Referendum, quid agendum ? - commentaires Referendum, quid agendum ? 2009-04-04T13:50:37Z https://www.taurillon.org/Referendum-quid-agendum#comment6562 2009-04-04T13:50:37Z <p>Je suis entièrement d'accord avec vous : il faut que les citoyens des divers pays arrivent à dicuter entre eux. Pour cela, il faut que chaque parti politique et chaque association européenne national(e) rencontre ses homologues étrangers, affiche clairement sa vision de l'Europe et qu'un débat trans-national s'instaure. Il faut que les divergeances nationales apparaissent clairement, qu'elles soient mises sur la place publique et que tout le monde en discute. Par exemple, il faut que les divergences nationales qui existent au sein du PSE et du PPE soit affichées et non pas camoufflées comme elles le sont aujourd'hui. Pour reprendre le cas de l'Europe sociale, il faut que l'on sache clairement qui, parmi tous les partis de tous les pays, est pour et qui est contre. Ce que je crains, c'est que l'on nous camouffle ces divergences nationales pour ne pas réveiller les nationalismes... Ainsi, par exemple, quand au sein du PSE, on verra au grand jour que l'Europe sociale n'interresse pas les partis socialites anglais, polonais, tchèques etc... les français pourront avoir tendance à faire porter la responsabilité de l'absence d'Europe sociale sur ces partis voire sur ces peuples, d'où un risque de récrudescence du nationalisme. Sans doute pour éviter cela, aujourd'hui, toute la responsabilité des divergences est uniquement portée par les gouvernements nationaux, ce qui est quand même, relativement pratique... Pour illuster ce que je viens de dire on peut prendre exemple sur ce qui vient de ce passer au PSE. Pour ma part, je ne suis pas informé de ce qui se dit au sein de ce parti entre les partis socialistes nationaux. Les divergences nationales ne filtrent pas à l'extérieur du PSE. Parallèlement, quand il faut se prononcer sur la préférence pour tel ou tel candidat à la présidence de la commission européenne, ce sont les chefs de gouvernement qui le font (c'est normal vues les règles applicables du traité de Nice) et les chefs des partis socialistes nationaux se taisent pour ne pas montrer leur désaccord. Concernant les chefs de gouvernements socialistes, tout à coup d'importantes divergences nationales sont apparues quand ils ont pris position : les socialistes Brown et Zapatero se sont prononcés d'emblée pour le candidat du...PPE. Conclusion : 1°) ces deux chefs de gouvernements socialistes sont pour une Europe du libre échange et ne sont pas d'accord pour développer l'Europe sociale. 2°) de deux choses l'une : ou bien ces 2 chefs de gouvernement ne reflètent en rien les positions prises par leur parti réciproque au sein du PSE, ou bien ils sont en parfait accord avec leur parti. Vu qu'au sein du PSE le citoyen que je suis n'est pas informé de la teneur des discussions entre partis socialistes nationaux ni des éventuelles prises de position, je ne peux faire que des suppositions. Personnellement, je pense que Brown et Zapatero sont en phase avec leur parti, je pense qu'il y a de graves divergences nationales au sein du PSE, que ses divergences sont étouffées malgré leur gravité et qu'on ne laisse ces divergences apparaître au grand jour uniquement par l'intermédiaire des responsables gouvernementaux lorsqu'ils se trouvent au pied du mur. Conclusion : il faut arrêter les débats uniquement nationaux entre citoyens d'un même pays mais passer au débat trans-national n'est pas sans risque.</p> Referendum, quid agendum ? 2009-04-04T13:44:58Z https://www.taurillon.org/Referendum-quid-agendum#comment6561 2009-04-04T13:44:58Z <p>Nous regardons la même réalité politique, mais j'ai l'impression à te lire que tu vois cette réalité au travers d'un filtre de pessimisme démesuré.