Une erreur de nom
La justice portugaise a révélé mi-novembre, que l’accusation du Premier ministre dans l’affaire du lithium était une erreur. En effet, la justice portugaise a reconnu avoir commis une erreur lors de la retranscription d’un appel téléphonique utilisé lors de l’enquête.
Il s’agissait en réalité d’un appel émis de Diogo Lacerda Machado, un proche du premier ministre, qui voulait influencer le gouvernement pour obtenir un marché. Lors de cet appel il a prononcé le nom d’Antonio Costa, mais il s’agissait du ministre de l’économie, Antonio Costa Silva, dont le nom est très similaire à celui du premier ministre, Antonio Costa.
Diogo Lacerda Machado, alors placé en détention, s’est rendu compte de cette erreur de retranscription. Après avoir reconnu cette confusion, la procureure générale a déclaré ne pas se sentir responsable de la démission du Premier ministre. De plus, selon la justice, ce quiproquo ne change rien à la situation politique du pays, et la démission du Premier ministre est toujours valide, de nouvelles élections se tiendront au mois de mars 2024.
Une affaire de corruption à grande échelle ?
Malgré cette erreur judiciaire, l’affaire de corruption reste importante dans le pays et le nom d’Antonio Costa est apparu dans le dossier et dans des appels. De plus, sa résidence avait également été perquisitionnée, début novembre.
Cette erreur a fait beaucoup de bruit au sein du pays, et a suscité de nombreuses critiques. Le ministère public qui a reconnu son erreur, a toutefois affirmé que cette mauvaise retranscription n’avait pas d’impact sur la suite de l’affaire, car ce n’est pas la retranscription qui fait foi mais l’enregistrement. De plus, le premier ministre est impliqué dans d’autres enquêtes, et avait déjà été au centre du “TAPgate”(compagnie aérienne portugaise), début 2023. Ce scandale avait entraîné la démission de nombreux ministres et secrétaires d’Etat. Cette nouvelle affaire liée au lithium et au trafic d’influence continue à entraîner des démissions au sein du gouvernement portugais.
De son côté Antonio Costa Silva, ministre de l’économie et des affaires maritimes, nie toute implications dans l’affaire et affirme n’avoir eu aucun contact avec Diogo Lacerda Machado, avocat et consultant. Le ministre de l’économie et des affaires maritimes a affirmé qu’il ne souhaitait pas démissionner, contrairement au Premier ministre, qui avait quitté le gouvernement dès l’annonce de son nom dans l’affaire de corruption
Toutefois les pièces à conviction de cette enquête restent vagues et ne permettent pas d’accuser le Premier ministre ou le ministre de l’économie, et les personnes qui avaient été arrêtées lors de l’éclatement de cette affaire ont été relâchées.
Une position difficile pour le Premier ministre
Le Premier ministre, Antonio Costa, au pouvoir depuis 8 ans, pourrait demander un dédommagement pour cette erreur, mais pour l’instant, il ne l’a pas fait. Il continue à nier son implication dans cette affaire, tout en respectant son choix de démissionner et en s’excusant pour les agissements des personnalités de son gouvernement qui sont accusées.
Cette affaire a également un impact au niveau européen. En effet, Antonio Costa était pressenti comme le successeur de Charles Michel, à la tête du Conseil européen.
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