Les « 3Q » : La liste « Europe Territoires Écologie » (PRG-Volt-RPS)

, par La Rédaction du Taurillon, Chloé Fabre, Fédéchoses

Les « 3Q » : La liste « Europe Territoires Écologie » (PRG-Volt-RPS)

Dans moins de deux mois, les Européens de tout le continent seront appelés à voter pour leurs représentants au Parlement européen. Pour comprendre la vision européenne de chaque liste candidate à l’élection, Le Taurillon, en partenariat avec Fédéchoses, a proposé à chaque liste de répondre à trois questions globales et déterminantes sur sa vision de l’Union européenne. Les 3Q, un format à retrouver tous les mardis sur le Taurillon.

« Prenez le pouvoir », entonnait le candidat Mélenchon à la présidentielle française de 2012. « Take back control », promettaient les partisans du Brexit en 2016. Ce à quoi répondait Emmanuel Macron répondait en 2017 : « Nous devons [...] faire une Europe forte ». Dans les temps difficiles et confus que nous traversons, il est temps de poser un constat : des pro-européens aux eurosceptiques, une même angoisse parcourt nos politiques, celle de l’impuissance et de la perte de contrôle. Cette peur fait écho au désarroi grandissant de nos concitoyens.

Comment l’Europe peut-elle poursuivre une transition écologique et sociale juste ?

Minuit moins une : le temps est compté pour la France, l’Europe et la Planète Face au changement climatique ressenti même cet hiver, aux crises géopolitiques à nos frontières, à la hausse généralisée des prix, l’Europe et le monde prennent conscience de leurs interdépendances nécessaires pour répondre aux défis globaux. Paradoxalement, cette prise de conscience se traduit par un scepticisme généralisé à l’égard des politiques, dont nos concitoyens perçoivent très bien la faible marge de manœuvre, et par une dynamique de retrait et de repli sur soi. Cette dernière donne le ton de la montée des nationalismes, sur notre continent et dans le monde. En réaction, les pro-européens promettent « l’Europe souveraine » ou encore « la puissance écologique européenne ». Ils arguent de l’utilité de l’échelon européen pour trouver des réponses coordonnées aux défis de notre époque. Mais ces arguments raisonnables peinent à convaincre nos concitoyens : ils leur paraissent abstraits, et éloignés de leur quotidien et de leurs aspirations. Pour l’Europe comme pour la paix et le climat, nous demeurons coincés entre la certitude de la catastrophe si nous n’agissons pas, des solutions évidentes mais complexes et ambitieuses, et l’incrédulité collective quant à nos capacités d’action. Et pour l’Europe, comme pour la paix et le climat, il ne nous reste plus beaucoup de temps.

La montée des partis eurosceptiques et la guerre aux frontières de l’Union nous rapprochent dangereusement de « points de bascule » démocratiques. Nous qui défendons une Europe fédérale, devons donc nous remettre en question pour espérer changer la donne. Peut-être en commençant par une question simple : en revendiquant une Europe forte, puissante, fédérée, n’avons-nous pas perdu de vue la question cruciale, celle du rêve d’une Europe meilleure ? Il est temps aujourd’hui de ne plus seulement arguer du besoin d’Europe, comme réponse technique à nos défis communs, mais de nourrir un espoir d’Europe. Il est nécessaire pour cela de redonner confiance à nos concitoyens dans leur capacité à construire une meilleure Europe.

Comment vous envisagez de permettre à l’Europe d’être capable d’agir pour les défis du 21ème siècle ? Comment l’Europe peut-elle devenir une actrice de la paix mondiale dans un monde déstabilisé et en guerre ?

L’Europe politique de demain n’attendra plus Voilà trente ans qu’est entré en vigueur le traité de Maastricht, qui a fait définitivement bifurquer l’aventure européenne vers une Union de plus en plus politique. En 2024, nous attendons encore LA réforme démocratique du fonctionnement de l’Union – la fin de l’unanimité au Conseil de l’Union, le droit d’initiative au Parlement –, ainsi que l’Europe sociale, ou encore l’Europe de la défense. Comment l’expliquer ? Les propositions d’évolution se sont tout simplement cantonnées à des promesses de révision des traités, n’engageant que les partis qui les défendaient lors de scrutins essentiellement nationaux. Aujourd’hui, même dans les formations pro-européennes, les propositions européennes ne sont que l’écho de revendications nationales. On le constate dans la dynamique des partis européens, simples regroupements de partis nationaux qui conservent leurs propres programmes, agendas et priorités orientés par leurs échéances électorales individuelles.