</p> <p>Je ne nie pas l'existence de visions nationales de l'Europe. Mais elles sont plurielles et souvement historiquement située. Il y a <strong>des</strong> visions françaises de l'Europe ; à certaines périodes de l'histoire politique récente, on a pu parler de vision française de l'Europe au singulier, sous de Gaulle ou Mitterrand. Mais il me semble que ce vocable de <i>vision française</i> est un peu dépassé, anachronique. On ne parle plus, par exemple, de Vision de la France, ce n'est plus une expression porteuse, même à droite. J'ai le sentiment que les visions de l'Europe sont davantage construites par rapport à un référentiel de valeurs et de revendications d'ordres principalement socio-économiques et culturelles, bien avant d'être des visions nationales.</p> <p>Par conséquent, là où nous sommes en désaccord profond, c'est sur le fait que ce que tu appelles une <i>vision nationale de l'Europe</i> soit le déterminant du vote pour de nombreux électeurs ; et que cette vision détermine un vote négatif de manière systématique. C'est absolument insensé, infondé, irrecevable sur le plan de l'argumentation, de réduire et de prédire le résultat d'un referendum à un seul critère, et à celui que tu avances en particulier. Je te conseille de te plonger un peu dans des ouvrages classiques de sociologie électorale pour arriver à comprendre toute la complexité des processus qui déterminent le résultat d'une consultation.</p> <p>Les referendums sur des grands traités européens ont peut de chance de remporter une large victoire, au delà de 55% d'approbation par exemple. Ils sont en effet des compromis, entre des intérêts nationaux divergents, entre des valeurs différentes, mais aussi des compromis entre les Etats et les représentants des institutions communautaires. Il y a nécessairement mille raisons de voter non, car on demande d'approuver un texte complexe, qui aborde beaucoup de sujets différents, auxquels il est rare d'adhérer dans la totalité. La question du referendum se résume pour beaucoup d'électeurs à un vote pour ou contre l'Europe telle qu'ils la perçoivent, et pour ou contre les orientations que les <i>dirigeants</i> nous disent vouloir lui donner. Il y a un travail énorme de production de représentations de la part des dirigeants, des gouvernements, un travail en partie de communication politique, sur ce qu'est le traité, sur ce qu'est l'Europe.</p> <p>On ne peut pas simplement présumer qu'il y a une vision nationale de l'Europe dans chaque pays, que cette vision est inconciliable avec une vision de compromis qui émane du traité proposé, et que donc le traité ne peut qu'être refusé. C'est un syllogisme bien trop réducteur. Je pense que tes propos ne vont pas dans cette direction, le discours que tu tiens est souvent utilisé par les souverainistes.</p> Referendum, quid agendum ? 2009-04-04T12:29:57Z https://www.taurillon.org/Referendum-quid-agendum#comment6560 2009-04-04T12:29:57Z <p>Une seule réponse à ton obstination à ne pas comprendre que chaque nation a sa propre vision de l'Europe et qu'un TCE ne reflètera jamais chacune de ces visions et sera donc rejeté par chacune de ces nations et un seul regret : Sarkosy a gagné les élections et il n'y a pas eu de nouveau référendum en France ni sur le traité de Lisbonne ni sur aucun autre traité pour te prouver que tout TCE sera rejeté. C'est dommage pour moi... Maintenant parlons de l'avenir. Sans doute le traité de Lisbonne (ex TCE) sera appliqué. Nous verrons bien si les partisans du NON avaient raison ou non, si leurs anticipations étaient les bonnes ou non, si les partisans du OUI ont eu tort ou non et si ceux qui ont élaboré ce traité nous ont trompé ou non. Par contre, je que je peux te dire c'est que c'est bien la dernière fois que les autorités européennes laisseront des représentants des partis politiques de tous les pays Européens élaboré quoique ce soit pour l'Europe vu le désastre que le TCE a provoqué. C'est une grande victoire pour les gouvernements nationaux et sans doute une grande perte pour l'Europe.</p> Referendum, quid agendum ? 