Bilan de l'année 2008 sur le Taurillon : traité de Lisbonne, présidence française, démocratie en Europe... - commentaires Bilan : L'UE de 2008 ?! moins « européenne » que celle de 2005... 2008-12-31T11:28:08Z https://www.taurillon.org/bilan-de-l-annee-2008-sur-le-taurillon-traite-de-lisbonne-presidence#comment6034 2008-12-31T11:28:08Z <p><strong>C'est Jean Quatremer qui faisait le constat que Sarkozy avait eu une présidence super intergouvernementale ?</strong></p> <p>Oui mais visiblement - là où le bas blesse - c'est qu'à l'évidence ça lui convient... (tout comme à M. Jouyet, par exemple...). Si nos gouvernants renoncent ainsi à construire l'Europe envisagée par les Pères fondateurs, encore heureux qu'ils ne la détricotent pas...</p> Bilan : L'UE de 2008 ?! moins « européenne » que celle de 2005... 2008-12-29T13:11:21Z https://www.taurillon.org/bilan-de-l-annee-2008-sur-le-taurillon-traite-de-lisbonne-presidence#comment6029 2008-12-29T13:11:21Z <p>C'est Jean Quatremer qui faisait le constat que Sarkozy avait eu une présidence super intergouvernementale ? D'ailleurs, je ne crois pas que le président français soit la cause du mal.... mais plutôt le symptôme.</p> <p>Car que dire des dirigeants irlandais qui ne cherchent qu'une chose : revenir des négociations avec les autres dirigeants un « nonos » pour les citoyens irlandais... sans prendre le temps de faire le travail de terrain nécessaire.</p> <p>Tout n'est pas noir, mais de ce point de vue, on est loin du compte, effectivement.</p> Bilan : L'UE de 2008 ?! moins « européenne » que celle de 2005... 2008-12-29T10:55:49Z https://www.taurillon.org/bilan-de-l-annee-2008-sur-le-taurillon-traite-de-lisbonne-presidence#comment6028 2008-12-29T10:55:49Z <p>L'année 2008, c'est également l'année d'un changement de leadership américain (et de génération politique) et l'année où - par contrecoup - l'idée européenne prend là un terrible coup de vieux.</p> <p>Qu'on l'aime ou pas, il se révèle que l'Etat fédéral construit en Amérique du Nord - en très grande partie par des enfants d'Européens là-bas immigrés - fonctionne terriblement bien : et ce, pour faire le mal (on l'a vu...) comme pour faire le bien (on l'espère...).</p> <p>Pendant ce temps là, l'Europe de nos hommes politiques se paie de mots mais - surtout - s'englue dans les marais insondables de ses refus de choisir : ainsi, on prétend construire l'Europe avec les citoyens, mais - en pratique - nos dirigeants la décrète unilatéralement et sans eux (voire contre...). Nos dirigeants auraient-ils peur du suffrage universel ?! Nos peuples sont-ils donc finalement si peu européens pour que leurs dirigeants n'osent ainsi plus leur proposer les sauts qualitatifs pourtant devenus nécessaires ?!</p> <p>Pareillement, on prétend faire de l'Europe le moyen de rendre aux citoyens d'Europe la maîtrise de leur destin (notamment sur le plan énergétique ou écologique...), ou d'influencer le cours du monde à venir (on pense là à la gestion des crises des moyen et proche orients, à la « gestion » économique et diplomatique des « poussées de croissance » de la Chine et de l'Inde, de la Russie...). Mais aucun Etat membre de l'actuelle timide « confédération » ne songe vraiment sérieusement aux « abandons de souveraineté » nécessités par la mise en place d'une structure vraiment plus efficace.</p> <p>L'année 2008 aura donc vu le triste retour de l'Europe de grand-papa : volontairement loin des peuples, repliée sur ses élites politico-diplomatico-technocratiques, technique et incompréhensible pour le seul citoyen lambda, fondamentalement intergouvernementale, inconséquente et inconsistante et - au bout du compte - inefficace. Or tout le monde (MM. Lamassoure, Jouyet, Rama Yade...) semble s'en contenter ?! Pourvu, surtout, que nos peuples n'aient pas le sentiment qu'on touche à leur identité / souveraineté sacrée...</p> <p>Ainsi, les six mois de « présidence française » se révélent à l'image du titulaire en charge : beaucoup de bruits pour rien, beaucoup d'agitation frénétique en tout sens pour finalement pas grand chose de concret au bout du chemin. Ainsi va l'Europe de 2008 : beaucoup de bla-bla, beaucoup de discours d'autosatisfaction, beaucoup de demi-succès artificiellement gonflés dans les médias par des hommes politiques à la fois juges et parties s'exprimant devant des média paresseux voire complaisants, se vautrant là dans le « story-telling » prémaché des officines gouvernementales ; et - finalement - pas grand chose de concret à se mettre sous la dent.</p> <p>Et lorsqu'on se réunit (souvent...) - pour cause de crise économique ou de relations délicates avec la Chine - c'est surtout pour décider ensemble qu'on agirait en fait... tous dans son coin, souverainement. Triste spectacle que celui de cette Union qui se réunit pour n'être que la tribune de ses Etats membres ; et pour dire qu'elle n'a en fait, en propre, absolument rien à dire.</p> <p>A l'heure où l'esprit communautaire est remplacé par un pseudo « volontarisme » qui n'existe à vrai dire que dans l'esprit des responsables qui s'en autofélicitent (et de leurs supporters politiques...), l'UE de 2008 parait en fait aujourd'hui bien moins « européenne » que celle de 2005 (et que dire de celle de 2000, de 1992 ou des années 1985-1986...). Depuis « Laeken » et la « Convention », que de chemin parcouru ! Et - en fait, on ne devrait pourtant pas tarder à s'en rendre compte - un formidable bond en arrière...</p> <p>Il ne reste plus qu'à espérer - pour 2009 - que naisse un grand débat lors des élections européennes à venir (j'ai comme un doute...) et que le futur président de la Commission européenne incarne vraiment un projet spécifiquement européen (plutôt que de n'être - comme l'actuel titulaire - que le docile et sans imagination « secrétaire » des Etats-membres...).</p>