Mobilisation générale pour le 25 mai !

, par Le Bureau national des Jeunes Européens - France

Mobilisation générale pour le 25 mai !

Une fois encore dans la 5ème république, des élections locales ont de grandes répercussions nationales. Le résultat des élections municipales a conduit au remaniement ministériel que l’on sait. Pour entretenir le mélange des genres, penchons-nous sur les enseignements du dernier scrutin afin de préparer au mieux le prochain : les européennes du 25 mai.

Une abstention redoutable qui faussera le jeu de la démocratie

Pour la première fois, les électeurs n’ont été qu’un peu plus de la moitié (62,5%) à se déplacer aux les urnes ; un score historiquement bas. Pourtant, avec les élections présidentielles, les scrutins locaux ont toujours été les plus rassembleurs. Dès lors, que penser pour les élections européennes ? Les Français étaient en 2009 à peine 40% à se déplacer pour élire leurs eurodéputés. C’était, là encore, un score historiquement bas. Mais l’histoire en matière d’abstention semble réécrite à chaque nouveau scrutin. Le pire est à craindre pour mai.

Et pourtant, pour la première fois aussi, les citoyens européens vont avoir la possibilité de voter pour le président de la Commission européenne ! C’est une avancée démocratique majeure. Les Français vont pouvoir voter pour l’Europe qu’ils veulent. Un nouveau pouvoir est donné aux citoyens, à eux de s’en saisir en allant voter pour ne pas fausser les résultats.

L’Europe-bashing a déjà commencé

Plus inquiétant encore, nos politiques ont déjà commencé le traditionnel « Europe-Bashing ». Comprenez : je suis tombé par terre, c’est la faute à Bruxelles. Le premier à s’illustrer dans ce genre maintenant bien maitrisé par nos politiques de tous poils : Harlem Désir. L’eurodéputé français le moins respecté tant il brille par son absence au Parlement européen a ainsi déclaré : "Le message qu’ont émis les électeurs, c’est qu’ils refusaient une contrainte qui pourrait sembler être imposée par l’Europe et qui nous empêcherait de soutenir la croissance". Le même type de propos a été tenu par Laurent Vauquiez et Pierre Lellouche, dont on ne rappellera pas qu’ils ont été ministres délégués aux Affaires européennes. Et comment ne pas être d’accord ! Le choix fait entre la construction de dix bancs ou celle d’un terrain de foot illustre de façon on ne peut plus claire un dictat européen.

Il est inadmissible que les politiques rejettent la faute sur l’Union Européenne quand elle n’a très clairement rien à voir avec le sujet. Qui plus est, il serait pertinent d’aller siéger au parlement européen pour faire changer les choses dans son sens plutôt que de pester devant les écrans de télévision français… Nous ne pouvons qu’espérer que ce dérapage inadmissible ne soit qu’un cas isolé mais rien n’est moins sûr.

Avec de la pédagogie, nous soulèverons des montagnes !

Pour autant, il ne sert à rien de se lamenter et d’attendre l’échéance en serrant les dents. Il est plus que jamais temps pour la société civile de se mobiliser. Il faut, avec beaucoup de pédagogie, expliquer à nos concitoyens que l’abstention n’a jamais rien résolu et qu’elle nuit gravement aux efforts de démocratisation entrepris par l’Union Européenne. Oui, le centre de décision actuel est situé tant à Bruxelles qu’à Paris. Cela veut dire qu’il est plus que jamais nécessaire de faire entendre notre voix au niveau européen.

De même, il va falloir faire rendre des comptes à nos politiques. Les contre-vérités et autres approximations vont se faire toujours plus fortes. Il est de notre devoir de les dénoncer avec vigueur tout en rétablissant la vérité ou, le cas échéant, en développant des solutions alternatives crédibles. Nos responsables nationaux doivent la vérité aux français. A nous, Français, de leur montrer que nous la voulons. La marge de manœuvre du gouvernement se réduit avec la mondialisation, l’Europe est le seul moyen de la regagner.

Il faut maintenant se mobiliser, dans la rue, sur internet, dans les médias… Nous avons notre destin en main, à nous de saisir le coche.

Crédit Photographique : David Pauwels ; tout droit réservés

Vos commentaires
  • Le 2 avril 2014 à 17:40, par Loïc Rossi En réponse à : Mobilisation générale pour le 25 mai !

    Le passage

    « Et comment ne pas être d’accord ! Le choix fait entre la construction de dix bancs ou celle d’un terrain de foot illustre de façon on ne peut plus claire un dictat européen. Il est inadmissible que les politiques rejettent la faute sur l’Union Européenne quand elle n’a très clairement rien à voir avec le sujet. »

    relève d’une argumentation extrêmement malhonnête !

    Évidemment que cela n’est pas aussi direct, mais dire que l’Europe n’a pas de prise sur les choix municipaux est faux !

    Le TSCG force de façon contraignante les états qui l’ont ratifié à suivre des plans d’ajustement budgétaires, en maintenant leur déficit sous des seuils donnés (seuils absurdes soit-dit en passant, mais c’est un autre sujet). C’est ce même traité qui donne à la Commission un droit de regard et de sanction sur le budget français, et qui oblige donc l’État français à lancer des plans d’austérité en coupant dans les dépenses publiques (là encore, on peut contester ce choix).

