Réponse ouverte d’un militant du Front de gauche aux Jeunes Européens

, par Sebastian Bellocq

Réponse ouverte d'un militant du Front de gauche aux Jeunes Européens

Les Jeunes Européens France publiait en septembre, dans ces colonnes, une lettre ouverte au front de gauche. Cette lettre ouverte critiquait la position du front de gauche et appelait à un programme plus ambitieux prônant notamment le fédéralisme européen. Suite à cette lettre, le Taurillon a reçu une réponse argumenté d’un jeune militant du front de gauche. Dans une logique de débat, nous la publions ici.

J’ai lu votre lettre ouverte au Front de gauche ; j’en ai été tellement consterné que je me dois de vous répondre. Votre texte est en effet assez incroyable, et révèle avec fracas que votre bureau national 1- n’a qu’une connaissance tout à fait lacunaire de l’Union européenne, 2- ne s’est en réalité jamais intéressé aux propositions du Front de gauche, 3- passe totalement à côté des véritables enjeux politiques actuels, qui détermineront pourtant largement l’avenir des peuples européens. Je m’explique, et réponds point par point à vos allégations.

L’Union européenne n’est pas celle que vous décrivez

Vous percevez l’UE comme démocratique dans son fonctionnement. Vous savez pourtant bien que cela est faux. Alors oui, il y a le Parlement européen, élu au suffrage universel direct… sans avoir aucun droit d’initiative du point de vue normatif. Ce que vous appelez « démocratie » n’est grosso modo qu’une chambre - certes démocratiquement élue – d’enregistrement des propositions d’un organe non-élu. Vous nous reprochez de confondre la structure et l’orientation politique conjoncturelle de l’UE, qui seraient, dites-vous, tout à fait différentes. C’est faux, le dogme de la concurrence libre et non faussée est inhérent à la construction européenne, et est malheureusement profondément ancré dans sa structure, comme en témoigne la troisième partie du Traité de Rome de 1957.

Sur le plan économique, vos analyses sont également erronées : vous affirmez que l’UE a « amoindri » la crise actuelle, notamment du fait de la monnaie unique. Pourtant, vous savez bien que l’euro, dont la valeur est trop forte, a induit une formidable « crise de compétitivité » pour de nombreux pays de la zone euro, à la fois à l’intérieur (face aux pays du Nord, l’Allemagne en tête) et à l’extérieur de celle-ci (face au dollar ou au yen). L’euro est un des facteurs de la désindustrialisation de pays comme la France, l’Espagne, le Portugal ou la Grèce.

De plus, l’UE a de tout évidence créé un environnement des plus favorables au déclenchement de la crise dite « de la dette », et ce de trois manières. La dérégulation permise par l’UE donne toute liberté aux acteurs des marchés financiers de spéculer sur les taux d’intérêt des obligations d’État. L’interdiction pour la Banque centrale européenne de financer l’économie (Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, article 123, paragraphe 1), condamne les États-membres de la zone euro à se financer exclusivement sur les marchés financiers, accroissant ainsi notre dépendance à leur égard. Enfin, la no bail out clause (TFUE, article 125, paragraphe 1), accroit cette vulnérabilité face aux marchés en interdisant la solidarité entre États membres.

L’UE a également encouragé les États européens à mener des politiques d’ “assainissement des finances publiques“. Cette obsession du désendettement immédiat, qui n’a aucun fondement macroéconomique véritable si ce n’est la peur des marchés, n’a fait qu’aggraver la crise, sans s’attaquer ni à ses causes profondes (l’inégal partage des richesses), ni à ses déclencheurs (la finance dérégulée). Vous observerez que l’Europe connaît une récession plus longue et plus profonde que n’importe quelle autre région du Monde.

Vous présentez l’avènement d’un État fédéral européen comme la solution à la crise. Soyons sérieux, soyons réalistes : un tel projet, quoi qu’on en pense, relève du long terme et ne peut en aucun cas constituer une solution immédiate face aux désastres humains entraînés pas la crise.

Nous ne sommes pas eurosceptiques

Vous nous reprochez de manquer d’ambition dans notre vision de l’Europe. Vous vous trompez. Sachez en premier lieu que nous ne faisons de personne un « bouc émissaire », nous réfléchissons d’après nos analyses, et proposons des solutions concrètes en fonction de celles-ci. Nous considérons l’Europe comme l’un de nos biens les plus précieux, et ne souhaitons pas en faire une simple organisation internationale.

