Le Taurillon, magazine eurocitoyen, eurocritique et fédéraliste, multilingue, multiplie les coups de corne tout azimuts

Le Taurillon, magazine eurocitoyen, eurocritique et fédéraliste, multilingue, multiplie les coups de corne tout azimuts

Le Taurillon, magazine eurocitoyen, reçoit désormais un nombre significatif de visites avec près de 70 000 visiteurs uniques par mois [1]. Il a su obtenir une certaine reconnaissance au sein de la sphère pro-européenne sur le web.

Le Taurillon, magazine eurocitoyen, naquit de la campagne référendaire de 2005. À l’époque, plusieurs associations pro-européennes s’étaient rassemblées sous le label « Ensemble pour l’Europe ». Le site internet de ce réseau informel publiait plusieurs fois par semaine des articles afin de développer l’argumentaire en faveur du traité constitutionnel et de répondre aux mensonges propagés dans les médias par les dirigeants nationalistes, sur un web à l’époque dominé par ces derniers.

Forts de cette expérience, les bénévoles ayant participés à la mise à jour de ce site ont souhaités poursuivre l’aventure. Alors membre du bureau des Jeunes Européens-France, section française des Jeunes Européens Fédéralistes, j’ai proposé, quelques jours après le vote, la création d’un webzine destiné à promouvoir nos idées sur le web, alors que nous n’étions jusqu’à présent dotés que d’un site-vitrine présentant l’association et ses activités. La référence à l’époque était, outre des sites d’information institutionnelle, le célèbre Café Babel. L’idée était notamment de proposer en complément de ces sites une vision plus politique.

Techniquement, la base d’un outil de gestion de contenu tel que Spip, conçu à l’origine précisément pour un site éditorial, était la solution idéale. Il ne restait plus qu’à réaliser les modèles de page nécessaires [2].

Un point de vue eurocritique

L’ambition d’origine était de proposer des articles relatifs à l’actualité de la construction européenne comportant à la fois une dimension pédagogique et une analyse proposant un point de vue fédéraliste. Loin d’adhérer à l’Europe officielle, les fédéralistes critiquent en effet ses insuffisances, notamment du point de vue démocratique, depuis sa fondation. Tout en acceptant les avancées de l’acquis communautaire, ils développent depuis longtemps des propositions très en phase avec les préoccupations exprimées lors de la campagne de 2005. Ils sont donc bien placés pour rapprocher les points de vue de ceux qui, par delà le oui et le non, souhaitent voir avancer l’Europe.

Ce webzine ne se voulait donc pas un instrument au service de la promotion des institutions européennes mais bel et bien un outil au service du militantisme fédéraliste européen. C’est à dire devant combattre sur deux front : d’un côté les nationalistes, de l’autre, les européistes de façade, lesquels prétendent vouloir construire l’Europe tout en refusant les réformes nécessaires pour la rendre plus efficace et plus démocratique. C’est ainsi que la rubrique « Carton rouge », créée au départ en vue de dénoncer les bobards propagés par les nationalistes de droite comme de gauche, a très vite réservé des articles à des politiciens issus de l’establishment européiste, favorables à la construction européenne dans le discours mais agissant en réalité en faveur du statu quo, lequel a pourtant provoqué une fracture entre l’opinion et l’idée européenne, fracture d’autant plus consternante que les solutions sont connues. Ce sont celles que nous développons dans le Taurillon.

Le nom du magazine reflète cette ambition. Le premier projet « L’Euronaute », déjà déposé, a été remplacé par cette référence à la légende d’Europe, à la jeunesse (le taurillon est le fils du taureau) et à la combattivité d’une publication militante désireuse de donner quelques coups de cornes.

Un webzine européen

Publié par les Jeunes Européens - France, parce qu’il faut bien que quelqu’un prenne l’initiative et la responsabilité éditoriale, le webzine se voulait aussi ouvert aux personnes agissant au sein d’autres associations. C’est ainsi que des membres du Mouvement Européen ou de l’Union pour l’Europe Fédérale contribuent régulièrement au Taurillon. Le webzine ne veut donc pas être l’organe officiel d’une association. S’il diffuse les prises de position de celle-ci, il permet aussi l’expression de points de vue divergents dès lors qu’ils se situent dans une perspective pro-européenne et fédéraliste. Ainsi, la diversité des points de vue sur la Turquie, le siège du Parlement européen, l’Europe sociale ou le débat sur les langues trouvent leurs place dans nos colonnes.

