La lutte contre le cancer, une volonté politique à renforcer

, par Aline Thobie

La lutte contre le cancer, une volonté politique à renforcer
Source : UE2017EE, Présidence Estonienne, Flickr Vytenis Andriukaitis (Lituanie), Commissaire européen chargé de la santé et de la sécurité alimentaire depuis le 1ᵉʳ novembre 2014.

Les politiques publiques européennes ont un impact sur la santé des Européens. Et les députés l’ont bien compris. Le mercredi 18 septembre, en session plénière, un long débat a eu lieu quant à la lutte contre le cancer.

Des groupes politiques en accord

Dès la première prise de parole (Manfred Weber, PPE), le ton était donné : « le moment est venu de passer à l’action, les Européens ont besoin de mesures supplémentaires ». De fait, et comme établi par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le cancer est la deuxième cause de mortalité dans le monde, et l’Union européenne (UE) n’est pas en reste. Pour Ewa Kopacz (PPE), le cancer est même « le premier assassin du XXIe siècle ». Mais comme indiqué par le commissaire Andriukaitis (chargé de la santé et de la sécurité alimentaire), et même si l’UE a investi 2,8 milliards d’euros depuis 2007 sur le diagnostic, les traitements pour les survivants du cancer et pour les souffrants, elle ne dépense que 3 % de ses ressources pour la prévention, i.e. « une goutte d’eau dans l’océan ». Face à cela, la ministre finlandaise des Affaires européennes, Tytti Tuppurainen, a proposé la mise en œuvre d’une « économie du bien-être » afin de placer la personne humaine au centre de la politique.

Tous les groupes politiques se sont accordés sur la nécessité d’informer, prévenir et sensibiliser les citoyens, car « tous sont sensibles à cette question, qu’ils soient assis à la gauche ou à la droite de l’hémicycle » (Dubravka Šuica, PPE). Mais tous se sont aussi accordés sur le manque d’avancées concernant les cancers pédiatriques : 4 000 000 personnes sont touchées par le cancer chaque année en Europe, et 6 000 enfants en meurent. Or, depuis 2006, seulement six traitements ont été mis sur le marché pour les cancers pédiatriques (Frédérique Ries, Renew Europe Group).

Les grands chantiers

Parmi les autres préoccupations sont apparues la nécessité d’entendre les associations de patients et de travailler avec elles (Simona Renata Baldassarre, ID), la nécessité d’agir face aux perturbateurs endocriniens (Kateřina Konečná, GUE, et Michèle Rivasi, Verts/ALE) ou encore celle de freiner les agissements des lobbies pharmaceutiques qui réalisent de très importants profits sur les patients (Jadwiga Wiśniewska, CRE). Enfin, Véronique Trillet-Lenoir (Renew Europe Group) a insisté sur le fait que le cancer est une « maladie du corps, mais aussi une maladie de l’injustice sociale, car nous sommes illégaux face à la prévention, à l’accès aux remèdes et à la rapidité des soins ».

Des pistes de solutions ont été émises sur le court et le long terme. Jadwiga Wiśniewska (CRE) a appelé de ses vœux un partage et un transfert de bonnes compétences entre les États membres, pour que le savoir scientifique circule. De son côté, Horizon Europe, mis en œuvre par la Commission, sera plus ambitieux en débloquant des fonds et des moyens humains, tout en stimulant l’innovation par la science.

Le no deal : une menace pesant sur la santé des britanniques

La prise de parole de David Bull (non inscrits) est sortie du lot, en rappelant aux députés un autre enjeu aussi actuel qu’inquiétant : le Brexit. Pour lui, « les jeux politiques avec la vie humaine sont intolérables ». Un climat de peur subsiste au Royaume-Uni, car en cas de no deal, le pays connaîtra une pénurie de traitements pour le cancer.

In fine, le commissaire Andriukaitis a encouragé toutes les institutions à renouveler leur engagement, et à faire preuve de volonté politique pour lutter contre le cancer, comme dans les années 1990 lorsque François Mitterrand avait lancé l’initiative « Europe contre le cancer ».

Un mot de la fin ? « Ne jetons pas l’éponge ! » (Vytenis Andriukaitis).

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