Avec 102 000 festivaliers, égalant en 2015 son précédent record, les Eurockéennes se placent sur le podium des plus grands festivals français. Non loin de Belfort, sur la presqu’île de Malsaucy, quatre scènes quatre scènes (grande scène, plage, green room et club loggia) voient se succéder les grands noms de la chanson française du moment, des têtes d’affiche, des découvertes et des jeunes pousses de la scène européenne et internationale. Le festival conserve cependant une tonalité rock qui fait sa spécificité, tout en développant sa programmation électro.
Cette année, plusieurs figures ont sublimé la programmation. En ouverture, vendredi soir, les festivaliers se sont pressés pour écouter Ben Harper et ses Innocent Criminals, un Californien aux chansons émanant du blues, mais aussi Boris Brejcha, jeune esthète de l’électro allemande. Ce qui a sans doute marqué cette soirée d’ouverture, c’est le concert inédit de Skip the Use, une véritable catharsis pour la jeunesse. Show survolté, invités spéciaux tels que Hubert-Félix Thiéfaine, Hollysiz et Sir Bob Cornelius Rifo, Skip the Use a entamé un réquisitoire contre les haineux dans un concert volontairement engagé. Le concert s’est achevé avec un slogan scandé par les foules : « la jeunesse emmerde le Front National ». A noter également parmi les artistes les plus connus de la soirée, The Dø, présentant leur dernier album Shake Shook Shaken , résolument electro-pop et sorti à la fin de l’année dernière. Ils feront le tour des festivals.
Samedi, c’est au tour de poids lourds de la scène française et internationale. Le poète et star du pop, Etienne Daho a remporté l’adhésion de public de toutes les générations. Remarquable également, la soul chaude et fruitée des soeurs franco-cubaines d’Ibeyi. Nouvelle figure de l’electro-pop française, auteure, compositeur, interprète et danseuse, aussi intrigante que talentueuse, la reine des Victoires de la musique, Christine and the Queens, a proposé un véritable show aux spectateurs. Puis ce fut Major Lazer, aux accents electro et hip hop américains, qui a enflammé le public de la Grande scène, transformant la pelouse des Eurockéennes en véritable boîte de nuit à ciel ouvert, véritable Spring break géant. Il a reçu sur scène Christine pour son final avec le tube planétaire Lean On Live. Enfin, The Chemicals Brothers ont clôturé la soirée avec un son electro pur au beat prononcé et une expérience auditive et visuelle captivante.
Les artistes qui ont marqué le dimanche sont sans nulle doute Die Antwoord, groupe d’electro hip hop inégalé, à l’univers bien particulier, ténébreux et sauvage, une expérience intriguante tout droit venu de l’Afrique du Sud. Jeune pousse de l’electro, l’Australien Flume a fait vibrer le public des Eurockéennes. Enfin, c’est le célèbre interprète de « An English man in New-York », Sting, qui a clôturé cette 27e édition, un baron expérimenté du pop-rock aux inspirations éclectiques.
A l’issue de cette 27e édition, le banquier et homme d’affaires passionné de son rock Matthieu Pigasse a été nommé président du Conseil d’administration du festival, augurant de nouveaux cieux pour les Eurockéennes. Souhaitant asseoir ce festival « à l’identité forte » dans le paysage musical estival européen, saluant la « French touch » qui gagne la scène internationale, il compte développer encore un peu plus ce festival, et ceux malgré les baisses des subventions publiques et l’augmentation exponentielle des cachets des stars.
« Mon objectif est d’aider à la promotion du festival et du Territoire en trouvant de nouveaux moyens, soit en mettant à disposition les médias dont je suis propriétaire et actionnaire, soit en essayant de trouver de nouveaux moyens financiers via le mécénat, le sponsoring. On devra aussi accroître les coopérations entre les grands festivals en Europe. Je n’arrive pas en terrain inconnu : j’ai l’expérience des festivals et de la musique, notamment avec le festival des Inrocks à l’automne. »
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