L’ouverture de la publication se caractérise avant tout par le souhait de faire participer des contributeurs originaires de toute l’Europe. Très rapidement, notre réseau européen s’est associé à l’initiative avec la version électronique du magazine The New Federalist, publié par les Jeunes Européens Fédéralistes, devenue la version anglaise du Taurillon. La section italienne a pris en charge sa propre déclinaison du site. Des militants germanophones ont aussi un temps assurés la publication d’articles.

Si chaque version linguistique est doté de sa propre équipe éditoriale, de nombreux échanges d’articles ont lieu entre les versions, grâce à une équipe de traducteurs bénévoles, nous permettant de prendre connaissance de points de vue moins franco-français.

Le multilinguisme pose des difficultés particulière de conception de site web. Nous espérons avoir pu trouver le bon équilibre entre cohérence de chaque version et mise en avant des contenus dans les autres langues. Nous n’avons hélas pas à ce jour trouvé de solution miracle pour décloisonner les commentaires.

Un contenu partagé

Désireux avant tout de diffuser nos idées, plus que de générer du traffic, il a été très rapidement décidé de mettre la plupart des articles sous licence Creative Commons [3] les contenus du site. Les lecteurs peuvent ainsi reprendre le contenu sous réserve de citer l’auteur et de faire un lien vers le Taurillon. De la même manière, le Taurillon a repris, avec l’accord de leurs auteurs les textes de publications épuisées afin de les rendre à nouveau accessibles. C’est ainsi que des articles de Jean-Pierre Gouzy sur l’action des fédéralistes ou les actes d’un colloque du MEF sur le fédéralisme européen ont été publiés.

Bilan et perspectives

Avec deux ans et demi d’existence, le Taurillon me semble remplir sa mission. Sous l’impulsion de ses deux rédacteurs en chef (pour la version française), Ronan Blaise puis Fabien Cazenave, il a su assurer un rythme quotidien de parution, accroître la visibilité des fédéralistes au sein du web pro-européen et contribuer à la reconquête du web par ces derniers face aux sites et blogs nationalistes. De nombreuses autres initiatives sont nées suite à l’échec de 2005, notamment l’indispensable blog de Jean Quatremer, le webzine Les Euros du Village ou encore le site d’information institutionnel Toute l’Europe, sans comparaison avec ses prédécesseurs.

Le site évolue encore. Avec sa nouvelle version, l’intégration d’outils communautaires et participatifs à la mode web 2.0 est à l’ordre du jour, à condition de ne pas démultiplier les gadgets inutiles. Nous expérimentons le vote sur les articles. Vous pouvez aussi participer à la promotion du site en signalant nos articles sur des sites comme Facebook [4] ou Wikio (un bouton de vote est proposé à la fin de chaque article).

Il reste toutefois une marge de progression importante. Même si des centaines d’auteurs ont signé des articles [5], les rédacteurs réguliers restent moins d’une trentaine, toutes langues confondues. Ils restent encore pour la plupart issus des seuls Jeunes Européens (en comptant ceux qui depuis ont été frappés depuis de limite d’âge comme votre serviteur) alors que notre famille associative est bien plus large. Les volontaires sont donc les bienvenus. Enfin, la charte de modération des commentaires reste à publier.

Ces quelques réserves mise à part, je suis fier pour ma part de ce que les militants qui ont travaillés sur ce site ont réalisés. Je remercie aussi ceux qui prennent la peine de commenter les articles et participent ainsi à faire avancer le débat.

Notes

[1selon l’outil statistique interne de Spip, son outil de gestion de contenu

[2La réalisation d’un site comme le Taurillon, même sur la base d’un outil très complet comme Spip, nécessite de longues heures de travail qui deviennent vite des jours. Un tel site, réalisé par une agence de communication, coûterait entre 15 000 et 20 000 euros, budget inabordable pour une association

[4Il existe d’ailleurs un groupe des lecteurs du Taurillon sur Facebook

[5Au 18 mai 2008, le site compte 389 auteurs et traducteurs et 1482 articles publiés

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