La politique budgétaire européenne et l’euro : passé, présent, futur

Première partie

, par Chris Lisinski, traduit par Sophie Trapitzine

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La politique budgétaire européenne et l'euro : passé, présent, futur
Skyline, le siège de la Banque Centrale Européenne à Francfort en Allemagne. - Frank Friedrichs

Pour le citoyen lambda, les fondations financières de l’Union européenne peuvent paraître complexes. De multiples traités, accords et politiques s’entrecroisent, la plupart fonctionnant en tandem. Compte tenu de l’histoire mouvementée de l’Union européenne ces dernières années, il est important d’analyser l’impact de sa politique budgétaire.

Le Pacte de stabilité et de croissance

Depuis 1992, l’Europe a été intégrée sur le plan financier grâce à l’adoption de l’euro comme monnaie. Alors que le monde changeait et que les économies des États membres évoluaient, la « zone euro » s’est pourvue d’une gamme de politiques et de stratégies afin de garantir sa stabilité et sa croissance.

En 1997, l’Union européenne a approuvé le Pacte de stabilité et de croissance (PSC). Cet accord a donné naissance à la plupart des normes et réglementations aujourd’hui essentielles au paysage financier de l’Union européenne [1].

Le PSC repose sur deux composantes majeures : un « volet préventif » et un « volet correctif ». Le premier veille à ce que les États contrôlent le bon fonctionnement de leur économie ; le second assiste les États membres rencontrant des difficultés financières afin d’empêcher le creusement de la dette et du déficit.

Les deux taux clés instaurés par le PSC définissent les limites du déficit et la dette publics. Un État membre ne doit pas présenter un déficit public supérieur à 3 % du PIB, ni une dette dépassant les 60 % du PIB.

Chaque pays doit élaborer des objectifs budgétaires de moyen terme (OMT), c’est-à-dire des objectifs précisant la manière dont le gouvernement entend assurer la stabilité et le développement futur de son économie. Les pays membres présentent leurs objectifs à l’Union européenne et reçoivent en retour des commentaires et suggestions. Ainsi fonctionne l’arme préventive.

La crise

Avec la crise financière de 2008-2009, l’Union européenne a dû faire face à de nouveaux défis sur le plan économique. Plusieurs pays membres, en particulier la Grèce et l’Espagne, ont présenté des dettes massives et rencontrent encore aujourd’hui des difficultés financières. L’Union européenne a autorisé plusieurs plans de sauvetage financier, mais au prix de mesures d’austérité sévères [2].

Selon les détracteurs, l’austérité entrave la croissance. Plusieurs manifestations nationales contre les coupes budgétaires ont eu lieu, en particulier en Grèce et en Espagne, certains ayant affirmé que les réductions budgétaires actuelles risquaient de ralentir l’économie et d’enliser encore davantage certains pays [3].

Néanmoins, d’autres ont pris le parti des mesures d’austérité. Elles constituent un instrument important permettant de préserver la confiance et de garantir le maintien de chaque État membre au sein de l’Union européenne, y compris de ceux confrontés à des difficultés financières considérables. Selon ses défenseurs, les mesures d’austérité sont un bon moyen de préparer rationnellement l’avenir [4].

Notes

[2Pour un recueil relatif aux premières années de la crise, se référer au [[Guardian

[4Ibidem

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