L’Europe que nous voulons est celle du Progrès humain, c’est-à-dire avant tout sociale et écologiste. C’est celle de l’harmonisation fiscale contre la concurrence entre partenaires, celle de l’aide aux dizaines de millions de pauvres gens contre la rigueur qui la leur retire, celle des services publics efficients contre la gestion libéralisée court-termiste, celle d’une BCE au service des peuples contre le financement sempiternel des banques privées. C’est une Europe démocratique que nous voulons, où les peuples auraient véritablement le pouvoir, par exemple à travers la tenue fréquente de référendums européens, classiques comme d’initiative populaire, propositionnels ou révocatoires.

Nous savons que l’Europe a encore assez de poids pour influer sur les orientations politiques mondiales ; nous devons à cet égard rejoindre l’Amérique latine pour réfléchir ensemble à un nouveau modèle de développement qui tranche avec le productivisme mu par le dogme de la croissance pour la croissance. Nous refusons les régressions sociales demandées par la Commission européenne au nom de la compétitivité : l’austérité salariale, la « rigueur » budgétaire, la flexibilisation du droit du travail, des retraites de plus en plus tardives, etc. Nous voulons un smic européen, une véritable convergence des niveaux de vie européens, un droit du travail européen solide, un euro moins fort, le contrôle des mouvements de capitaux et l’interdiction des produits financiers spéculatifs, ou encore l’instauration de « visas sociaux et écologiques » pour empêcher l’entrée dans l’UE de produits fabriqués au prix de ravages sociaux et environnementaux.

Vos accusations de nationalisme et de germanophobie sont insultantes, car vous attaquez ici le seul rassemblement politique qui lutte véritablement contre l’extrême-droite et ses idées, dans les médias comme sur le terrain. De même, en nous taxant d’« extrême-gauche », vous nous mettez dans le même « sac » que l’extrême-droite. Nous sommes internationalistes et universalistes républicains. Je suis moi-même binational franco-allemand, et je frémis de rage à l’idée que l’on puisse m’assimiler par simple incompréhension à ceux que je combats.

Nous devons empêcher le retour des années Trente

J’ai écrit en introduction de cette réponse que vous passiez complètement à côté des grands enjeux politiques européens ; je m’explique. Votre analyse est simpliste car elle ne perçoit que la traditionnelle « montée des extrêmes » : l’enjeu politique principal de cette décennie est bien plus large, puisqu’il s’agit d’empêcher le retour des années Trente.

La crise économique actuelle est au moins aussi grave que celles de 1929, et les politiques de rigueur menées aujourd’hui partout en Europe sont les même que celles du Chancelier Brünning au début des années Trente. Pensez-vous vraiment que le succès grandissant d’un parti « socialnationaliste » en Grèce soit un simple hasard de l’Histoire ? La crise, aggravée par des politiques que vous semblez soutenir -comme l’indique votre approbation du pacte budgétaire de 2012 et des traités précédents-, nous mène droit vers le retour du pire.

L’austérité précipite les peuples dans la misère, exacerbe les différences et nourrit les forces réactionnaires et xénophobes. Sachez-le : la situation de nos frères grecs préfigure celle de tous les européens. Nous sommes pourtant les peuples qui ont surmonté ensemble les terribles erreurs du passé en s’unissant pour ne plus jamais avoir à vivre de telles horreurs. Alors souvenons-nous en car malheureusement, l’UE comme les gouvernements nationaux agissent à l’encontre de cela.

Alors, au lieu de vous tromper de combat en nous invectivant, battez-vous pour développer Erasmus, le Fonds social européen ou l’Initiative citoyenne européenne. Militez avec nous pour faire entendre des idées comme l’harmonisation fiscale, la convergence sociale européenne ou le smic européen. Intéressez-vous à nos idées et faites vivre le débat sur ces questions cruciales. En vous battant pour une autre Europe, vous ne vous battez pas contre l’Europe !

Vos commentaires
  • Le 14 novembre 2013 à 14:12, par Valéry-Xavier Lentz En réponse à : Réponse ouverte d’un militant du Front de gauche aux Jeunes Européens

    Vous percevez l’UE comme démocratique dans son fonctionnement. Je vous invite à mieux vous renseigner sur les revendications des fédéralistes en matière de démocratie européenne. Loin de se satisfaire de l’existant notre principal objectif est une réforme en profondeur de l’Union européenne.

