Bilan des Positions en 4 points
1. L’extrême droite sceptique sur les causes du changement climatique
Allant à l’encontre de constats scientifiques alarmants et unanimes (GIEC), l’AfD considère que le changement climatique n’est pas causé par les activités humaines mais qu’il s’agit d’un fait naturel. Pour combattre le changement climatique, le parti propose par exemple de verdir les villes, c’est-à-dire d’agir à moindre échelle sur les effets mais pas sur les véritables causes. Le RN reconnaît au contraire que le dérèglement climatique est causé par les activités humaines.
2. Abolition du Green Deal
L’AfD, tout comme le RN, souhaite abroger le Green Deal. Le Green Deal à pour but principal que l’UE atteigne la neutralité climatique d’ici 2050. Pour cela, le Green Deal européen prévoit des investissements importants dans les énergies renouvelables, comme l’énergie solaire et éolienne. L’objectif est de réduire la dépendance aux combustibles fossiles et de favoriser une transition vers des sources d’énergie plus propres et durables. Il vise aussi à améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments en Europe. L’AfD refuse le Green Deal et plus généralement toute transition écologique parce que l’activité humaine ne joue selon elle aucun rôle dans le changement climatique. Considérant que l’écologie européenne est trop contraignante pour les entreprises et agriculteur.rice.s français.e.s, le RN s’oppose lui aussi au Green Deal et à une écologie qu’il dit punitive. Il écrit dans son programme qu’il se prononce en faveur d’une « écologie raisonnable », en fait moins ambitieuse et par exemple non coercitive vis-à-vis des grandes entreprises polluantes, aux impacts sociaux et écologiques néfastes. Le RN estime enfin que l’Europe détient trop de pouvoirs sur les États membres et veut retirer son pouvoir décisionnaire et d’initiative législative à la Commission européenne. Avec l’AfD, il s’oppose au Green Deal alors même que de nombreux.ses scientifiques et ONG ne le trouvent pas suffisamment ambitieux.
3. Soutien aux énergies fossiles et nucléaires
Pour l’AfD, les combustibles fossiles sont nécessaires à la prospérité et au progrès, tandis qu’elle considère que les énergies renouvelables ne sont pas rentables. Le RN pointe également du doigt les difficultés des énergies renouvelables et estime qu’une politique de mix énergétique n’est pas réalisable tandis qu’une économie centrée sur le charbon permet davantage de poursuivre notre croissance économique. Tout comme l’AfD, il souhaite développer l’industrie nucléaire en France afin de retrouver la souveraineté française en matière d’énergie, pour servir la puissance nationale donc.
4. Priorité aux autoroutes !
Enfin, l’AfD préfère le développement des autoroutes plutôt que celui des chemins de fer contrairement au RN qui encourage le développement des deux, mais tout en critiquant les politiques européennes mises en place pour ce faire.
Le Réseau Action Climat a étudié les programmes des candidat.e.s aux élections en France concernant l’écologie et la justice sociale. Le réseau conclut que les propositions du RN sont inefficaces voire absentes concernant le pouvoir d’achat, l’agriculture et la démocratie. Il estime aussi que les propositions du RN sont néfastes voire qu’elles marquent un recul pour la nature, la santé, les transports, l’énergie, l’industrie et les finances. Ainsi, même si le discours du RN est très axé sur le pouvoir d’achat et le niveau de vie des Français.es, le parti ne propose pas de solutions concrètes ou efficaces en leur faveur. Une nouvelle preuve de son caractère populiste.
Interviews et Opinions Publiques
Lors d’interviews à Bruxelles le 9 juin, les citoyen.ne.s ont d’abord noté l’importance de l’écologie dans leur choix de vote sur une échelle de 1 à 10. Un quadragénaire belge a donné une note de 1/10, n’ayant pas considéré l’écologie dans son vote. À l’autre extrémité du spectre, une quarentenaire belge très préoccupée par l’environnement a exprimé que l’importance de l’écologie dans son vote était de 10/10.
Concernant les changements que l’extrême droite pourrait apporter en matière d’écologie, certain.e.s expriment de l’incertitude : « Je n’ai aucune idée » a admis un Belge de 62 ans, alors qu’une Hongroise de 25 ans se disait peu informée à ce sujet. Une Allemande de 52 ans a affirmé : « je ne crois pas que les choses changeront à 180° immédiatement. Dans toute composition d’un Parlement, les choses ne changent pas si vite en général. Il faut voir comment se passe la composition. » En revanche, certain.e.s sont pessimistes et pensent que l’influence de l’extrême droite enverrait un signal désastreux. La jeune Hongroise a déclaré : « C’est évidemment quelque chose de très négatif ».
La montée de l’extrême droite, aux positions écologiques ambiguës, fait se poser de nombreuses questions quant à l’action européenne en matière d’écologie. Face à l’urgence climatique, ses politiques nationalistes et sceptiques à l’égard du changement climatique pourraient entraver les efforts collectifs nécessaires pour répondre à cette crise mondiale. Ainsi, même si nous ne savons pas encore si la victoire des partis d’extrême droite au Parlement européen aboutira à un changement drastique des politiques en matière d’écologie et de développement durable, elle envoie un signal extrêmement négatif sur la prise en compte de l’urgence climatique.
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