Un Barnier 2.0 dans les starting blocks

Interview de Michel Barnier, tête de liste UMP pour l’Ile de France

, par Clotilde Larrose

Un Barnier 2.0 dans les starting blocks

Nous sommes allés à la rencontre de Michel Barnier, ministre-candidat tête de liste UMP en Ile-de-France, jeudi dernier, à quelques jours des élections.

Michel Barnier, patron européen de la droite sarkosienne, dégageait une facilité à débattre assez déconcertante avec un humour mesuré et une concentration intrigante.

Il s’est targué d’avoir apporté à la droite une feuille de route de 30 propositions pour les cinq ans à venir. Un travail long et ambitieux dont il a fait l’éloge. Et a le mérite d’affirmer qu’il s’engagera, avec le PPE, à instaurer un maximum de mesures, notamment une coopération judiciaire, un plan Alzheimer, une caisse des dépôts européenne, la taxe carbone...

D’abord une Europe politique

Michel Barnier a investi la Toile pour sa campagne, convaincu de pouvoir toucher davantage de citoyens. Il n’y a pas encore une Barnier mania, mais il se revendique être dans la tendance web du moment. Quand on l’interroge sur l’utilisation de Twitter, il sait définir l’outil et est enchanté par sa page Facebook. On dirait presque que ça l’amuse. Il s’agit pour lui de « prendre les gens au sérieux et d’apporter du contenu et de ne surtout pas de s’arrêter à la forme ». Il voit en Internet un formidable moyen de nouer des contacts avec l’Europe entière et d’échanger avec les citoyens plus facilement. Il « n’a aucun complexe » et est prêt à ouvrir le débat aux oppositions, sur la Toile.

Son objection à l’entrée de la Turquie dans l’UE, il la revendique timidement et admet avoir évolué sur la question. Ce nouveau positionnement s’explique selon lui par le drame du non en 2005. Michel Barnier est « très marqué par l’épisode de 2005 et l’attitude de Laurent Fabius ». Il est convaincu qu’il y a « une fuite en avant », et veut d’abord une Europe politique.

« Si vous ne vous occupez pas de l’Europe, c’est l’Europe qui s’occupe de vous », il veut avant tout « remettre de la démocratie » et n’envisage pas une « Europe rocardienne fataliste » mais davantage « une mutuelle d’Etats nations où chacun garderait ses différences, c’est bien le prix à payer pour être uni sans être uniforme ». Selon lui, personne ne parle « d’Europe fédérale, même si l’UE a des aspects fédéral ».

Il rappelle que si le Traité de Lisbonne entre en vigueur « certains pays doivent pouvoir partir en éclaireurs sur la route commune pour innover », et que ce Traité « n’est pas un projet, mais bien une boite à outils pour faire une Europe puissance ».

Certains pays doivent pouvoir partir en éclaireurs

Sur la thématique « Europe et institutions », le ministre-candidat n’est pas très à l’aise, et réaffirme qu’un bon président, comme Barroso, « n’est pas seul. Il y a aussi 26 commissaires. Il faut arrêter de lui tomber dessus. »

Il conclut notre entretien en revendiquant que « dimanche ce n’est pas une formalité », et si le Barnier 2.0 du 7 juin, n’était qu’un épisode, un échauffement avant le début d’une longue croisade ?

Illustration : Portrait de Michel Barnier

Source : Flickr

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