2009-04-03T15:43:34Z https://www.taurillon.org/Referendum-quid-agendum#comment6555 2009-04-03T15:43:34Z <p>Mais qu'est-ce que c'est « une vision française de l'Europe » ? Crois-tu que cette vision française est la même pour des socialistes, des lepénistes, des centristes ? Chaque électeur, chaque citoyen, construit -s'il est un tant soit peu impliqué dans une réflexion sur ces thématiques- sa vision de l'Europe, ce qu'il en attend. Il existe une pluralité de <i>visions françaises</i>, qui sont chacune réparties au sein des divers électorats, ou au sein de divers groupes sociaux, groupes culturels. Il n'y a pas <strong>Une</strong> vision française de l'Europe, qui aurait de surcroît été <strong>La</strong> raison, le point de rencontre, de tous les non au TCE, et à tout autre traité européen, puisque ton argumentation le suppose.</p> <p>Ton raisonnement est dangereux, et ton dernier commentaire le démontre encore plus ! quand tu dis « <i>ceux qui dont voté non (...) ont été <strong>intransigeants</strong> et ils n'ont pas voulu du compromis qu'on leur proposait</i> » ! Tu t'obstines à regrouper les nonistes dans une sorte de catégorie électorale homogène, qui refusa le traité par la même motivation <i>intransigeante</i> vis à vis du compromis.</p> <p>Déplace ton raisonnement sur les enjeux, notamment les enjeux économiques et sociaux, plutôt que de te positionner un concept aussi vague que celui de <i>vision française de l'Europe</i>. Si les électeurs ont voté non, c'est parce qu'ils ont refusé, pour certains, l'Europe-Bolkenstein, traduit en Europe du dumping social ; d'autres ont refusé l'Europe ouverte à la Turquie, dont l'entrée était brandi par une menace par les souverainistes de droite. Ces conservatismes, des deux côtés de l'échiquier politique, ont exprimé des désirs d'Europe très différents, qui ne peuvent s'assimiler.</p> <p>Je maintiens que prédire l'issu d'un referendum sur la base d'une prétendue allergie des français à l'Europe communautaire, c'est <strong>très léger</strong> : comment du définis cette <i>allergie</i>, comment tu la mesures, sur quels enjeux politiques est-elle plus ou moins criante, dans combien de cas elle est un facteur déterminant du vote ? Tu manipules des concepts qui n'en sont pas pour fonder une argumentation défaitiste et biaisée.</p> Referendum, quid agendum ? 2009-04-03T12:09:42Z https://www.taurillon.org/Referendum-quid-agendum#comment6554 2009-04-03T12:09:42Z <p>Tu dis : "Conclure que le rejet du texte par referendum est le rejet de ces différentes représentations, c'est extrêmement simpliste". Bien sûr qu'il y a plusieurs explication au rejet du TCE mais je maintiens que la principale raison est le rejet de la représentation nationale (et européenne puisqu'il faut être précis) et je maintiens également que tout TCE aurait été rejeté pour la bonne raison que dans un tel texte il y a toujours matière à voter NON en opposition à la représentation nationale qui a élaboré ce texte.</p> <p>Tu dis que je poursuis dans le simplisme « ceux qui ont voté NON au référendum l'ont fait parce que l'Europe proposée n'était pas l'Europe française ». Parler d'Europe française cela signifie parler des visions françaises de l'Europe. Ainsi, voter NON c'est rejeter le TCE parce qu'il ne reprend pas les visions françaises de l'Europe. Je comprends bien qu'il y a eu plusieurs NON mais le trait commun de ces NON est d'avoir défendu une vision purement française de l'Europe. Ceux qui ont voté NON n'ont pas voulu reconnaître que le TCE était un compromis entre plusieurs visions "nationales" de l'Europe, ils ont été intransigeants et ils n'ont pas voulu du compromis qu'on leur proposait. Par définition, un TCE sera toujours un compromis entre nations et par conséquent ceux qui ont voté NON risque de continuer à le faire quelque soit le TCE en question.