Nous n’avons pas construit l’Europe politique. Pour nous autres citoyens européens, cette réalité se traduit autrement, mais avec des conséquences tout aussi néfastes : plus nous adoptons une vie « européenne » en vivant et en travaillant dans un autre État membre, plus nous laissons politiquement de la place aux nationalismes. En effet, nos droits de vote sont limités dans notre pays de résidence, et moins aisés que dans nos pays d’origine. Reprendre l’espace politique aux nationalistes, faire vivre la démocratie européenne, nécessite de créer nous-mêmes cette Europe politique : en fondant des partis réellement paneuropéens, défendant de mêmes programmes partout en Europe, en revendiquant des droits nouveaux, pour permettre par exemple aux citoyens européens de voter à l’ensemble des scrutins démocratiques de leurs pays de résidence. C’est peut-être ainsi, en construisant la démocratie européenne à partir de l’engagement des citoyens, que nous pourrons changer de récit et de dynamique.

C’est aujourd’hui possible. La force du mouvement Climat en 2018, avec de si nombreuses marches de la jeunesse en Europe, s’est traduite par un sursaut inédit de participation dans les urnes aux élections européennes de 2019. L’avènement du web 2.0 il y a une dizaine d’années a déjà inauguré une conversation politique à l’échelle européenne. Les citoyens européens se sentent de plus en plus concernés par les résultats des élections ou des mouvements sociaux qui se déroulent chez leurs voisins.

Plutôt que d’attendre une hypothétique révision des traités nous pouvons construire l’engagement européen à tous les scrutins locaux, nationaux et bien entendu européens, et réclamer systématiquement la représentation, la participation et le droit de vote pour tous les citoyens européens. Nous pouvons montrer aux citoyens européens qu’ils peuvent être la solution, à condition qu’on leur donne la parole plus fréquemment qu’une fois tous les cinq ans. Ces réformes participent de la vision et du projet politique de Volt.

Donner une direction au projet européen : une Europe humaniste et cosmopolite. L’Europe que nous imaginons ne sera jamais monocorde, mais elle doit éviter la cacophonie. Initialement conçue comme un projet de paix sur le Continent, l’Europe doit désormais s’engager pour la paix et le climat. Mais pour être crédible, nous devons d’abord accorder la priorité à ce qui peut fonder cet ordre international durable, à savoir la démocratie, la préservation de notre planète, et la solidarité entre les sociétés : la démocratie ne peut être désarmée face à la tyrannie et l’Europe de la défense doit se concrétiser pour protéger nos libertés et soutenir les peuples qui souhaitent rejoindre notre Union et qui subissent pour cela des agressions armées, comme c’est le cas de l’Ukraine ou de la Géorgie. Protéger notre planète nécessite de poursuivre le Green Deal tout en veillant à protéger nos économies par une politique d’investissement qui manque cruellement si l’on compare l’action de l’Union à l’Inflation Reduction américain. Enfin, l’immigration doit être abordée de manière européenne, proactive et digne. Nous devons investir dans l’intégration et la formation des nouveaux arrivants, tout en reconnaissant que l’immigration est une réponse nécessaire au déclin démographique de l’Europe.

Ces exemples prouvent là encore qu’il est possible d’approfondir l’unité européenne autour d’enjeux qui intéressent profondément les Européens et en cohérence avec les valeurs humanistes, pacifiques et cosmopolites à la base du projet européen et fédéraliste. Là encore, c’est le projet de Volt.

Plusieurs formations politiques en lice pour les élections européennes défendent une vision progressiste de l’Europe, proche de celle exprimée dans ces lignes. C’est heureux, mais ce n’est pas nouveau. Malheureusement, nul n’en a adopté la logique jusqu’ici. Interrogeons toutes et tous les candidats aux élections européennes sur leur volonté d’accorder le droit de vote intégrale à tous les citoyens européens vivant en France depuis vingt-quatre mois consécutifs : s’ils rejettent cette idée, peut-être devons-nous conclure que ces personnalités ne feront jamais progresser l’Europe de nos rêves. Faisons un premier pas vers une Europe meilleure, authentique, politique, en votant le 9 juin, et reprenant le contrôle de notre destin aux partis nationaux.

““Par Sven Franck et Alexandre AB, Membres de Volt et candidats sur la liste commune avec le PRG et R&PS””
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