L’événement s’est produit samedi alors que la journaliste était présente à l’extérieur de l’institution avec multiples organisations représentant les victimes des guerres civiles en ex-Yougoslavie en 1990-1998.
En 2009, elle avait été appelée à payer une amende de 7 000 euros, amende devenue un séjour de sept jours en prison quand la dite amende n’avait pas été payée. Cette décision, jamais exécutée, faisait suite à une révélation dans son livre Paix et Châtiments (2007), celle de deux documents confidentiels du Tribunal pénal international qui avait garder abusivement secret des dossiers transmis par Belgrade au TPIY [1], concernant le massacre de 8 000 musulmans à Srebrenica en 1995.
Petit rappel, en 1990, Florence Hartmann devient l’envoyé spécial pour Le Monde à Belgrade. Pendant cette période, elle fut l’une des premiers journalistes à dévoiler en détails l’ampleur du « nettoyage ethnique » en ex-Yougoslavie entre 1991 et 1995. Elle fut aussi un gros travail de reportages sur les activités dites criminelles et top-secrètes du régime serbe sous la présidence de Sloban Mlosevic.
Toujours concentrée sur son combat pour que justice soit rendue aux nombreuses victimes des massacres et de la guerre civile, Hartmann entreprit de s’élever au rang de porte-parole de Carla del Ponte, procureur du TPIY entre 2003 et 2006. C’est donc au moment où elle quitte ce poste qu’elle écrit puis publie Paix et Châtiment. De nombreuses organisations défendant les droits de l’Homme, des associations qui soutiennent les victimes des massacres bosniaques et certaines personnalités l’avaient alors défendu pendant son procès par la Cour Internationale de Justice.
De la même manière, quelques associations représentant les victimes étaient présentes avec elle lors de son arrestation par la police le week-end dernier.
Même avec sa libération mardi 29 mars, les évènements du week-end de Pâques ont déclenché une averse d’émotions : colère, choc, peur et questions. Pourquoi cette arrestation ? Peut-être par précaution mais la communauté française, la sphère des ONG de droits de l’Homme et les associations de journalistes, la communauté européenne et la communauté internationale ont été choquées, traitant cette arrestation temporaire de « ridicule » et d’ « absurde ».
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