</p> <p>Tu me demande : "Au nom de quoi peux tu prédire l'issu d'un referendum ? Au nom d'une prétendue allergie des Français à une vision communautaire de l'Europe ? C'est un peu léger." Ce n'est pas léger. C'est la stricte réalité. Mais j'ajouterai que ce n'est pas une spécificité française. Les pays ayant appouvé le TCE par référendum sont rares et les pays qui n'ont pas fait de référendum auraient sans doute connu le même résultat qu'en France. Je pense qu'il est très difficle pour un TCE qui était un compromis sur de nombreux sujets Européens (à la différence du traité d'Amsterdam) d'être approuvé par des peuples ayant chacun leurs visions "nationales" de l'Europe, visions qu'ils ne retrouvent pas dans le texte, bien évidemment.</p> <p>La distinction Europe française / une Europe-européenne permet de montrer la ligne principale de fracture entre le NON et le OUI même si elle n'est pas unique. Pour bien comprendre cette ligne, on peut prendre l'exemple de l'Europe sociale. C'est une demande forte en France. Il y a eu ceux qui ont voté NON estimant que l'Europe sociale était absente ou sous représentée dans le TCE et il y a ceux qui ont estimé que le TCE allait permettre de développer l'Europe sociale et qui ont voté OUI. On voit bien ici qu'il y a ceux qui ne tiennent pas compte du compromis et ceux qui en tiennent compte. Au Royaume Unis, sur le même sujet de l'Europe sociale, si un référendum avait eu lieu les tenants du NON aurait défendu une Europe anglaise et comme le TCE laissait entrevoir le développement du Europe sociale ils auraient voté NON. Je peux donc écrire que le peuple français veut une Europe française comme le peuple anglais veut une Europe anglaise. Pour que les peuples passent à une Europe européenne, si on prend toujours l'exemple de l'Europe sociale, il faudrait que les partisans de cette Europe sociale en France prennent contact avec les partisans de l'Europe sociale à l'étranger et défendent ardamment cette vision de l'Europe avec leur homololgues étrangers. Encore une fois, et on peut le déplorer, rien n'a été fait par les partisans du NON sur ce sujet.</p> <p>Tu me demande de préciser pourquoi je dis que « ceux qui vont initier ces référendums seront voués à renoncer à la représentation politique de façon inéluctable ». Ce que je veux dire c'est qu'à partir du moment où tout référendum sera perdu sur un TCE élaboré par des représentants des partis politiques des 27 pays, ces représentants devront démissionner et renoncer à la représentation politique.</p> Referendum, quid agendum ? 2009-04-02T16:17:22Z https://www.taurillon.org/Referendum-quid-agendum#comment6552 2009-04-02T16:17:22Z <p>Vous posez la question : pourquoi donc les citoyens européens ne sont-ils pas davantage associés à l'organisation institutionnelle et à la gestion politique de cet espace politique aujourd'hui appelé « Union européenne » ??? Je réponds que les citoyens européens n'existent pas à proprement parler, il n'existe que des citoyens "nationaux". C'est là que réside la grande difficulté de la démocratie en Europe. Comment rendre démocratique un espace qui ne "parle" pas aux citoyens qui le composent, sachant que ces citoyens ont une vision claire de la vie politique dans leur pays mais sont dans le brouillard concernant la vie politique Européenne. J'en veux pour preuve que tout citoyen, dans son pays, sait exactement de quel responsable politique il se sent le plus proche parce q'il sait où se situent chaque hommes politique les uns par rapport aux autres. Au niveau européen, le citoyen est incapable de dire de quel homme politique européen il se sent le plus proche, car il ne sait pas où se situent les hommes politiques européens les uns par rapport aux autres. Pour illustrer mon propos, on peut dire qu'un citoyen européen peut penser que l'europe de De Villiers est plus proche de celle du Labour anglais bien que ce dernier soit officiellement rattaché aux socialistes européens qui, en théorie, sont très éloignés de De Villiers. Au niveau européen il est impossible de connaître qui veut quoi en Europe et je mets au défi quiconque de pouvoir m'indiquer, pour chaque parti politique des 27 pays (cela fait beaucoup de partis...), quelle est l'Europe que ce parti défend. Tant que cet effort de clarté ne sera pas fait, il sera très difficile de dépasser le cadre national et de passer du citoyen "national" au citoyen "européen".