Ursula Hirschmann, une vie militante pour l’Europe et le fédéralisme

Article paru à l’origine dans le numéro 188 de « Fédéchoses »

, par Fédéchoses, Silvia Romano

Ursula Hirschmann, une vie militante pour l'Europe et le fédéralisme
Drapeau fédéraliste. Domaine public

Interview de Silvana Boccanfuso, auteure de Ursula Hirschmann, una donna per l’Europa, par Silvia Romano, secrétaire générale de l’UEF Ile-de-France et membre du bureau de Presse fédéraliste.

Pourquoi avez-vous choisi d’écrire sur la vie d’Ursula Hirschmann ?

À un moment de ma vie, j’ai voulu faire un doctorat de recherche à l’Université de Pavie, renommée pour son intérêt pour les thèmes fédéralistes, et je tenais à écrire la biographie d’une femme. C’est un homme qui m’a poussé à la choisir, le Professeur Piero Graglia, biographe d’Altiero Spinelli.

Dès mes premières lectures, la vie d’Ursula m’a immédiatement captivée. Écrire cette biographie a été passionnant ; la rencontre entre l’évolution émotionnelle et l’engagement politique au cours d’une vie si riche d’expériences est magnifique.

Il est inévitable que les historiens commencent à écrire sur des personnages principaux de l’histoire, souvent masculins. Le moment est à présent venu pour les femmes. J’ai contribué à initier cette tendance et j’en suis fière.

Ursula Hirschmann naît à Berlin en 1913 dans une famille juive, cultivée et aisée. Par où pouvons-nous commencer à tracer son parcours militant ? Quand et comment a-t-elle décidé de s’engager en politique ?

Ursula était adolescente quand la crise économique, survenue à la suite de la Première Guerre mondiale en Allemagne, alimente le mécontentement qui a ensuite conduit au national- socialisme.

À peine sortie de l’adolescence, elle adhère à la Jeunesse sociale-démocrate (SPD) de Berlin pour lutter contre l’avancée du national-socialisme. Il n’est toutefois peut-être pas approprié de parler de « lutte » : le SPD considère le national-socialisme comme un phénomène passager et n’agit pas à temps pour arrêter sa montée vers le pouvoir. Ce sera toujours une brûlante déception pour Ursula.

En raison de ses idées politiques, Ursula doit quitter l’Allemagne et s’installe à Paris pour deux ans en 1933. Dans la capitale française, elle fréquente les groupes d’exilés (surtout allemands) et se rapproche des communistes. Elle découvre les publications clandestines du groupe Neu Beginnen (Nouveau départ) qui, dès la première moitié des années 1930, avait commencé à théoriser la possibilité d’une fédération européenne comme solution possible aux conflits sur le continent.

Quand et comment les parcours et les pensées d’Ursula et d’Eugenio Colorni se rencontrent-ils ? Pensez-vous que l’un a influencé l’autre dans leur couple ?

Jeune étudiante en philologie, Ursula rencontre Eugenio Colorni pour la première fois en 1932 à la Bibliothèque d’État de Berlin. Au début de ses études, elle fait des recherches sur Hegel. Eugenio, lui, déjà philosophe prometteur, étudie Leibiniz. Il va aider Ursula et son frère Otto Albert à publier le journal dissident Der Juguendguenosse (Le camarade de jeunesse).

Par ailleurs Colorni les aidera à quitter l’Allemagne par la Suisse durant l’été 1933. Mais à Zurich leurs chemins se séparent : Ursula se dirige vers la France et Eugenio vers l’Italie.

Au moment de son arrivée à Paris en 1933, Ursula pense qu’il s’agirait d’un séjour temporaire. Peu après, avec la rapide arrivée au pouvoir d’Hitler, il devient clair pour elle, juive, qu’elle ne pourra pas retourner en Allemagne. Elle est confuse, commence à s’éloigner du SPD qui a condamné les jeunes à l’immobilité pendant une génération. Elle se rapproche des communistes mais c’est une expérience de courte durée.

Au printemps 1935, elle adresse un message à Colorni pour lui exprimer ses inquiétudes, cherchant peut-être une sorte de mentor. Il invite Ursula à Trieste pour un court séjour et c’est à cette occasion que leur amitié se transforme en amour.

