MémoriElles européennes : Lise Meitner

, par Traduit par Théodore Tessonière

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MémoriElles européennes : Lise Meitner

L’histoire ne se caractérise pas tant par un enchaînement de faits, mais plutôt par la manière dont nous en avons gardé la trace et comment nous l’interprétons. La compréhension socialement construite que nous avons du monde de l’époque et du monde actuel façonne ce dont nous nous souvenons, et la manière dont nous nous en souvenons.

Comme l’histoire des femmes de notre continent est souvent écrasée par le poids des structures patriarcales persistantes, il n’est pas rare que la contribution des femmes à la science, à l’art, à la politique et aux autres domaines, soit au mieux négligée ou, au pire, oubliée.

L’article qui suit s’inscrit dans notre série « Les MémoriElles européennes », qui présente la vie inspirante de femmes qui ont servi l’Europe. Par le biais de cette série, nous espérons contribuer à corriger le déséquilibre créé par ce prisme collectif au travers duquel nous comprenons l’histoire, et à informer aussi bien notre rédaction que nos lecteurs sur les accomplissements et les innovations des femmes d’Europe.

Lise Meitner est née dans une famille juive en Autriche-Hongrie en 1878 et est connue pour avoir contribué à la découverte du protactinium et de la fission nucléaire.

Elle complète sa thèse en 1905 et est l’une des premières femmes à avoir obtenu un master et un doctorat en physique à l’Université de Vienne. Elle est aussi la première professeure de physique en Allemagne.

On la connaît surtout dans le contexte du prix Enrico-Fermi, qu’elle et deux collègues chimistes, Otto Hahn et Fritz Strassmann, ont reçu pour leur recherche ayant rendu possible la découverte de la fission de l’uranium.

Bien qu’elle ait joué un rôle essentiel dans la découverte de la fission nucléaire, elle n’a pas partagé le prix Nobel de chimie remporté par M. Hahn en 1944.

Connue pour ses travaux académiques, elle a été invitée à rejoindre le projet Manhattan aux États-Unis. Elle a par la suite refusé l’invitation en raison de son opposition à la bombe atomique.

Surnommée par Einstein la « Marie Curie allemande », la scientifique a dû quitter l’Allemagne à cause des lois draconiennes et antisémites mises en place par le régime nazi. Elle s’est installée en Suède, où elle a ensuite obtenu la citoyenneté. Elle y a continué ses recherches et ses échanges avec des scientifiques allemands.

En reconnaissance de ses contributions, l’élément chimique Meitnerium a été nommé en son honneur.

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