</p> Referendum, quid agendum ? 2009-03-25T16:26:11Z https://www.taurillon.org/Referendum-quid-agendum#comment6501 2009-03-25T16:26:11Z <p>Oui, le traité a été a été voté par le PE et signé par les gouvernements élus. Conclure que le rejet du texte par referendum est le rejet de ces différentes représentations, c'est extrêmement simpliste. Tu réduis le rejet du texte à une explication unique : le rejet <i>de la représentation nationale</i> alors même que tu parles des parlementaires européens dans ton argumentation. Bref. La suite de ton propos me pose encore davantage problème.</p> <p>Tu poursuis dans le simplisme <i>« ceux qui ont voté NON au référendum l'ont fait parce que l'Europe proposée n'était pas l'Europe française »</i>. Or, tous les analystes sérieux s'accordent pour dire – et c'est devenu une banalité que de le répéter - que les nonistes représentaient des catégories d'électeurs extrêmement hétérogènes, qui portaient des revendications très diverses et souvent contradictoires. D'où tout le problème pour une partie de la gauche à expliquer qu'elle ne plaidait pas « le même non » que le Front National. C'est un exemple parmi d'autres.</p> <p>Tu insinues, si j'ai bien compris, que les Français ne pourront jamais accepter une constitution européenne par referendum car cette constitution ne reflèterai pas la vision française de l'Europe. Tu es bien pessimiste. Même si le texte est passé à une courte majorité, les Français avaient ratifié par referendum le dernier grand traité, le traité de Maastricht ! Au nom de quoi peux tu prédire l'issu d'un referendum ? Au nom d'une prétendue allergie des Français à une vision communautaire de l'Europe ? C'est un peu léger.</p> <p>La campagne de 2005 s'est soldée par la victoire du Non, pour une somme de raisons, dont le rejet de l'exécutif tout comme l'impression d'un consensus doré entre les intellectuels et la classe politique de gouvernement ont contribué à créer une véritable frustration des citoyens, poussant à un vote contestataire, exprimant un besoin d'être entendu. A chaque campagne référendaire l'issue est toujours le résultat de processus électoraux complexes. La tonalité communautaire, l'idée d'une Europe-européenne, comme tu dis, permet peut être d'expliquer le comportement électoral d'une partie des souverainistes (de Mélanchon à Dupont-Aignan). Mais ça ne peut pas être un critère explicatif général. Il n'y en a d'ailleurs presque jamais. Tu ne peux pas écrire <i>« Le peuple veut une Europe française » </i>.</p> <p>Enfin, je suis d'accord avec l'argument de M. Monti, qui relève du courage politique si ce n'est du bon sens démocratique : les gouvernements qui perdent un referendum, surtout sur des questions aussi cruciales, doivent démissionner. On veut bien poser une question de confiance lorsque la majorité nous est acquise et venir dire « vous voyez, on ose ! », mais quand il s'agit d'affronter les conséquences de 2005…plus personne. Pour autant je ne saisis pas très bien le sens de ta dernière phrase : <i>« ceux qui vont initier ces référendums seront voués à renoncer à la représentation politique de façon inéluctable »</i>. Est-ce que tu peux préciser ?</p> Referendum, quid agendum ? 2009-03-25T15:45:24Z https://www.taurillon.org/Referendum-quid-agendum#comment6498 2009-03-25T15:45:24Z <p>Toutes les questions que vous posez sont fort sympathiques mais il me semble qu'elles occultent l'essentiel : pourquoi donc les citoyens européens ne sont-ils pas davantage associés à l'organisation institutionnelle et à la gestion politique de cet espace politique aujourd'hui appelé « Union européenne » ???</p> <p><strong>Ce que vous proposez est valable à l'échelle d'une nation, pas à l'échelle de plusieurs nations.</strong></p> <p>Ah bon ?! Et peut-on savoir pourquoi ?! Pour ma part j'ai surtout le sentiment que tant que chacun restera claquemuré chez soi à discutailler dans son coin "national" on n'avancera pas. Comme c'est d'ailleurs le cas actuellement.