En sa qualité de grand intellectuel et d’ami, il va transmettre à Ursula la lucidité d’analyse de la pensée théorique. De son côté, Ursula joue un rôle décisif en le poussant à passer de l’idée à l’action. Elle a toujours été une femme d’action et lui donne l’énergie et la force d’agir concrètement. Les messages contenus dans des lettres d’Ursula que j’ai découvertes aux archives d’État, coïncident avec la décision d’Eugenio de rejoindre le Centre intérieur du Parti socialiste italien (PSI) en août 1935.

Peu après Ursula devient Madame Colorni : le 28 décembre 1935.

Est-il possible d’identifier un moment précis où les idées fédéralistes mûrissent en elle ?

Nous pouvons identifier le lieu, plutôt que le moment précis. Ce lieu, c’est l’île de Ventotene, où Ursula arrive en 1939 non en tant que personne confinée, mais comme épouse d’une personne confinée : Eugenio Colorni, philosophe antifasciste, directeur du Centre intérieur du PSI. Ursula, en tant qu’étrangère, sans famille directe et avec une petite fille – Silvia a 2 ans – obtient la permission de vivre avec son mari sur l’île.

Ernesto Rossi, Altiero Spinelli, Eugenio Colorni, Ursula Hirschmann et d’autres, échangent leurs idées, expériences, ambitions et visions du monde. C’est de la rencontre et parfois de la confrontation de ces intelligences, que le « Manifeste de Ventotene » va naître. Document programmatique du fédéralisme européen, il se base sur une idée fondamentale : la situation de conflit que traverse l’Europe ne peut être surmontée que par la création d’une fédération européenne et le dépassement des États-nations souverains.

Comment définir l’apport d’Ursula au Manifeste de Ventotene ?

Les idées qui conduisent à la rédaction du Manifeste de Ventotene en 1941, sont nées pendant des discussions, entre Rossi, Spinelli et Colorni durant leurs promenades. Ursula, habite aussi Ventotene et participe à ces conversations, c’est pour cela qu’elle est plus associée au Manifeste qu’Ada Rossi, la femme d’Ernesto qui, elle, vit à Bergame et se rend sur l’île uniquement pour visiter son époux.

Toutefois, il n’y a pas de documents écrits permettant de définir les idées éventuellement apportées par Ursula au Manifeste. D’autant que c’était une période dangereuse et qu’il était risqué de laisser des écrits.

Quel est le rôle d’Ursula dans la fondation du MFE ?

Son rôle a certainement été décisif au plan opérationnel, tout comme celui d’Ada Rossi et des sœurs d’Altiero Spinelli. Par exemple, en toute clandestinité, elles amènent le Manifeste, transcrit sur de petits papiers à cigarettes et cousu dans la doublure de leurs manteaux (ou selon d’autres sources à l’intérieur d’un poulet) de Ventotene au continent.

Arrivée sur le continent, Ursula commence à diffuser le Manifeste à Milan parmi les amis antifascistes d’Eugenio. Ada Rossi fait de même à Bergame et les sœurs Spinelli à Rome. Ces actions sont très dangereuses : l’Italie est alors en pleine guerre et il est difficile de faire circuler de tels documents. Entre 1941 et 1942, ces femmes réussissent ainsi à créer un cercle de fidèles. Ces actions de prosélytisme permettent d’organiser très rapidement, après la chute du fascisme, la rencontre de Milan du 27 août 1943 au domicile de la famille Rollier [1], qui pose les bases de la fondation du MFE.

Pourquoi, suite à la réunion de Milan, Ursula Hirschmann et Altiero Spinelli partent-ils, ensemble, pour s’installer en Suisse ?

Pour le contexte, en octobre 1941 Colorni a été transféré de Ventotene à Melfi (petite ville du sud de l’Italie). Ce moment marque la fin du couple d’Ursula et d’Eugenio, les deux s’étant éloignés déjà depuis quelques mois pour des divergences de caractères.

