Du 29 juin au 2 juillet, ces derniers se sont retrouvés à Strasbourg, capitale de l’Europe parlementaire, à l’occasion d’un séminaire co-organisé par l’Union des Fédéralistes Européens - France et Les Jeunes Européens - France. Des discussions, débats, rencontres et ateliers ont eu lieu, autour d’un thème aussi vaste que complexe : quelles priorités politiques pour les fédéralistes dans le cadre du nouveau Parlement européen ?
Une opportunité de créer des liens avec les nouveaux eurodéputés
La soirée du 1er juillet, à l’Association Parlementaire Européenne, a été marquante. Des militants de la société civile et des citoyens ont pu discuter avec 25 eurodéputés, dont les propos ont été motivants et inspirants. Marie-Pierre Vedrenne (Renew Europe) a souligné l’importance du dialogue et de l’écoute, pour faire du fédéralisme non pas une morale à imposer mais une pédagogie à enseigner. Christophe Grudler (Renew Europe) a aussi précisé que “le fédéralisme n’est pas un bloc à intégrer dans sa totalité” : mais qu’il faut le présenter et le faire accepter points par points.
Quant aux priorités politiques des fédéralistes, Alexandra Geese (Les Verts) a rappelé qu’aucun enjeu ne doit être laissé de côté, car tous sont liés. Il faut ainsi oeuvrer pour les droits des femmes, l’environnement, les droits économiques et sociaux, tout en gardant à l’esprit que les avancées technologiques sont sans cesse plus rapides et qu’elles impliquent l’Europe de demain. Le digital sera donc également à l’ordre du jour pour Les Verts !
Si une idée doit être retenue, c’est celle-ci : le fédéralisme n’est pas qu’un projet politique, il est un projet englobant.
Des discussions à la manifestation…
Le 1er juillet, Sandro Gozi (président de l’Union des Fédéralistes Européens) a tenu à rappeler les bénéfices que représenterait une Union européenne fédérale. Un continent plus puissant, des peuples plus solidaires, une monnaie plus forte, mais surtout, “des prérogatives locales pour agir sur le global”. Car c’est là l’enjeu fondamental pour les fédéralistes : faire comprendre aux citoyens européens que fédéralisme ne veut pas dire autorité d’une Europe toute puissante. À l’inverse, il s’agirait d’exploiter le principe de subsidiarité (Art. 5 §3 TUE) dans toute son amplitude, pour faire de l’Union européenne une zone d’expression et d’action privilégiée des citoyens.
Boostés par ce discours, et entraînés par la vague parlementaire, 250 fédéralistes se sont rassemblés devant le Parlement européen le 2 juillet au matin. Aux côtés des militants indépendantistes catalans, les fédéralistes, sous la houlette de l’UEF, ont fait de cette ouverture de mandature 2019-2024 un jour mémorable ! Ils ont échangé avec plusieurs eurodéputés sur le parvis du Parlement et notamment appelé à soutenir le système des Spitzenkandidaten par lequel la prochaine présidence de la Commission européenne devrait être établie. Malheureusement, il semblerait que le Conseil Européen ait déjà rejeté l’application de ce principe en proposant l’allemande Ursula Von der Leyen pour ce poste.
Un passage des idées à la réalité d’ici 2024 ?
Les drapeaux verts ont pris le vent toute la matinée, pour soutenir les priorités politiques dessinées au cours du séminaire et montrer l’attachement des militants à ces engagements. Reste à savoir quelle sera la traduction réelle de cette effervescence… Les idées fédéralistes parviendront-elles à transcender les conflits entre groupes politiques ? La recomposition des équilibres au Parlement européen va-t-elle profiter aux fédéralistes ? La législature 2019-2024 sera-t-elle, enfin, la voie d’ouverture vers une Union européenne fédérale, que Victor Hugo appelait déjà de ses voeux au Congrès de la paix de 1849 ? Affaire à suivre dans les cinq années à venir !
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