</p> <p>Ce n'est qu'en transformant l'Europe en un espace politique où tous se parlent en fonction de positions politiques (et non de critères nationaux) qu'on fera alors émerger une volonté politique européenne dépassant enfin les cadres nationaux et ces mêmes réflexes que vous stigmatisez.</p> <p>Et tant que nos opinions seront frustrées (frustrées, c'est le mot...) de ce débat public, il est à craindre qu'elles rejetteront tous les compromis forgés par des représentants dont nos concitoyens ont - actuellement, en tout cas - souvent le sentiment qu'ils confisquent le débat.</p> <p>"On ne vous a pas élu pour que vous décidiez à notre place", triste drame actuel de la démocratie représentative...</p> Referendum, quid agendum ? 2009-03-23T11:39:16Z https://www.taurillon.org/Referendum-quid-agendum#comment6476 2009-03-23T11:39:16Z <p>Pourquoi n'avoir pas dénoncé d'emblée les représentants envoyés pour négocier le TCE ? Je rapelle que des hommes politiques ont appelé à rejeter le résultat du travail des représentants issus de leur parti ! Pour les partis qui n'ont envoyé personne, libres à eux de rejeter ou non le résultat de la négociation...</p> <p>« ...pas juste de caricaturer les positions pour une Europe française... » : ce n'est pas de la caricature. J'essaie de distinguer ce qui, dans un parti politique pro-européen donné, différencie ceux qui ont soutenu le OUI de ceux qui ont soutenu le NON. Pour cela il faut donner un qualificatif à l'Europe que défend chacun et, par conséquent, je pense que ce qui les distingue, c'est qu'on a d'un côté ceux qui défendent une Europe Européenne et de l'autre côté ceux qui défendent une Europe plus restrictivement française.</p> <p>« certaines de ces positions (françaises) sont bien partagées dans l'Union » : Sans doute, mais pourquoi ces pays ont-ils fini par adopter un texte qui ne donne pas satisfaction à ces positions ?</p> <p>« ...qu'on y donne vraiment la parole aux électeurs sur les seules questions européennes… » : vous reconnaissez implicitement qu'il y a eu rejet de la représentation envoyée pour négocier le TCE.</p> <p>« ... une Constituante accouchant d'une Constitution rédigée par des élus enfin expressément élus pour cela et en toute connaissance de cause. » Ce que vous proposez est valable à l'échelle d'une nation, pas à l'échelle de plusieurs nations.</p> Referendum, quid agendum ? 2009-03-21T08:52:32Z https://www.taurillon.org/Referendum-quid-agendum#comment6460 2009-03-21T08:52:32Z <p><span class="spip-puce ltr"><b>–</b></span> 1- Il ne me semble pas que les personalités qui ont rédigées le TCE aient jamais été élu spécifiquement pour cela. Ce sont des personnalités élues pour bien d'autres mandats à qui on a soudainement confié cette nouvelle mission. Et ce, quoi qu'en pensent les électeurs (ceux qui ont effectivement voté pour eux, et les autres...).</p> <p><span class="spip-puce ltr"><b>–</b></span> 2- Il me semble qu'il n'est pas non plus juste de caricaturer certaines positions défendues lors de la campagne référendaire française en tant que « positions » pour une « Europe française ». Il me semble en effet que certaines de ces positions là sont bien partagées dans l'Union, dans bien d'autres pays. Mais faut-il encore qu'on y donne vraiment la parole aux électeurs sur les seules questions européennes... (débat populaire en France, notamment grâce à la procédure référendaire ; mais souvent débat d'experts ailleurs...).</p> <p>Pour éviter tous ces écueils, et pour en avoir enfin le coeur net, autant donner directement et définitivement la parole aux citoyens : une Constituante accouchant d'une Constitution rédigée par des élus enfin expressément élus pour cela et en toute connaissance de cause. Et une ratification par référendum européen, à la majorité qualifiée. Et qu'on n'en parle plus.