    Pour mémoire l’association qui édite ce site a été la première à dénoncer le « déficit démocratique » : The first use of the term “democratic deficit”.

  • Le 14 novembre 2013 à 14:12, par Valéry-Xavier Lentz En réponse à : Réponse ouverte d’un militant du Front de gauche aux Jeunes Européens

    À partir de là si nous exigeons une véritable démocratie fédérale européenne la critique sur l’existant se doit d’être plus équilibrée et plus lucide que celle que vous formulez.

    Si le Parlement européen n’a pas de pouvoir d’initiative formel, il dispose en revanche d’une large capacité d’expression et peut faire connaître ses préférences - là où cela est interdit au Parlement français. La Commission et surtout les gouvernements tentent souvent d’ignorer ces demandes - mais peuvent de moins en moins le faire là où le Parlement est déterminé, notamment en raison des pouvoirs croissants donnés à cette assemblée dans les traités successifs, en particulier le traité de Lisbonne que vous aviez pourtant combattu en dépit des progrès qu’il apportait. Notons au passage que le droit d’initiative du Parlement français est très théorique. Bien peu de propositions de lois sont finalement retenues et le gouvernement peut les bloquer. Le caractère démocratique douteux de la Ve République ne justifie naturellement pas les insuffisances des institutions européennes mais les relativisent et surtout les expliquent. Ceux qui en négocient les réformes sont en effet ceux qui en France bénéficie du régime mis en place suite au coup de force de 1958. Je ne suis pas non plus sans savoir que votre organisation revendique une 6e République. Nous nous rejoignons sans doute en partie sur ce point.

  • Le 14 novembre 2013 à 14:12, par Valéry-Xavier Lentz En réponse à : Réponse ouverte d’un militant du Front de gauche aux Jeunes Européens

    Je ne peux en revanche absolument pas vous rejoindre sur l’idée que le Parlement européen serait une chambre d’enregistrement. C’est faux et diffamatoire envers nos élus qui y travaillent (ce qui n’est pas le cas de votre conducator qui figure parmi les cancres notoires de l’institution). Le Parlement européen réoriente les textes qui lui sont soumis et les rejette quand c’est nécessaire. Notons que si peu de textes sont rejetés c’est essentiellement car des mécanismes de concertations en amont conduisent à ne pas lui soumettre des textes qui seraient susceptible de l’être. Il en est de même dans toutes les démocraties.

    Notons que quand un texte rassemble au Parlement européen une majorité de voix celles-ci reflètent l’assentiment d’une vaste majorité d’Européens, l’assemblée étant désignée au scrutin proportionnel à la différence de l’Assemblée nationale où un parti peut rassembler une majorité absolue de sièges avec moins de 40% des suffrages par la magie noire du scrutin majoritaire.

    Je comprend bien sur que l’orientation des politiques ne vous satisfont pas. En effet les citoyens sont peu nombreux à voter pour l’extrême-gauche, notamment dans les pays qui ont subis le joug du communisme. Ceci explique le faible nombre d’élus et des politiques publiques qui ne vont pas dans le sens que vous souhaitez. Vous le regrettez et je m’en réjouit, mais on ne peut certainement pas dire que ce n’est pas démocratique. Bien au contraire.

  • Le 14 novembre 2013 à 14:35, par Aurélien Brouillet En réponse à : Réponse ouverte d’un militant du Front de gauche aux Jeunes Européens

    Bonjour,

    Tout d’abord, il me semble que cette réponse n’engage que vous et non le parti que vous entendez défendre. Après avoir sur de nombreux stands évoquer l’Union Européenne avec des militants du front de gauche, j’en suis venu à la conclusion qu’il n’y avait en vérité aucune ligne directrices mais une pluralité d’opinion, souvent contradictoire, se rejoignant uniquement sur la dénonciation de l’austérité. Quant à la position du parti, je me réfère à « l’humain d’abord », programme officiel pour la présidentielle de 2012. Dans ce programme, les questions européennes apparaissent à la page 26 et les propositions font moins de deux pages... C’est à ces propositions officielles que nous avons répondu.