    Exemple très concret : dans le cadre de ses mesures d’austérité, l’état va baisser ses dotations aux collectivités territoriales à hauteur de plusieurs milliards d’ici la fin de la mandature(1). Dans ma commune cela veut dire plusieurs centaines de milliers d’euros (au moins 500 000€) qui vont manquer au budget de la mandature fraichement élue. De fait le conseil municipal sera obligé de faire des choix, et des choix autrement plus graves que la construction de bancs ou d’un stade (l’auteur ne semble pas vraiment avoir conscience de ce que peut couvrir l’action municipale) !

    Donc oui, une pression forte d’un traité austéritaire entraine via la Commission et le gouvernement français des baisses de moyens pour les communes et les collectivités locales qui auront ainsi moins de moyens pour servir la population. Donc non, cela n’a pas « rien à voir », cela a au contraire beaucoup à voir. Dans l’autre sens, les régions et les communes peuvent bénéficier d’aides de l’UE, qui sont décidées au Parlement. Donc là encore, des mauvais choix européens impactent les échelons locaux.

    Alors oui à la mobilisation pour les élections à venir, mais tâchons de la faire sur des vrais arguments, et pas sur des raccourcis faciles tels que ceux donnés dans cet article !

    (1) http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/02/12/les-collectivites-locales-mises-a-la-diete_1831100_823448.html

  • Le 2 avril 2014 à 19:00, par Ferghane Azihari En réponse à : Mobilisation générale pour le 25 mai !

    @Loïc Rossi

    Ce qui est malhonnête, c’est de parler d’un diktat européen quand le TSCG a été écrit par nos Chefs d’État et de gouvernement et ratifié par les Parlements nationaux qui sont souverains.

    La méthode qui consiste à se mettre d’accord sur une politique selon un processus intergouvernemental pour ensuite accuser la Commission d’être une instance dictatoriale (alors que celle-ci ne fait qu’exécuter les mesures que le législateur lui demande d’exécuter) est irresponsable. Elle ne fait qu’entretenir des fantasmes infondées et je doute qu’on ait besoin de cela en ce moment.

    Enfin le TSCG n’empêche nullement les États de faire marcher la dépense publique pourvue que celle-ci sert à l’INVESTISSEMENT. Or depuis 40 ans que l’on s’endette, ce n’est pas pour investir mais pour faire fonctionner nos vieilles administrations fatiguées. Dépenser plus que ce que l’on gagne inutilement, cela doit cesser, et on peut au moins saluer le fait que les États se sont mis d’accord sur ce principe, même si j’avoue avoir du mal à voir les réformes de rationalisation de la bureaucratie en France.

  • Le 3 avril 2014 à 12:51, par Loïc Rossi En réponse à : Mobilisation générale pour le 25 mai !

    « La méthode qui consiste à se mettre d’accord sur une politique selon un processus intergouvernemental pour ensuite accuser la Commission d’être une instance dictatoriale (alors que celle-ci ne fait qu’exécuter les mesures que le législateur lui demande d’exécuter) est irresponsable. Elle ne fait qu’entretenir des fantasmes infondées et je doute qu’on ait besoin de cela en ce moment. »

    Là dessus, on est d’accord, les gouvernements des états membres accusent Bruxelles alors qu’ils participent totalement au processus intergouvernemental du Conseil, ce qui est hypocrite.

    « Ce qui est malhonnête, c’est de parler d’un diktat européen quand le TSCG a été écrit par nos Chefs d’État et de gouvernement et ratifié par les Parlements nationaux qui sont souverains. »

    Ma critique portait surtout sur la présumée décorrélation entre l’Europe et les communes. Certes, le TSCG a été approuvé par le législateur (d’aucuns, dont je fais partie, auraient souhaité un référendum sur cette question), mais il n’en reste pas moins un cadre contraignant en matière économique, avec des répercussions sur le budget des communes. Une fois encore, c’est le choix du gouvernement français que de se lancer dans cette voie. De façon générale tout est question de choix politiques, que ce soit à Matignon ou à Bruxelles, et un des enjeux de cette campagne sera justement de repolitiser l’UE en expliquant bien que les mesures prises par l’UE (qu’on les appelle diktats ou pas) résultent pour beaucoup de choix faits par les gouvernements des états membres, donc par quelqu’un de gauche ou de droite, et pas par une entité fantomatique sans couleur politique.

    De plus la surveillance de la Comission sur le budget des états membres ne porte pas que sur les dépenses, mais aussi sur des ajustements structurels (dérégulation du marché du travail, baisse du cout du travail) qui ne sont pas indolores (ni justifiés selon moi) !

    Enfin, sur la dépense publique et l’investissement : ce sont les collectivités territoriales qui font la majorité des dépenses d’investissement. Donc là aussi il y a contradiction entre l’accord des dépenses pour l’investissement (dont l’interprétation est large) et le fait de baisser massivement la dotation des collectivités. Et plutôt que de se focaliser sur la coupe massive des dépenses publiques avec les conséquences désastreuses que cela a sur l’activité économique et le bien être de la population (dépenser mieux n’est pas forcément dépenser moins), les gouvernements et l’UE devraient plutôt se pencher sur les entrées d’argent qui ne sont pas exploitées : cout du capital, des dividendes ; cout de l’évasion et de la fraude fiscale ; progressivité de l’impôt, etc. En France, cela pourrait largement suffire à fournir au gouvernement les 50 G€ qu’il cherche.

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