</p> <p>Désastreuse position que celle des Européistes qui - une nouvelle fois « droits dans leurs bottes » - passent leur temps à nous dire « c'est comme ça et pas autrement ». Alors qu'il suffirait pourtant de faire preuve d'un peu de (bonne) volonté politique pour véritablement refonder le projet européen, démocratiquement, avec les citoyens. Entre les Nonistes systématiques et les Européistes intégristes, c'est vraiment à ce demander qui aura le plus contribué à flinguer le projet européen.</p> Referendum, quid agendum ? 2009-03-20T16:47:43Z https://www.taurillon.org/Referendum-quid-agendum#comment6458 2009-03-20T16:47:43Z <p>Je vois que vous n'êtes pas d'accord avec moi quand je dis que l'échec du référendum sur le TCE est d'abord un rejet de la représentation nationale. Voici pourquoi cet argument n'est pas « grandement insuffisant ».</p> <p>Tout d'abord, il faut rappeler la manière dont a été élaboré ce TCE et comment il a été adopté.</p> <p>Ce TCE a été élaboré par une délégation de parlementaires de tous pays et de toutes sensibilités politiques (droite, centre et gauche gouvernementales). Déjà, à ce stade, on ne peut pas dire qu'il a été élaboré par des personnalités sans mandat de représentation. Ces représentants envoyés par les pays et les partis politiques ont négocié (très durement) entre eux ce TCE. La négociation finie, chaque représentant a pu retourner dans son pays et dire : « Voilà, ce TCE me parait valable, c'est ce qui a pu ce faire de mieux ». Alors, c'est engagée l'adoption du TCE. Tout d'abord, il a été alopté par le parlement européen, donc par des personnalités avec mandat de représentation, puis, par les gouvernements, donc par des représentants des Etats, puis, par les parlementaires nationaux donc par des personnalités avec mandat de représentation. Cela fait tout de même beaucoup de validations du TCE par des représentants ! Et voilà qu'a eu lieu le référendum... et voilà que le TCE a été rejeté...</p> <p>A ce stade, on peut d'ores et déjà dire que la représentation nationale a été rejetée. Mais, si j'affirme que l'on a essentiellement rejeté cette représentation nationale et non pas le TCE en lui même, c'est que je mets au défi quiconque de faire accepter un TCE par référendum, quelque soit le TCE en question ! En effet, ceux qui ont voté NON au référendum l'ont fait parce que l'Europe proposée n'était pas l'Europe Française. Or, par définition, un TCE ne sera jamais la proposition d'une Europe Française (ni Anglaise, ni Allemande, ni Espagnole, etc...) et donc la réponse sera invariablement NON quelque soit ce TCE. Tant que nos représentants feront des TCE proposant une Europe Européenne (ils ne peuvent proposer autre chose !), il y aura rejet de ces représentants par le peuple qui, lui, veut une Europe Française.</p> <p>Quant à monsieur Monti, il n'a effectivement pas développé explicitement cet argument. Pourtant, quand il dit qu'en cas d'échec du référendum, celui qui l'a initié devrait démissionner, il sous-entend que, quand il y a rejet par le peuple de ce qui a été élaboré par ses représentants, ceux-ci doivent démissionner. Ce que monsieur Monti n'imagine pas, c'est que, en France, tous ceux qui vont initier ces référendums seront voués à renoncer à la représentation politique de façon inéluctable...</p> Referendum, quid agendum ? 2009-03-20T14:54:37Z https://www.taurillon.org/Referendum-quid-agendum#comment6457 2009-03-20T14:54:37Z <p>Je ne suis pas certain que M. Monti ait développé, implicitement ou explicitement, l'argument qui est le votre, et qui consiste à dire que les Français ont rejeté non pas le TCE mais leur représentation. Argument par ailleurs grandement insuffisant pour expliquer le résultat complexe de ce referendum.</p> Referendum, quid agendum ? 2009-03-20T14:49:41Z https://www.taurillon.org/Referendum-quid-agendum#comment6456 2009-03-20T14:49:41Z <p>Référendum : Monsieur Mario Monti a raison.</p> <p>Bonjour,</p> <p>Voici ce que, modeste électeur français, j'ai écrit au sujet du référendum en France sur le TCE. Vous verrez que cela rejoint la vision de monsieur Monti et confirme la justesse de son analyse appliquée au cas de la France.