Les références historiques du fédéralisme - commentaires Les références historiques du fédéralisme 2007-11-27T19:09:13Z https://www.taurillon.org/Les-references-historiques-du-federalisme,00745#comment3103 2007-11-27T19:09:13Z <p>Autre interprétation, c'est de faire de l'Empire germanique l'héritier légitime (toujours à vocation universelle...) de l'Empire romain d'autrefois (''translatio imperii ad germanos'', i.e : ''transfert de l'empire - de la dignité et de l'autorité impériale - aux allemands''). Cette autre interprétation ayant alors eu un certain succès...</p> <p>Toujours est-il que l'idée impériale a ceci de particulier dans l'imaginaire occidental que l'Empire (forcément à vocation universelle...) est précisément toujours ''au-dessus'' des royaumes particuliers, voire nationaux.</p> <p>Une idée impériale idéalisée qui vient et fait sans doute d'Alexandre le grand le tout premier ''fédéraliste'' de l'histoire. Lui qui, en tout cas d'après les sources autorisées, voulait explicitement (idée révolutionnaire pour l'époque...) réconcilier les Grecs et les Barbares : dans le cadre d'une monarchie universelle, un ordre cosmopolitique, sous une même loi, avec une égale dignité, dans la suprématie du droit.</p> Les références historiques du fédéralisme 2007-11-26T18:53:05Z https://www.taurillon.org/Les-references-historiques-du-federalisme,00745#comment3101 2007-11-26T18:53:05Z <p>Une petite précision qui apportera sans doute de l'eau au moulin à l'auteur de cet excellent article. Dans la partie consacrée au Saint-Empire, il est justement écrit :</p> <blockquote class="spip"> <p>Le Saint-Empire romain « de nation » germanique constitua lui aussi un autre aspect de ces résonances fédérales, mais l'appellation « de nation gennanique » indique le caractère restrictif de cette « renovatio » impériale réalisée par le Roi de Germanie (et d'Italie) Othon 1er en 962.</p> </blockquote> <p>L'expression “de nation germanique” est apparue tardivement (en 1512 si ma mémoire est bonne), lorsque le Saint-Empire (initialement : <i>Imperium Romanorum</i>) s'est trouvé déchu de son rang de puissance universelle héritée de Rome et d'Aix-la-Chapelle. Ce fut le résultat funeste de la longue lutte entre les deux autorités supra-étatiques de l'époque (la papauté et l'empire) et de la lente montée des particularismes princiers (Germanie septentrionale et cités lombardes à l'intérieur, royaume de France à l'extérieur -essentiellement à partir de Philippe IV le Bel).</p> <p>Cela signifie que l'Empire était tout naturellement considéré, depuis Otton le Grand (Xe siècle) jusqu'aux règnes des derniers Staufen (XIIIe siècle), comme la véritable autorité universelle que tout souverain se devait de respecter. Un saint Louis, dont les intérêts temporels étaient parfois opposés à ceux de l'Empereur, considérait toujours ce dernier avec la déférence due à un suzerain.</p> <p>Cela me semble être digne d'être souligné à une époque où certains historiens chauvins professent toujours que la souveraineté absolue de la France existe depuis Hugues Capet, voire Clovis, et que l'Europe est une idée généreuse née au milieu du XXe siècle...</p>