la Commission européenne et placée en procédure de déficit excessif, la France a renoué à travers cette cérémonie d’ouverture avec son histoire, en mettant en avant son patrimoine architectural et culturel, son identité, sa diversité, son histoire et ses valeurs. Pas moins de 80 chefs d’États et de gouvernement de toute la planète ont pris part à cette cérémonie dans les jardins du Trocadéro, parmi lesquels le Roi Felipe VI, le Premier ministre britannique Keir Starmer ou le chancelier allemand Olaf Scholz.

La presse européenne salue une spectaculaire entrée en Seine

La presse européenne a unanimement salué cette cérémonie d’ouverture. En Allemagne, le quotidien Bild parle d’une scène « Seine-sationnelle », avec un « méga-show à travers la moitié de la ville » et un « programme d’ouverture impressionnant ». Le Telegraaf néerlandais a qualifié la cérémonie de « parfaite », tandis que nos voisins belges du Soir ont salué un « spectacle audacieux et réussi » et d’une magnifique « entrée en Seine ».

En Espagne, le quotidien sportif Marca a salué la « meilleure cérémonie d’ouverture de l’histoire ». Le Corriere della Sera italien a loué une version « adoucie, irénique et idéalisée » de l’histoire de Paris, décrivant une atmosphère « plus Édith Piaf que Napoléon, plus Vénus que Mars », avec des couleurs dominantes rose et des thèmes de chansons d’amour et de films à happy end. Le journal danois Politiken a parlé d’un « super spectacle » malgré les « quatre heures » de cérémonie. En Roumanie, le tabloïd Libertatea a décrit une cérémonie « spectaculaire » où le public a été enchanté par des performances musicales offertes par Lady Gaga, Aya Nakamura et, en clôture, par Céline Dion.

La spectaculaire cérémonie d’ouverture des JO n’a laissé personne indifférent. Autour d’un de ses tableaux, « Festivité », s’est cristallisée une vive polémique : là où le directeur artistique de Paris 2024 Thomas Jolly décrit un festin des dieux au sommet de l’Olympe, d’autres ont vu une « parodie de la Cène ».

En dépit des prophéties du malheur et des polémiques autour de quelques scènes, la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024 a été un véritable triomphe pour la France, tant sur la scène européenne qu’internationale.

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