Sport et Citoyenneté : Le Parlement européen, par le biais de son Intergroupe Sports, a été très actif pour traiter des questions sportives par le passé. Que peut-on attendre de cette nouvelle mandature ?
Tomasz Frankowski : L’Intergroupe Sports a en effet permis de nombreuses avancées. Il était crucial pour le nouveau Parlement de continuer le travail entrepris. C’est pour cela que nous nous sommes battus pour que le groupe Sport soit créé. 145 parlementaires de l’ensemble des groupes politiques ont adhéré à cette idée, ce qui est assez remarquable, et j’ai le privilège de co-présider ce groupe. Les défis et les opportunités liés à la politique sportive européenne sont nombreux et transverses, ce qui fait du groupe « Sport » un espace idéal pour approfondir les collaborations. Nos objectifs sont de préserver l’intégrité du sport, de promouvoir sa bonne gouvernance et d’accroître son accès au plus grand nombre. De surcroît, il nous semble important de sensibiliser et de permettre aux citoyens européens de bénéficier des avantages sociaux et sanitaires qu’apporte le sport. Durant ce mandat, nous avons prévu d’organiser de nombreuses conférences, et ces échanges guideront les travaux législatifs des différentes commissions auxquelles nous appartenons.
2020 est une année déterminante car le budget de l’UE pour la période 2021-2027 est en cours de négociations. Comment s’assurer que le sport soit pris en compte à sa juste valeur ?
TF : Le défi est de permettre un financement adéquat des programmes qui couvrent le sport. Au sein de la Commission « Culture et Education », nous avons demandé le triplement du budget du programme Erasmus+, pour le faire passer de 15 milliards à 45 milliards d’euros. Notre priorité est aussi d’augmenter la part allouée au sport à 2%. Nous attendons la position du Conseil de l’UE, et nous savons que les négociations seront longues et difficiles. Erasmus+ est l’un des programmes phares de l’UE, il a besoin d’un budget approprié. Mais d’autres fonds permettent aussi le financement des politiques sportives, comme le FEDER ou le FSE.
Cette revue porte sur la lutte contre les comportements sédentaires. Ce sujet est-il à l’ordre du jour de la Commission « Culture et éducation » ?
TF : En tant qu’ancien footballeur professionnel et père de trois enfants, je suis profondément inquiet face à cette situation. La prise de conscience est une bonne chose, c’est pourquoi nous devons faire de cette question une priorité politique. Nous travaillons avec la Commission européenne pour soutenir des initiatives-clés comme la Semaine européenne du sport. Nous avons besoin d’une action coordonnée aux niveaux local, national et européen. Selon moi, l’activité physique à l’école devrait-être obligatoire et réalisée avec plus de régularité. Le sport nous enseigne la solidarité, la patience, la motivation et améliore la réussite scolaire. De plus, l’activité physique est un facteur important de la préservation de notre santé, un point souligné dans le récent « Plan européen de lutte contre le cancer ». J’espère que nous serons en mesure de résoudre ce problème en unissant nos forces et en engageant une coopération intersectorielle efficace.
Propos recueillis par Maxime Leblanc et Kiera Wason-Milne
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