Lors de la réunion de 1943 à Milan, l’Italie est en « guerre » : des prisonniers politiques ont été libérés mais il y a encore la lutte des partisans de la Résistance contre les nazi-fascistes. Colorni, qui avait réussi à s’échapper de Melfi avant la chute du régime fasciste le 25 juillet 1943, est à Rome pour militer dans la Résistance.

À la réunion chez Rollier, Ursula et Altiero se revoient et, à partir de là, commence un parcours de vie commune. C’est aussi au cours de cette réunion, qu’il est décidé qu’Altiero Spinelli et Ernesto Rossi doivent se rendre en Suisse pour prendre contact avec d’autres groupes qui, pendant la guerre, ont développé des idées fédéralistes ou seraient susceptibles de les partager. Ursula décide de suivre Altiero avec les trois filles qu’elle a eues avec Colorni. Ursula et ses filles sont juives, comme l’est Eugenio et en Italie c’est la période la plus dure de persécutions raciales. Eugenio, resté en Italie pour militer dans la Résistance et diffuser les idées fédéralistes, est assassiné à Rome par les fascistes en mai 1944.

Quelles sont les relations entre les fédéralistes italiens et le Comité français pour la fédération européenne ?

Ursula Hirschmann et Altiero Spinelli arrivent en Suisse en septembre 1943 [2]. En novembre, Ernesto Rossi et Altiero Spinelli rédigent une lettre ouverte en français et en allemand adressée aux résistants antifascistes qui leur permet d’entrer en contact avec des personnalités de la Résistance française dont Jean-Marie Soutou.

Au printemps 1944, le Comité français pour la Fédération européenne (CFFE) est créé : les idées fédéralistes se diffusent en France. Des affiches de tendance fédéraliste signées du Mouvement de Libération nationale (MLN, regroupant les principales organisations de la Résistance non communiste) commencent à apparaître sur les murs de Grenoble, Chambéry, Annecy et Lyon, au cours de l’été. C’est le fruit du travail et des rencontres d’Ernesto Rossi et Altiero Spinelli en Suisse, avec Jean-Marie Soutou et d’autres membres de Délégation à Genève de la Résistance française [3]..

En décembre 1944, Spinelli reçoit une invitation signée d’André Malraux, André Ferrat, Jacques Baumel et Pascal Pia, pour l’organisation d’un congrès fédéraliste à Paris. Quel est le rôle d’Ursula dans la célèbre conférence de Paris ?

C’est en réponse à cette lettre d’invitation, que Ursula et Altiero, fraîchement mariés, quittent la Suisse en début d’année 1945 pour rejoindre la France. Mais quand le couple arrive à Paris en février 1945, Jacques Baumel, secrétaire général du MLN, est surpris de leur visite et leur explique que n’ayant pas reçu de réponses à la lettre d’invitation envoyée, il n’a pas donné suite à l’organisation du congrès.

Pour expliquer le rôle de Ursula Hirschmann dans l’organisation de la conférence de Paris, je me sers du dialogue qui a eu lieu en cette occasion, tel que reporté par Altiero Spinelli [4] : « chers amis, qu’est-ce que le MLN peut faire pour vous, pour vous aider dans ces circonstances désagréables ? » demande Jacques Baumel. Alors qu’Altiero réfléchit à comment le MLN aurait pu les aider à repasser la frontière suisse, Ursula interprète différemment l’offre de Jacques Baumel et sans hésitation lui demande de les aider à organiser la conférence.

C’est elle qui prend les rênes de l’organisation de la conférence ; son impulsion et son action sont décisives. Elle gère la liste des participants, rédige les invitations qui seront signées d’Albert Camus et les envoie rapidement.

En quelques semaines seulement, la « conférence pour la Fédération européenne » est organisée et se tient à Paris du 22 au 24 mars 1945. Entre autres, participeront Albert Camus, Jacques Baumel, André Ferrat, Maurice Guerin, à la tête des français, et George Orwell parmi les quelques représentants britanniques.

Faisons un grand saut dans l’histoire et plaçons-nous début septembre 1970 à Bruxelles. Ursula Hirschmann s’y établit pour suivre Altiero Spinelli nommé « Commissaire des communautés européennes ». Comment mûrit en elle la conscience féministe ?

