Christine Lagarde : un modèle d’excellence et d’inspiration féminine

, par Le Courrier d’Europe, Louise Orvain

Christine Lagarde : un modèle d'excellence et d'inspiration féminine

Christine Lagarde, première femme à occuper la présidence de la Banque centrale européenne (BCE) depuis novembre 2019, s’est affirmée en tant que figure emblématique et leader remarquable. Classée deuxième femme la plus influente au monde par Forbes en 2020, et désignée par le TIME comme l’une des 100 personnes les plus puissantes au monde, Mme Lagarde incarne le pouvoir et la résilience, marquant de son empreinte l’histoire économique et politique de l’UE en Europe et dans le monde.

Christine Lagarde est aussi pionnière dans la présidence d’un cabinet d’avocat américain, première femme ministre de l’Économie et des Finances en France, et première directrice générale du Fonds monétaire international (FMI). Mme Lagarde a passé sa vie à «  ouvrir la voie aux autres femmes ».

Un parcours brillant parsemé d’épreuves

Christine Lagarde a achevé ses études secondaires au Havre avant de fréquenter le collège Holton Arms à Bethesda (Maryland, États-Unis). Elle a ensuite étudié le droit à l’Université de Paris X, obtenant un diplôme de Master à l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence. Après son admission au barreau de Paris, Mme Lagarde rejoint le cabinet international Baker & McKenzie, où elle devient associée spécialisée en droit du travail, en droit de la concurrence et en fusions-acquisitions.

En 2005, Christine Lagarde est entrée au gouvernement français en tant que ministre du Commerce extérieur, puis est devenue première femme ministre des Finances et de l’Économie du G-7 en 2007. Elle a également présidé l’ECOFIN, le Conseil de l’Union européenne relatif aux affaires économiques et financières, et a été présidente du G20 en 2011, initiée à ce titre à la réforme du système monétaire international. En 2011, elle est devenue la première femme directrice générale du FMI, obtenant un deuxième mandat en 2016. Christine Lagarde a été nommée Officier dans la Légion d’honneur en 2012 et Commandeur dans l’ordre national du mérite en mai 2021.

Lors d’une entrevue sur France Inter en 2018, Mme Lagarde admet avoir été confrontée au sexisme tout au long de son parcours professionnel, mettant en lumière la réalité fréquente des femmes. La même année, elle a évoqué dans le journal Le Monde avoir souvent affronté des « regards condescendants » de certains hommes dans le cadre de ses fonctions. Aujourd’hui, malgré son statut, la présidente reconnaît que ces situations persistent, affirmant cependant les affronter directement en interpellant ceux qui adoptent une attitude méprisante.

En outre, après avoir bâti sa carrière dans les domaines du droit, de la finance et de l’économie, Christine Lagarde a souvent été la seule femme présente au milieu d’assemblées dominées par les hommes. « C’est un peu intimidant des deux côtés. Pour moi comme pour ceux qui n’étaient pas habitués à avoir une femme directrice ou présidente " affirme-t-elle. Néanmoins, selon la présidente de la BCE, la diversité des genres demeure une source d’innovation extraordinaire, comme le démontre le parcours du couple Pierre et Marie Curie, ayant notamment fondé la société allemande BioNtech.

Ses combats pour le droit des femmes

Par de nombreuses actions et entretiens, Mme Lagarde aborde le défi de l’égalité femmes-hommes avec détermination, utilisant sa position de pouvoir pour déminer les situations condescendantes et sensibiliser à la cause de l’égalité. Son engagement envers la promotion des droits des femmes et la lutte contre les discriminations de genre l’a élevée au rang d’une figure influente dans ce domaine. En mars 2011, Christine Lagarde devient la marraine de Financi’Elles, une association regroupant 13 réseaux féminins créée pour promouvoir la diversité dans le secteur de la banque et des finances.

La présidente salue la libération de la parole des femmes depuis quelques années, et insiste sur la nécessité de la transformer en actions concrètes. Lors de sa participation en tant que coprésidente, au 49ème forum de Davos en 2019 (Forum économique mondial), elle observe un changement significatif. Christine Lagarde souligne avec certitude que, pour la première fois, les coprésidents du forum sont des femmes, illustrant ainsi une transformation progressive des mentalités vers une plus grande égalité des sexes dans le monde professionnel.

Lagarde a participé à la première édition numérique du Women’s Forum for the Economy and Society en novembre 2020. La présidente a rappelé que la crise du coronavirus a rendu la position de la femme plus difficile, entre le télétravail, l’éducation des enfants et les tâches domestiques. Par ailleurs, « Les femmes composent près de 70 % des professions de santé ; elles sont plus à risque sur le plan sanitaire ». Elle a également souligné que, « comme dans toutes les crises économiques, elles sont plus exposées au risque de perdre leur emploi ou de voir leur salaire baisser ». Mme Lagarde s’efforce ainsi à chaque occasion de mettre en lumière le rôle et la condition des femmes dans différents contextes, dans le but de sensibiliser, réveiller les consciences, et provoquer des changements.

Lors d’un débat aux Rencontres économiques d’Aix-en-Provence en 2023, Christine Lagarde réaffirme son engagement envers l’égalité des sexes et plaide pour l’embauche de jeunes femmes économistes. La présidente met en évidence le potentiel économique sous-exploité, soulignant qu’une égalité d’accès à l’emploi pourrait augmenter le PIB de l’UE de près de 10% d’ici 2050, en plus de gagner environ 10 millions de salariés supplémentaires au sein de l’UE. En d’autres termes, ce changement apporterait « un enrichissement de nos économies ». Malgré les progrès, en 2019 les femmes occupaient encore 37% des postes de cadre et 18% des postes de cadres supérieurs dans l’UE (Eurostat), nécessitant des efforts supplémentaires pour surmonter stéréotypes et discriminations.

Ses projets en tant que présidente de la BCE

Depuis le début de son mandat, Christine Lagarde demeure profondément investie dans la lutte pour renforcer la présence des femmes au sein de la Banque centrale européenne. La BCE a ainsi annoncé en 2020, un nouveau plan visant à accroître la représentation féminine au sein de l’institution, compte tenu du déséquilibre actuel, où les femmes occupent seulement une part minoritaire des postes de direction malgré 45 % des effectifs totaux de la banque.

Ce plan s’engage donc à réserver au moins la moitié des postes de cadres à pourvoir à des femmes d’ici 2026, coïncidant avec la fin du mandat de Mme Lagarde. L’objectif est d’atteindre une proportion de 40 % à 51 % de femmes à différents niveaux de management, incluant les recrutements pour les postes intermédiaires tels que ceux des experts et des analystes. Selon Mme Lagarde, beaucoup de femmes occupent encore des postes à responsabilités réduites dans le monde, notamment dans les domaines économique et financier.

À l’occasion de la journée de la Femme en 2021, Mme Lagarde a voulu rappeler « osons repenser les parcours professionnels préétablis et encourageons ainsi les femmes et les jeunes filles à s’engager sur des terrains où trop peu d’entre elles se sont aventurées à ce jour ». Pendant cette journée sacrée, la présidente de la BCE demeure engagée, mettant en lumière ses multiples combats en faveur des femmes.

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