</p> <p>La leçon à tirer de l'échec du référendum sur le TCE est que, finalement, peu importe le contenu du traité, qu'il soit TCE ou traité de Lisbonne, ce qui est en cause en France, c'est l'acceptation ou non de la représentation démocratique. La méfiance des français à l'égard de leurs représentants a atteint un tel degré que, si on les consulte, les français répondront systématiquement par la négative car ce qu'ils rejettent ce n'est pas un texte, c'est leur représentation nationale.</p> <p>La preuve : les français ont discuté abondamment du TCE à tel point qu'ils étaient devenus des spécialistes du droit international ! Mais la raison cachée de cet engouement, c'est que chaque français avait estimé que les négociateurs du TCE avaient mal fait leur travail et qu'il fallait le refaire ! A l'époque, on avait trouvé cela admirable. Quel peuple, ces français ! Quel attachement à l'Europe ! Aucun autre peuple n'est aussi passionné par l'Europe que le peuple français ! Quelle leçon pour les autres pays ! Mais, en réalité, tout au long de la campagne référendaire, on a assisté à quelque chose de sur-réaliste, à savoir que les français, en direct à la télévision et des semaines durant, re négociaient un traité international entre eux ! Ce peuple est extraordinaire ! Il pense sérieusement que l'Europe se décide entre français ! On comprend mieux pourquoi le TCE a été rejeté : il n'instaurait pas l'Europe française. Car l'Europe française c'est l'Europe avec un TCE tel qu'il est apparu au fur et à mesure de la négociation entre français : tel article est maintenu, tel autre est retiré, telle affirmation est ajoutée, telle autre est retirée... Les partisans du non sont des partisans de l'Europe française et tant que l'Europe ne sera pas française ils resteront partisans du non. On aura compris qu'en France un rejet par référendum peut en cacher un autre... et, devant ce constat, on pourrait être tenté de réclamer un référendum non plus au niveau national mais au niveau Européen. Le problème c'est que le peuple européen n'existe pas. Alors, il faut bannir tout nouveau référendum sur une question Européenne.</p> <p>Avec le traité de Lisbonne, les pays Européens manifestent à nouveau leur volonté de faire fonctionner l'Europe tout en réaffirmant qu'elle ne sera toujours pas française ! Par conséquent, la suite logique pour les partisans du NON qui risquent d'être désavoués de nouveau par le reste de l'Europe, c'est de demander un nouveau référendum mais cette fois pour savoir si oui ou non la France doit se maintenir dans l'UE ? Car, à partir du moment où l'Europe française ne se fera pas, il faut en sortir !</p> <p>De plus, à partir du moment où l'enjeu était fondamental, où se jouait non seulement l'acceptation du TCE par un pays mais également l'avenir de l'Europe, ne fallait-il pas envisager de démissionner en cas de rejet du TCE ? Ne fallait-il pas que tous les français qui ont participé à l'élaboration de ce TCE démissionnent puisqu'ils ont été désavoués ? De nos jours plus personne ne démissionne. Or, à partir du moment où le TCE a été négocié âprement par les représentants français, que ces derniers se sont engagés à fond vis à vis des représentants des autres pays, que ce TCE porte fortement leurs empreintes et que finalement le peuple français l'a rejeté, ne faut-il pas que les représentants français démissionnent en bloc ? Je sais que c'est de la fiction. Mais cette absence de démission sur un sujet aussi important ne porte-elle pas un grave préjudice à la politique et aux politiciens ? Car finalement, on peut mettre en doute le fait que le sujet soit si important qu'on le dit et donc on peut prendre position à la légère en se disant que cela n'aura aucune conséquence. Vous me direz qu'en cas de démission groupée, les partisans du non auraient trouvé cela extraordinaire puisqu'ils se seraient également débarrassés des plus grands défenseurs de la cause Européenne ! C'est exact. Mais n'est-il pas nécessaire d'en passer par là pour que le peuple puisse se dire que sa parole compte dans la vie politique de ce pays.</p> <p>Luc ANDRAL</p>