Cette conscience mûrit suite à une crise. Grâce à des documents privés d’Ursula Hirschmann, auxquels j’ai eu accès en 2009 grâce à sa sœur Eva Monteforte, j’ai trouvé le brouillon d’une lettre écrite à une amie dans laquelle elle évoque une phase de « dépression » dans sa vie.

En 1970 à Bruxelles, devenue femme d’un haut fonctionnaire européen, Ursula a perdu le compagnon militant de toute une vie. Il faut se rappeler qu’Ursula et Altiero ont été compagnons de combat avant même de devenir amants. Jusque-là, ils s’étaient toujours engagés ensemble dans leurs batailles, mais le nouveau rôle institutionnel de son époux ne permet plus à Ursula de participer directement à façonner ce projet commun.

C’est ainsi qu’Ursula entre dans une période de crise au cours de laquelle elle « va découvrir » le féminisme au travers de lectures et de recherches féministes [5]. J’ai pu lire des lettres magnifiques d’Ursula Hirschmann à son amie Natalia Ginzburg où elle explique, avec une clarté tellement contemporaine, comment dans la société un certain chemin est réservé aux hommes et un autre aux femmes. Dans sa réflexion, elle arrive même à remettre en question la centralité qu’elle a accordé à l’amour au cours de sa vie. En tant que femme, j’ai trouvé ses observations presque douloureuses à lire, voire révélatrices.

Ce moment de revue critique sur sa vie va lui permettre de reprendre son souffle et de récupérer des forces afin d’avancer, cette fois elle seule, vers un projet fédéraliste qui lui appartienne pleinement.

Quel lien entre le combat fédéraliste d’Ursula et la création de « Femmes pour l’Europe » ?

L’objectif de mon doctorat de recherche était de comprendre quel était l’apport spécifique d’Ursula Hirschmann au Manifeste de Ventotene, mais au cours de ma recherche j’ai compris que je ne pouvais pas m’arrêter à Ventotene si je voulais vraiment fournir un aperçu complet de sa contribution au fédéralisme et à l’histoire de l’Europe.

L’expression la plus complète du fédéralisme d’Ursula se trouve en fait dans les années 1970, quand elle parvient à la synthèse de toutes ses expériences de vie. Elle est frappée par l’énergie qui existe dans ces mouvements féministes de ces années ‘70, et chez les femmes en général, et décide d’utiliser cette énergie pour donner un nouvel élan à la cause fédéraliste. C’est ainsi qu’elle a l’idée de créer un « groupe d’initiative » qu’elle appellera « Femmes pour l’Europe ».

Femmes pour l’Europe est né en tant que groupe fédéraliste. Ursula avait pour objectif de faire progresser le projet d’union politique européenne. Cette période était le cœur de la bataille pour arriver à l’élection au suffrage universel direct du Parlement européen : des années de crise au cours desquelles l’Europe a risqué de s’effondrer. Avancer dans le processus de démocratisation de l’Europe vers une véritable union : tel était l’objectif d’Ursula.

Les femmes et les mouvements féministes peuvent-ils avec leur force insuffler une nouvelle dynamique dans les batailles fédéralistes. Et, pour les femmes, quel est l’intérêt de s’engager en faveur d’une Europe fédérale ?

Le grand mérite d’Ursula est d’avoir fait comprendre aux féministes qu’une Europe démocratique forte est nécessaire pour protéger avant tout les groupes les plus faibles et les plus discriminés. Si l’Europe s’effondre, les premiers perdants seront les plus vulnérables, donc les femmes.

À mon avis, la contribution spécifique au fédéralisme d’Ursula est d’avoir réuni les deux « ismes » : le fédéralisme et le féminisme.

Femmes pour l’Europe nait officiellement le 24 avril 1975, mais quelques mois après, le 1er décembre, Ursula a un anévrisme cérébral qui la laisse gravement handicapée.

Oui, juste après l’accomplissement de son projet de Femmes pour l’Europe, Ursula quitte la scène, presque comme dans le final d’une pièce de théâtre. Avec la maladie de sa Présidente, malgré l’engagement et les efforts des autres membres, dont en particulier Jacqueline De Groote, Femmes pour l’Europe survivra à peine jusqu’en 1979. Toutefois, l’idée de créer un groupe de femmes pour faire du lobbying en faveur de l’avancement de l’intégration européenne a été reprise par la suite par des militantes dont Fausta Deshormes La Valle et Jacqueline De Groote, qui ont créé le Lobby européen des femmes (LEF), qui existe encore aujourd’hui.