  • Le 14 novembre 2013 à 14:44, par Aurélien Brouillet En réponse à : Réponse ouverte d’un militant du Front de gauche aux Jeunes Européens

    Sur votre première partie. Je crois que vous vous enferrez dans une opposition droite/gauche stérile : austérité contre solidarité... Cela n’avance à rien. Vous ne proposez rien de concret. Nous critiquons aussi l’austérité et les jeunes européens fédéralistes ont même lancé parmi les premiers une campagne de solidarité avec la Grèce. Vous nous voyez comme des héraults de la commission européenne ce que nous ne sommes absolument pas.

    je ne reprendrais pas vos arguments économiques qui sont plus que discutables mais qui ne feront pas avancer le débat.

    Par contre, je note non sans grande surprise cette phrase : « Vous présentez l’avènement d’un État fédéral européen comme la solution à la crise. Soyons sérieux, soyons réalistes »

    Je dois dire que venant de la part d’un parti qui propose comme solution miraculeuse une 6ème république, je ne comprends pas tout. Renverser notre système constitutionnel actuel, ça c’est réaliste et va vraiment combattre les drames humains. Contrairement à ce que vous dites, le fédéralisme européen existe déjà, et principalement au niveau monétaire. Le problème c’est qu’il est inachevé. Il a besoin de s’exprimer pleinement dans un cadre démocratique (nous sommes d’accord). Le problème actuel est qu’on est le cul entre deux chaises...

  • Le 14 novembre 2013 à 14:51, par Aurélien Brouillet En réponse à : Réponse ouverte d’un militant du Front de gauche aux Jeunes Européens

    Si vous n’êtes pas eurosceptiques, votre leader, M. Melenchon semble bien plus occupé à déclarer que l’Allemagne est un pays finissant qu’à siéger au Parlement Européen et à empêcher le budget d’austérité qu’il dénonce à corps et surtout à cri.

    Je ne pense pas qu’agiter la menace des années 30 parle à nos concitoyens. Je pense que leur parler de prospérité dans un cadre commun protéger est bien plus évocatrice. C’est pourquoi il me parait essentiel d’avoir des objectifs concrets pour l’Europe.

    « Alors, au lieu de vous tromper de combat en nous invectivant, battez-vous pour développer Erasmus, le Fonds social européen ou l’Initiative citoyenne européenne. » Merci pour le conseil, c’est ce que nous faisons sans cesse et c’était indiqué dans la lettre (premier paragraphe dans le sens des réussites de l’UE)

    Je ne peux que vous retourner votre propre conseil. Au lieu d’un « tous pourri » non seulement faible mais particulièrement dangereux (c’est vous qui parlez d’un retour aux années 30), battez vous pour des solutions concrètes et faites de l’Europe une priorité. Dans votre programme, si elle est partout conspué, vous ne faites jamais plus de deux pages de propositions la dernière étant : « L’égalité femme-homme sera une valeur fondamentale de l’Union européenne » Ce qui est le cas dans l’UE plus qu’ailleurs dans le monde...

  • Le 14 novembre 2013 à 15:25, par Xavier Chambolle En réponse à : Réponse ouverte d’un militant du Front de gauche aux Jeunes Européens

    « L’interdiction pour la Banque centrale européenne de financer l’économie (Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, article 123, paragraphe 1), condamne les États-membres de la zone euro à se financer exclusivement sur les marchés financiers, accroissant ainsi notre dépendance à leur égard. »

    Ah encore et toujours le mythe de la planche à billet, l’outil magique.

    Non, cet article ne condamne pas les États-membres à se financer exclusivement sur les marchés financiers : ils peuvent aussi équilibrer leurs finances pour ne pas avoir de déficit à financer. Oui, je sais, c’est incroyable, il suffisait pourtant d’y penser.

    Si je ne comprenais rien à l’économie, je serai du Front de Gauche moi aussi.

    À part ça je rejoins partiellement l’auteur de ce billet sur un point : l’Europe fédérale ne constitue pas en soi une réponse à la présente crise. Les JE ont tort d’avance ceci comme une solution, il faut arrêter de vendre du rêve à tout prix. Cela n’empêche pas bien entendu qu’une Europe fédérale soit plus que souhaitable - bien entendu cela dépendra de son organisation et donc de sa Constitution.

