Les Espagne(s) : singulier pluriel. - commentaires Les Espagne(s) : singulier pluriel. 2008-03-24T08:50:02Z https://www.taurillon.org/Les-Espagne-s-singulier-pluriel#comment4049 2008-03-24T08:50:02Z <p><strong>- Compléments d'informations :</strong></p> <p>Sur la relativité des identités nationales dans la péninsule ibérique, on notera qu'un récent sondage (de l'hebdomadaire lisboète « Sol ») indiquait - en octobre 2006 - que plus du quart des Portugais (27.7% exactement) souhaitaient la mise en place d'une <strong>union politique étroite entre le Portugal et son voisin espagnol</strong> (tendance déjà mise en évidence, avec les mêmes résultats, par un sondage similaire réalisé en 1983 par le journal portugais « Expresso »).</p> <p>Des chiffres qui reposent là la question de l' « Ibérisme » : ce courant de pensée (principalement portugais) qui, dès le XIXe siècle, défendait <strong>l'idée d'une union politique "entre égaux" des deux grands pays de la péninsule ibérique</strong>. Idée accentuée par l'interdépendance économique et commerciale aujourd'hui de plus en plus étroite entre les deux pays.</p> <p>Par delà les différences linguistiques, culturelles et identitaires (littéraires, musicales, gastronomiques, footbalistiques, etc), juste rappeler que <strong>les royaumes d'Espagne et du Portugal ont déjà été étroitement associés</strong> - sous un régime strict d' "union des couronnes" - entre 1580 et 1640 (avant que les Princes portugais de la maison de Bragance ne restaurent l'indépendance nationale du Portugal, en 1640).</p> <p>Rappelons que <strong>le Portugal n'est - au début de son histoire, en 1095 - qu'un fief (Comté) momentanément détaché du royaume de Castille-León</strong> par son roi Alphonse VI au profit de son gendre : le chevalier Henri de Bourgogne ; prince capétien dont le fils, Alphonse Ier le Conquérant, sera proclamé roi en 1139 après la bataille d'Ourique remportée sur les Maures, bataille fondatrice de l'indépendance du Comté alors devenu Royaume de Portugal.</p> <p>Rappelons également que l'union politique de la Castille-Léon et de l'Aragon, union politique fondatrice de l'Espagne unie des temps modernes (consacrée par le mariage d'Isabelle de Castille et de Ferdinand d'Aragon, en octobre 1469 ; alliance des deux royaumes politiquement effective à partir de 1479) n'était - au XVe siècle - qu'une <strong>option parmi tant d'autres de la politique matrimoniale des princes castillans visant à construire l'unité péninsulaire hispanique à leur profit.</strong></p> <p>Autre option politique alors également caressée : l'alliance étroite, l'union matrimoniale et politique, entre Castille-Léon et Portugal (la célèbre reine Isabelle de Castille, Isabelle la catholique, étant d'ailleurs la fille du roi Jean II de Castille-León et de la princesse Isabelle de Portugal ; et sa soeur "puînée" Jeanne - héritière contestée de la couronne de Castille détrônée, en 1475-1479, par Isabelle la catholique - ayant par ailleurs épousée le roi Alphonse V du Portugal).</p> <p>D'ailleurs, juste souligner que les rois catholiques de l'Espagne désormais unie allaient par la suite encore poursuivre cette <strong>politique d'union matrimoniale avec le Portugal dans le but de former un royaume péninsulaire uni</strong>.</p> <p>Efforts alors remis en question par le décès prématuré d'Alphonse de Portugal (en 1491), héritier commun aux deux royaumes qui aurait pu, sous son autorité, <strong>unifier toute la péninsule dès le début du XVIe</strong> siècle si seulement il avait vécu plus longtemps.</p> <p>Mais efforts finalement couronnés de succès, en 1580, après la mort sans postérité du roi Sébastien 1er de Portugal (et l'éviction de ses successeurs Aviz) par les souverains Habsbourg de Madrid, leurs cousins espagnols (le roi habsbourg d'Espagne alors amené à régner sur le Portugal n'étant autre que le roi Philippe II : fils de la princesse Isabelle de Portugal ayant également épousé sa cousine, l'infante Marie du Portugal).</p> <p><strong>- Source : « Où l'on reparle d'une Union ibérique » (article publié dans le « Courrier International » n°832 du 12 octobre 2006, page 22).</strong></p>