À ce sujet, j’ouvre une parenthèse, pour préciser un aspect important de Femmes pour l’Europe. Quand j’ai commencé ma recherche, certains avaient écrit sur le double sens du terme « femmes » en français qui peut aussi indiquer « épouses ». C’est un aspect à clarifier : aucun document ne suggère que Femmes pour l’Europe ait été une association d’épouses de fonctionnaires européens. Par ailleurs, d’après l’analyse des lettres personnelles d’Ursula, je doute fortement qu’elle ait entendu par-là « épouses de ». C’est également confirmé par le type de personnalités ayant rejoint Femmes pour l’Europe : des juristes, des syndicalistes, des avocates célèbres et des figures éminentes du féminisme comme Jacqueline de Groote.

Même si Femmes pour l’Europe a eu une vie assez courte, l’engagement d’Ursula Hirschmann ne s’est pas arrêté là ?

À la suite de nombreux traitements, Ursula va redécouvrir l’usage de son corps et plus tard aussi de la parole (même si elle ne sera plus aussi fluide qu’auparavant).

Ainsi, même après la mort d’Altiero Spinelli en 1986, elle va continuer de s’engager dans la bataille fédéraliste, en rejoignant en 1987 le Partito Radicale dirigé par Marco Pannella (déjà identifié par Spinelli comme son « fils spirituel »). Il ne s’agit pas d’une adhésion purement symbolique et elle participe avec conviction à plusieurs réunions du parti.

Le jour de sa mort, le 8 janvier 1991, Ursula était secrétaire du MFE de Rome. Elle a depuis toujours été profondément anti-nationaliste, c’était inné en elle. Elle a donné forme à cette flamme intérieure à travers le fédéralisme, le fil conducteur de sa vie.

Pour conclure, j’emprunte dans les dernières pages de votre ouvrage les mots prononcés par Ursula lors d’une de ses interventions aux réunions du Partito Radicale : « nous devons penser et planifier une Europe unie comme si chaque jour il était possible de la créer immédiatement, rejetant la lassitude de ceux qui la renvoient toujours à demain. Le possible, s’il est vraiment possible, nous pouvons commencer à le réaliser aujourd’hui ».

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Notes

[1Spinelli n’a été libéré que le 18 août 1943, peu de jours avant la réunion chez Rollier

[2Ursula Hirschmann et Altiero Spinelli, ainsi que les filles de Colorni (Silvia, Renata et Eva) et Fiorella Spinelli (sœur d’Altiero) passent la frontière clandestinement et sont obligés à payer 5 000 lires aux passeurs. En Suisse ils vont bénéficier du statut de réfugiés

[3Cf. sur le CFFE et les Rencontres fédéralistes de Genève, Jean-Francis Billion, « Il Comité français pour la Fédération européenne (CFFE). Le radici, la fondazione, i contatti. », in, Cinzia Rognoni Vercelli, Paolo G. Fontanz et Daniela Preda (Dir.), Altiero Spinelli, il federalismo e la Resistenza, Bologne, Il Mulino, 2012, pp.237-266

[4« La vita politica di Ursula Hirschmann, fondatrice de “Donne per l’Europa” narrata da Altiero Spinelli » dans « Donne europee parlano dell’Europa. Riflessioni raccolte dal gruppo “Donne per l’Europa” », Bruxelles, Ministero degli affari esteri, del commercio con l’estero e della cooperazione allo sviluppo, 1979.

[5Entre autres, elle lit La cause des femmes de Gisèle Halimi et elle découvre les Cahiers du « Groupe de Recherche et d’Informations Féministes » (GRIF), une revue crée en 1973 par la philosophe Françoise Collin et par la future journaliste et critique cinématographique Jacqueline Aubenas. La prise de contact avec le GRIF sera importante pour Ursula afin d’avancer dans la création de Femmes pour l’Europe.

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