Mardi 22 octobre, après un débat sur le budget européen, un autre débat plus court a suivi, mais sur un sujet tout aussi important : une séance autour de la “protection des journalistes européens couvrant la guerre d’agression russe contre l’Ukraine”. Le commissaire néerlandais Wopke Hoekstra, chargé de l’Action pour le climat, a ouvert la séance par un résumé de la situation actuelle : “ Selon Reporters sans frontières, plus de 100 journalistes ont été victimes de crimes russes depuis le début de l’invasion, dont 35 blessés, 12 emprisonnés et 233 médias fermés dans les territoires occupés [...]”.
Il a continué sa prise de parole en revenant sur un cas concret : “le décès tragique, la semaine dernière, de la journaliste ukrainienne indépendante Victoria Roshchyna en détention arbitraire russe [...] Journaliste reconnue, Victoria couvrait la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine, et elle a reçu le Prix du courage en journalisme pour son travail. [...] elle est le 13e journaliste assassiné depuis l’invasion de l’Ukraine”. Il concluait : “L’Union européenne condamnera fermement tout acte d’intimidation ou de violence envers les journalistes en zones de conflit. “ Les eurodéputés ont ensuite pris la parole .
Défense commune des journalistes en Ukraine
Presque tous les eurodéputés de la séance allaient dans le même sens que le commissaire Wopke Hoekstra. Isabel Wiseler-Lima du groupe PPE (centre droit à droite) déclarait : “Les journalistes sont des piliers de la démocratie [...] Le gouvernement russe n’hésite pas à emprisonner des journalistes qui ne font que leur métier”.
Sandro Ruotolo du groupe S&D (gauche à centre gauche) appelait l’Union à engager des actions concrètes : “L’Europe doit se faire entendre, en exprimant sa solidarité envers les journalistes dans le viseur de Poutine, mais aussi par des actions concrètes : nous devons exiger la révocation des mandats d’arrêt pour ces journalistes.
Juan Carlos Girauta Vidal du groupe PfE (droite à extrême-droite) allait dans le sens commun : “il est urgent de protéger les journalistes qui risquent leur vie en couvrant la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine”. Mais il n’oubliait pas d’attaquer ses rivaux politiques : “Je ne peux pas manquer de mentionner le cas de l’espion Pável Alekséyevich Rubtsov : pendant des années, la gauche dans ce Parlement s’est consacrée à le défendre en accusant la Pologne de retenir un journaliste innocent ; aujourd’hui, nous connaissons la vérité : Pavel a été reconnu et décoré par Poutine, confirmant qu’il travaillait pour le Kremlin.”
Défendre tous les journalistes
Quelques eurodéputés ont dépassé le sujet du débat. Ce fut le cas de Petar Volgin du groupe ENS (droite à extrême droite) qui a défendu les journalistes hostiles envers l’Ukraine : “Quand un journaliste soutenant l’Ukraine est blessé, tous les médias du monde en parlent, mais lorsque la même chose arrive à un journaliste critique envers Kiev, le cas est totalement négligé”. Il cita des cas concrets, comme celui du journaliste Gonzalo Lira, arrêté pour avoir critiqué le gouvernement de Zelensky
Giorgos Georgiou du groupe GUE/NGL (extrême gauche à gauche) évoquait les journalistes à Gaza : “de nombreux journalistes sont tués injustement sur les champs de bataille en Ukraine, mais aussi à Gaza, [...] avez-vous entendu ce que nous a dit hier Madame Metsola ? Elle dit de ne pas parler de la situation à Gaza, car ces derniers jours, rien de dramatique ne s’y est produit. Quelle honte”.
Tout le monde est pour la défense des journalistes, mais plusieurs ont apporté leurs touches personnelles. Juan Carlos Girauta Vidal qui défendait les journalistes opposés à l’Ukraine, Petar Volgin qui n’a pas pu s’empêcher de taper sur la gauche ou Giorgos Georgiou qui a évoqué les journalistes concernés par le conflit opposant Israël au Hamas.
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