Votez pour l’Europe, votez pour Tsipras

, par Davy Rodriguez

Votez pour l'Europe, votez pour Tsipras
Alexis Tsipras Crédits photos : Wikipédia, FrangiscoDer

Le 9 mai dernier nous fêtions la journée de l’Europe. Différents mouvements avaient organisé à cette occasion un évènement sur la place de l’Hôtel de ville à Paris afin d’informer et d’intéresser les citoyens aux élections européennes qui se profilent ce dimanche. Je n’ai jamais pensé à assister à ce genre d’évènement, mais par un concours de circonstances j’ai franchi le pas. Cette idée d’Union Européenne – pourtant vieille de plus d’un demi siècle depuis la création de la CECA – respirait la jeunesse et l’énergie de la volonté.

Néanmoins, il n’est pas nécessaire d’être un génie pour savoir que ces élections arrivent dans un contexte trouble et difficile. L’explosion de la misère sociale en Europe du Sud sous le poids de l’austérité mais aussi le scepticisme croissant de nos concitoyens doivent nous mener naturellement à nous interroger sur ce qu’est devenu l’Union Européenne.

J’ai voulu comprendre en ce jour du 9 mai ce qui poussait ces jeunes gens à se lever si tôt un vendredi matin pour se rendre au centre de Paris. Il n’y a rien de mieux que de le demander aux principaux intéressés. La flamme militante – que j’ai aussi eue – ne cesse de s’accroître au fil des minutes où nous parlons d’euro, d’Ukraine, de fédéralisme… Les sujets sont divers mais pourtant je perçois la même gêne chez ces infatigables militants.

L’idée d’Europe me plaît, mais pourtant je ne peux leur épargner mes sincères doutes face à une Union Européenne qui bâillonne les Peuples, soumet les démocraties et nous impose son dogme économique. Les participants me répondent avec toute la franchise dont ils sont capables : « S’il n’y a pas d’Europe sociale, c’est la faute de la Commission » ; « Si le référendum de 2005 n’a pas été respecté c’est parce qu’il y a eu une entente » ; « Pour que l’UE fonctionne, il faut la réformer ».

Plus d’une heure de discussion avec eux et j’ai enfin compris. J’ai compris que c’est d’une autre Europe dont j’ai envie et besoin. Une Europe démocratique et sociale, une Europe de la croissance mais surtout du développement et une Europe qui traite le Peuple Portugais avec autant de déférence que les Peuples Allemand ou Français. Pour avoir cette Europe-ci, je voterai pour Alexis Tsipras – candidat à la Présidence de la Commission pour la GUE – à travers les listes Front de Gauche. J’imagine que, comme moi, toutes les personnes qui souhaitent voir réformer l’Europe le feront aussi. Il y a des dizaines de raisons de voter pour Alexis Tsipras, je n’en citerai que quelques unes qui me viennent à l’esprit.

Sur le plan démocratique, Tsipras a fait le choix de remettre en cause le trop grand rôle qu’occupe la Commission Européenne face à un Parlement Européen affaibli, bien qu’il soit pourtant directement représentatif des citoyens de l’UE. C’est en réintroduisant de la politique que les citoyens seront ré-intéressés par l’UE et non en la laissant à un organe d’individus non-élus dont l’actuel Commissaire au commerce est accusé de fraude fiscale.

Sur le plan économique, les solutions d’Alexis Tsipras ont le mérite d’être à la fois économiquement intelligentes et facteurs de création d’une identité européenne. Il propose notamment la mise en place d’un grand New Deal européen et écologique pour mettre fin à un taux de chômage de plus de 12% dans l’UE. Existe-t-il plus europhile qu’un salarié qui constate la réussite d’un grand projet européen comme Airbus ? Il faut investir dans nos entreprises comme le propose Tsipras en élargissant l’accès au crédit pour nos PME et TPE. Elles sont viables, elles n’ont besoin que d’un léger soutien de la Banque Central Européenne : cette dernière n’à qu’à prêter plus aux banques qui financent ces entreprises et moins à celles qui ne jouent pas le jeu.

La Commission et les commissaires sortants ont échoué. A la fois composée des conservateurs, des sociaux démocrates et des centristes, cette Commission n’a pas réussi à remplir les objectifs que nous espérions atteindre. Les candidats du PSE, du PPE et de l’ALDE sont les héritiers de ce bilan catastrophique et les eurodéputés de ces groupes votent plus de 70% des directives européennes ensemble. Quant aux écologistes, leur incohérence politique les conduits même à héberger des groupes d’extrême-droite dans leur groupe parlementaire comme la Nieuw-Vlaamse Alliantie (Alliance néo flamande, en français) dirigée par Bart de Wever, adepte de la polémique autour du négationnisme. Cette imposture va plus loin encore lorsque José Bové explique « qu’il faut aller jusqu’au bout de la démarche du marché libre et non faussé » ou encore qu’il « ne remet rien en cause dans les Traités européens ».

Il n’est pas de voix plus claire, plus limpide et plus porteuse d’espoir que celle d’Alexis Tsipras. Ce grec qui malgré la douleur de voir son pays ravagé par l’austérité scande toujours ces mêmes mots : « Construisons l’Europe ». Ce dimanche 25 mai j’irai voter pour Alexis Tsipras sans aucun doute puisque j’irai voter pour l’Europe.

Le Taurillon rappelle que les articles qu’il publie n’engagent ni sa rédaction, ni les Jeunes européens. Sa ligne éditoriale trans-partisane mais résolument en faveur de la construction européenne permet à chacun d’exprimer ses opinions politiques conformément au pluralisme.

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