Système scolaire européen – par où commencer ?

, par Juuso Järviniemi

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Système scolaire européen – par où commencer ?
Un baccalauréat européen pour harmoniser les niveaux scolaires ? - Etolane (CC/Flickr).

L’établissement d’un système scolaire européen pour permettre l’égalité des chances sur le marché du travail. C’était la thèse de l’une de nos rédactrices. Un autre internaute prend la plume pour lui répondre et envisager les mesures concrètes pour réaliser ce projet.

Dans Le Taurillon, Léa Gévaudan a récemment écrit à propos de l’établissement d’un système scolaire européen. Si les étudiants suivaient les mêmes cours de l’Irlande à la Grèce, l’égalité des chances serait sécurisée dans le marché du travail européen de plus en plus international, elle argumente.

Le processus de Bologne facilite déjà l’acquisition d’un diplôme supérieur à l’étranger. En fournissant une formation standardisée dans l’enseignement primaire et secondaire, on maximiserait les effets positifs de cette initiative. Le système éducatif deviendrait plus compétitif et, par conséquent, promouvrait la croissance économique.

Le défi le plus évident, c’est le financement. Il y a un grand écart entre les ressources dirigées vers l’éducation dans les États membres plus riches et plus pauvres. Celle-ci est la raison majeure de l’absence des discussions sérieuses sur les propositions visant à harmoniser les systèmes éducatifs européens. Un fonds européen, suggéré par Léa, serait utile pour atteindre ces objectifs nobles. En pratique, un tel fonds deviendrait facilement un nouvel instrument de la politique de cohésion européenne. Dans l’état actuel des choses, parvenir à un accord politique sur celui-ci serait difficile. Cependant, le but ultime de ce processus, la prospérité économique acquise grâce à la compétition est généralement accepté par la majorité des personnalités politiques, ce qui donne à un europhile une lueur d’espoir.

Commencer par des changements modestes est une façon d’atteindre un but ambitieux. Voici deux points de départ possibles vers un système scolaire européen.

Le baccalauréat européen

Il existe déjà un examen européen bien reconnu, mais seulement pour certains jeunes. Le baccalauréat européen, à présent offert principalement par les Écoles européennes accueillant des enfants des salariés des institutions et de l’administration de l’Union européenne, est une programme qui pourrait constituer une base pour un cursus européen.

Comme le baccalauréat international, disponible dans de nombreuses écoles en Europe, le baccalauréat européen pourrait être ciblé pour les jeunes qui sont susceptibles d’aller travailler à l’étranger à l’avenir. Une aide financière pour les écoles qui se décident à offrir le programme européen augmenterait le nombre de jeunes disposant d’un diplôme international. Plus le baccalauréat européen serait proposé et établi, plus il serait facile d’attirer des étudiants vers des cursus internationaux, étudiants qui seraient les plus grands bénéficiaires d’une telle opportunité.

Les sujets les plus ”européens”

Introduire des standards en commun pour quelques sujets serait une autre voie à suivre. Les sujets et thèmes qui sont internationaux par nature, et déjà importants pour les travailleurs aspirant à faire une carrière internationale, seraient un bon point de départ pour des négociations intergouvernementales.

L’anglais, la langue que la plupart des jeunes étudient et celle qui est le plus souvent utilisée dans le contexte international, serait une matière à harmoniser pour commencer. La langue universelle des mathématiques, dont la maîtrise est un prérequis pour plusieurs carrières scientifiques, peut être une autre option. Pour assurer à chaque jeune une chance réaliste d’atteindre les objectifs européens pour une matière, il est essentiel que les ressources soient adéquates partout. La problématique est la même que dans la proposition de Léa Gévaudan, à l’exception qu’il ne serait pas nécessaire de supporter toute la charge financière en même temps.

Des mesures ciblées sont essentielles

Dans de nombreux cas, l’intégration graduelle s’est montré être plus facile que les grands sauts dans la réalité européenne. En ce qui concerne l’éducation, un domaine dont les États-nations sont toujours pour la plupart responsables, des petits pas déterminés sont nécessaires pour réaliser des progrès concrets. Bien qu’il y ait des contraintes pratiques, les arguments pour défendre une approche plus européenne de la formation sont là. Observer de bons résultats dans certains secteurs et filières de l’éducation pourrait rendre ces expériences de plus en plus irréfutables.

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