Wiesbaden
Jusque là, il était difficile d’obtenir des réponses pour les rendez-vous dans mes prochaines villes étapes, donc je continue à envoyer des mails à des associations et collectifs trouvés en ligne. Au fil du voyage et de sa communication, les réponses sont de plus en plus nombreuses, à mon grand soulagement.
À Francfort, je rencontre Virginie Wangare Greiner de Maisha, une ONG gérée par des femmes immigrées d’Afrique. C’est un vrai privilège de la rencontrer, car elle connaît la réalité de l’accueil en Allemagne. C’est également la première personne racisée que j’interviewe. Elle évoque le racisme et les discriminations à chaque étape de la procédure d’accueil, la quasi impossibilité pour les femmes noires de louer un appartement ou de trouver un emploi et la différence de traitement avec les Ukrainiens. À Mainz, je rencontre l’ONG Flüchltlingsrat qui évoque la lenteur de l’administration pour renouveler les titres de séjour et la pénurie de logements. Je frappe également à la porte de différentes structures, mais le succès est mitigé, beaucoup sont trop occupées pour discuter de l’ICE.
Je rencontre enfin les jeunes européens de Francfort qui me parlent de la montée de l’AFD, les centres d’accueil à l’écart des villes et du manque de travailleurs sociaux.
Erlangen
Le 27 juillet, je prends le bus jusqu’à Erlangen. Mon vélo est accroché à l’arrière.
La signataire allemande de l’ICE, Pascale Hoeger, vit à Erlangen et a organisé mon séjour. Au programme : interviewer des jeunes à l’IFA (une école de traduction) sur leur parcours migratoire, rencontrer le coordinateur de l’intégration des migrants et réfugiés à la Ville, une membre du Conseil des étrangers, et enfin, le maire d’Erlangen. J’écoute les problèmes d’intégration, de garde d’enfant, d’accès à l’emploi, au logement et aux services d’intégration et j’y réfléchis.
Intriguée par les conteneurs dans lesquels des demandeurs d’asile logent, je suis allée voir à quoi cela ressemble.
Je les observe depuis l’autre côté de la barrière. Il est difficile de s’étonner que ces personnes ne s’intègrent pas.
Ce soir-là l’Institut français organise une Unterschrift Party pendant lequel nous présentons l’ICE et invitons les citoyens à signer. Une trentaine de personnes participe et c’est un moment très convivial.
Dès le lendemain, sous la pluie, je reprends la route pour Berlin.
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