  • Le 14 novembre 2013 à 18:49, par Emmanuel RODARY En réponse à : Réponse ouverte d’un militant du Front de gauche aux Jeunes Européens

    Bonjour,

    Je suis moi aussi consterné... par les idées que vous vous faites de ce que nous pensons, nous les fédéralistes européens.

     Vous prétendez que nous percevons « l’UE comme démocratique dans son fonctionnement »... non, elle n’est pas démocratique dans son fonctionnement, nous voulons la rendre fédérale principalement pour la rendre démocratique en parallèle et rendre la souveraineté au peuple pour ce que nous avons mis de souveraineté en commun.
     Vous évoquez la « concurrence libre et non faussée » comme un élément qui ferait partie d’un dogme auquel nous nous plions.. vous vous basez sur le traité de Rome de 1957 qui n’est pas celui sur lequel nous nous basons puisqu’il prévoit une organisation confédérale alors que nous prônons une organisation fédéral ce qui est quasiment le contraire.
     La possibilité de recours à la BCE pour prêter aux états a été rappelée avec force par Mario Draghi le 6 novembre 2012 quand il a annoncé que la BCE achèterait sans limite les dettes des pays signataires du TSCG qui seraient attaqués par les marchés. Le financement direct auprès des banques centrales est une impossibilité historique car elle a toujours conduit à l’hyperinflation, mais le rachat de créances déjà émises en prenant soin de prendre en compte le niveau d’inflation est pratiquée sans risque dans des pays où la banque centrale est indépendante (Royaume-Uni, USA par exemple). Ce n’est que le recours initial à la banque centrale qui est rendu impossible.

  • Le 14 novembre 2013 à 19:14, par Ferghane Azihari En réponse à : Réponse ouverte d’un militant du Front de gauche aux Jeunes Européens

    Je vais rejoindre uniquement l’auteur quand il déplore que les traités européens sont économiquement beaucoup trop orientés là où une Constitution se doit d’être économiquement neutre même si on peut admettre qu’elle soit politiquement libérale (en effet le constitutionnalisme est apparu dans l’objectif de protéger l’individu de l’arbitraire du pouvoir souverain). Pour le reste, je m’en remets à l’essentiel de l’argumentaire d’Aurélien Brouillet et de Valéry-Xavier Lentz.

    Je vais en profiter pour tacler Xavier Chambolle en lui rappelant que si l’efficacité de la planche à billet est discutable, force est de constater que les banques européennes l’utilisent gaiement en ce moment même en prêtant de l’argent qu’elles n’ont pas (définition même de la création monétaire). Cela amoindrira peut-être son mépris sur les éventuelles incompréhensions de ses interlocuteurs en économie tout en remettant en question son dogme consistant à faire de l’angélisme sur la liberté absolue des marchés. Je ne pouvais pas rater cette occasion :)

  • Le 14 novembre 2013 à 21:43, par Xavier Chambolle En réponse à : Réponse ouverte d’un militant du Front de gauche aux Jeunes Européens

    Or je ne cautionne pas l’organisation financière actuelle qui aura in fine à peu près les mêmes conséquences désastreuses que celles prônées par notre ami du Front de Gauche. Ah ben d’ailleurs on le voit depuis longtemps : on a beau donner des milliards et des milliards d’une manière ou d’une autre aux banques, l’économie ne repart pas, le chômage ne baisse pas.

    Et ce n’est pas étonnant, car c’est un cadre économique malsain qui est entretenu ainsi et qui, si tout cet argent se retrouvait sur le marché (ce qui n’est pas le cas puisque les banques prêtent peu), ce serait l’inflation. Et une autrement plus importante qu’on connait aujourd’hui.

    Il n’est pas pertinent de qualifier de dogme ce qui est enseigné par la réalité.

  • Le 17 novembre 2013 à 04:08, par Xavier Chambolle En réponse à : Réponse ouverte d’un militant du Front de gauche aux Jeunes Européens

    C’est tout naturel, démarche empirique et pensée magique vont rarement dans le même sens. ;)

    D’un côté on constate que la liberté (de penser, d’entreprendre, de posséder, de commercer, etc.) est la plus grande source de prospérité et d’équité, tandis que dans l’autre (notre ami du Font de Gauche) on s’obstine à croire que l’intervention éclairée de l’État peut tout ou presque.

    La France et son ENA devrait pourtant largement prouver ce que donne l’étatisme...

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